Chapitre 18

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Pdv extérieure

- Qu' est ce qui lui prend au commandant de nous faire passer dans ce coin perdu?

- Je sais pas, surtout qu'à notre connaissance, il n'y a pas de gang d'humains ni de village clandestin par ici...

- Tu croit que c'est une mission de repérage?

- Je pense pas. Il est bizarre le commandant depuis qu' il a prit la tête de notre section définitivement.

- Les humains sont toujours bizarre. Je me demande bien pourquoi Clodios nous a mis un humain en tant que commandant.

- Il paraît qu'il n'est qu'à moitié humain...

- Ça ne change pas grand chose...

L'Etre Supérieur acquiesce. Son camarade n'a pas tort. Pourquoi le commandant prend t-il la peine de passer par ici?
En cette mâtiné du 25 août il a décidé de se rendre dans cette ville pommé pour une raison que tous le monde ignore.
Avant il n'était présent qu'une ou deux semaines par mois.
Ça fait presque une semaine qu'il a les pleins pouvoir sur eux et depuis son retour, il est physiquement présent mais intérieurement il est complètement absent.
Effectivement, son camarade n'a vraiment pas tort en disant que les humains (et même les demi humains) sont bizarre.

**********************

Assis sur le siège passager de la jeep, le commandant regarde les rues dévastées sans vraiment les voir.
Il connaît cette ville par cœur et ce, même avant la guerre. C'est ici qu'il a grandis, c'est ici aussi ou ELLE a grandie... rien que le fait de repenser à ELLE, les larmes lui montent au yeux.
Non. Il ne doit pas pleurer devant les E-S, il a déjà eu assez de mal à se faire respecter.
La voiture qui passe dans un nid de poule le fait revenir à la réalité. Ils sont bientôt arrivés, il n'y a plus qu'à tourner à gauche... c'est bon il sont à destination. Le commandant fait un signe au chauffeur pour qu'il arête le véhicule et un autre à sa section pour lui faire comprendre de ne pas bouger. Les E-S le regarde étrangement mais il s'en moque. Seul compte pour lui le bâtiment effondré qui lui fait face.
Il s'agenouille devant un tas de décombres et fixe du regard le petit renfoncement qu'a former l'éboulement.

C'est précisément ici qu'il L'A retrouvée. Sa joie quand il a vu qu' elle était toujours vivante, sa tristesse quand elle ne l'a pas reconnu et son désarroi quand il a compris qu'elle était devenue amnésique.
En ce moment, le commandant se souvient de toutes ces scènes comme si c'était d'hier...ça remonte pourtant à cinq ans.

Il reste un très long moment perdu dans ses pensées face au restes de l'immeuble. À un tel point, qu' il n'a pas entendu un de ses soldat arriver.

- Commandant, excusez-moi de vous déranger mais nous devons partir si nous voulons arriver à notre destination à temps.

- Retournez dans votre rang soldat, j'arrive tout de suite.

Le soldat hausse les épaules puis obéit. Le commandant se fait une raison, il doit partir. Il a déjà suffisamment fait d'efforts pour gravir les échelons aussi vite malgré son jeune âge, ça serrait dommage de redevenir simple soldat car il n'est pas arrivé à temps à un rendez-vous.

Alors il se lève et juste avant de partir, décroche de son cou une chaîne en or avec une petite cage ouverte en tant que pendentif et le regarde une dernière fois. Puis il le dépose délicatement sur un bloc de ciment et s'en va sans se retourner.
Si ELLE est morte c'est parce qu' elle croyait en sa cause, pour elle, en sa mémoire, il finira ce qu' elle a commençait.
Il effleure de ses doigts le second pendentif qu'il n'a pas eu le courage d'enlever, il représente un oiseau en argent en pleine envol.

Finalement il redresse la tête, carre ses épaules et donne l'ordre à ses soldats E-S de partir.
En quittant la ville, sa section passe devant un des immeubles les plus luxueux de la ville. Il ne veux pas prendre le temps de s'areter et continu sa route.

Il ne saura jamais qu' ELLE est dans cet immeuble à observer avec méfiance sa section...

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