Chapitre quinze

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HARRY

« Il est passé ? » Je me retourne vers Niall qui mange son morceau de pizza froid. « Nan. Je l'emmerde. » Il lève les yeux au ciel. Il reste chez moi tout le temps maintenant, vu que mes parents sont souvent au boulot, j'ai besoin de quelqu'un parce que je peux à peine me lever tellement j'ai mal. J'ai l'impression que je vais accoucher demain tellement c'est lourd, tellement j'ai mal et que je me sens épuisé. Et pourtant je ne fais pas grand chose à part descendre les escaliers, et déambuler nerveusement dans la maison. « Rappelle le. » « Non merci, il a qu'à bouger son cul, merde ! C'est moi qui suit enceinte jusqu'au cou, je ne ferais rien. C'est que je lui manque pas tant que ça. » Niall repose son bout de pizza et vient se mettre à genoux devant moi pour prendre mes mains. « En plus je suis devenu moche à cause de ça, et il a certainement plus envie de moi, et moi j'ai besoin de... enfin, tu vois. » Il rigole et acquiesce. « J'ai parlé avec lui, et crois moi Harry... Il est désemparé. Il est pas bien parce que tu lui manque mais tu lui fais vivre l'enfer, hein. Je sais, je sais que tu es mal et stressé à cause de l'accouchement qui approche là, mais ça fait combien de temps que tu ne l'as pas embrasser comme il le mérite et tout ça ? » Je soupire, les dernières semaines qu'on a passé avec Louis, on les a passé à se disputer, c'est vrai ça, mais ce n'est pas uniquement de ma faute, il me reproche sans cesse d'être jaloux. Putain, mais mon corps est dégueulasse, c'est normal que je le sois je pense. Alors que je sens les larmes brouiller ma vue, Niall pose son index sur mon menton pour m'obliger à la regarder. Il a un fin sourire sur les lèvres. « Tu es extraordinaire comme garçon, Hazz. Tu le sais hein ? Et je crois que... je crois que Louis s'en est aperçu, seulement tu ne vois qu'ne seule chose, ton corps qui grossit à cause du gamin. Mais c'est normal ! » Je m'apprête à répondre, mais la sonnerie qui retentit dans toute la maison me sort de mes pensées. Je dirige mon regard vers le couloir, et merde. Si j'y vais et que c'est lui ? « Allez, vas-y... Je monte dans le bureau de ton père, parce qu'on sait jamais si vous... enfin, tu vois ! » Il rigole et monte les escaliers en m'adressant un dernier clin d'œil qui prouve son encouragement. Difficilement, je me lève du fauteuil, une main dans le bas de mon dos et l'autre sur mon ventre et je vais ouvrir. J'ai le cœur qui bat à une vitesse affolante quand je vois que Louis est là, les yeux plein de culpabilité et j'espère qu'il est venu pour s'excuser. Et malgré tout, je prend un temps pour le regarder parce qu'il est... merde, il est réellement magnifique, ses cheveux en pétard et mal rasé, en habit de sport. « J'suis désolé... » Il chuchote en baissant les yeux, je sors dehors et referme la porte derrière moi, serrant mes mains contre mon corps pour avoir plus chaud. Il fait un froid incroyable, merde. Je le regarde sévèrement, même si je sais qu'encore une fois, j'abuse. Je ne peux pas m'en empêcher. « J'ai... Je t'aime Harry, pardonne moi, je... J'ai fais quelque chose qui fait que tu m'en voudras toute ta vie, je le sais, je le sais... » Il passe une main sur son visage et là, mon cœur commence à battre, j'ai peur, j'ai pas envie de comprendre. « Je... » Il me regarde en se mordant et prend une grande inspiration alors qu'il commence à pleurer silencieusement. « J'ai embrassé Zayn, je... c'est pas à lui que je pensais, je suis tellement dingue de toi, Harry, pardonne moi, je- merde ! » Il frappe contre le mur et se retourne, mais il me refait vite face. Et moi je n'en crois pas mes oreilles. Mon cœur s'arrête et je le pousse pour passer devant lui et m'appuyer à la rampe du porche. J'ai envie de vomir, Louis m'a trompé. Louis m'a trompé avec le mec dont il me repprochait de lui faire des crises. Je rigole nerveusement. « Tu vois. Tu vois j'avais raison... J'ai eu raison de me méfier de lui, et de toi encore plus espèce de connard ! » Je me retourne furieusement vers lui, on a l'air de deux cons à pleurer. Moi de rage, lui de culpabilité. « T'es vraiment un sale con, vas te faire mettre par lui et reviens jamais me voir. » « Harry. » Il s'approche de moi et quand je vois qu'il a l'intention de me prendre dans ses bras, je lui colle une gifle tellement violente que sa tête vacille sur le côté. Il se mord la lèvre et passe ses deux mains dans ses cheveux. J'attends que son regard croise le mien pour lui dire ce que je pense, ou peut-être pas. « Tu me dégoûtes, Louis Tomlinson. Tu me dégoûtes tellement. » Je rigole nerveusement, encore une fois, aucune pitié pour ses yeux doux. « Je ne veux plus jamais te revoir, est-ce que tu m'entends ? Plus jamais... Ou uniquement pour voir ton fils. Mais tu sais quoi ? Je préfère encore l'élever seul plutôt qu'il ait à faire à un père comme toi. Je te déteste tellement en cet instant que... que je ne serais plus jamais capable de te donner de l'amour. » Il pleure tellement que oui, j'en ai mal au cœur, mais le mal que je ressens en moi, l'humiliation qui me tord le ventre est pire que de le voir pleurer. Alors j'hurle. « Mais pars ! Dégages, ne vient plus jamais, je te déteste ! Pars ! » Je plaque ma main contre ma bouche et commence à m'accroupir pour ne pas tomber comme une merde, j'ai mal au ventre, je pleure, et je crois que je suis à bout de nerfs. Je lâche tout dans mes larmes et j'en ai rien à foutre qu'il fasse si froid, j'en ai juste marre. J'entend la portiere claquer et j'attend d'entendre le moteur de la voiture au loin pour relever les yeux.

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