Another Potter Story

Chapitre 32 : V

Aubrey souriait à pleines dents, d'un de ces sourires sadiques qu'elle avait l'habitude d'aborder lorsqu'elle était encore à Poudlard. Elle ricana à son tour quand elle comprit qu'Albus ne pouvait lui répondre. 
Elle écarta soigneusement d'un revers de la main qui tenait sa baguette une partie de sa robe de sorcier abîmée et s'agenouilla après de lui. 

_Je suppose que nous n'aurons pas à t'attacher, tu es trop curieux pour t'enfuir, dit-elle. 

Des rires s'élevèrent dans la foule. Des gens dont ils n'avait jamais vu le visage riaient au triste sort qu'on lui réservait, et, tendis qu'il pouvait désormais bouger à nouveau, trois sorciers se postèrent derrière lui, au cas ou. Il s'attarda cependant sur un visage qui lui était bien plus que familier : celui de Zacharias.

_Bien sûr, tu connais déjà Smith, continua Aubrey. Je dois dire que jouer les aurors pour nous infiltrer dans l'enceinte de l'école était l'une des meilleures idées qu'il n'ai jamais eu! 

Albus était horrifié. Si Zacharias avait pu aussi facilement faire entrer quelqu'un - ou un groupe de personnes - dans l'école, qui sait ce qui aurait pu s'y produire d'autre ? 

_La marque. C'était vous n'est-ce pas? Parvint-il enfin à articuler. 

C'était pourtant une évidence. Qui, hormis eux, aurait pu la faire apparaître? 

_Je vois que tu es perspicace, Potter, soupira Zacharias. 

_Pourquoi l'avoir choisi? Je veux dire, c'était le symbole de... continua le jeune garçon.

_Voldemort, coupa Aubrey. En effet. Je pensais pourtant t'avoir suffisamment mis sur la voie... Ces rêves, ces apparitions, et toutes ces rumeurs qui circulaient dans les journaux... crois-tu sincèrement que nous voulions juste nous faire remarquer? 

Un silence de mort s'imposait dans la forêt tandis qu'Albus essayait de se rassembler pour comprendre. Quel était le rapport entre Voldemort et Aubrey? Et enfin, il comprit.... Londubat y croyait. Et il avait raison! 

_La seconde prophétie, chuchota Albus.

_Oh, je vois que tu t'es renseigné, ria la blonde. Et bien... approche, je vais te confier un petit secret, dit-elle en se penchant à l'oreille du garçon. 

Albus retint sa respiration un instant, comme s'il regrettait ce qu'elle allait lui dire.

_Elle est réelle, chuchota-t-elle une fois suffisamment près de lui. 

Dans un sursaut, il se retourna alors vers l'endroit ou devait toujours se cacher Scorpius. Avait-il entendu? A vrai dire, le buisson cachait tellement bien la vue qu'il n'aurait pas su dire si son ami était toujours ici. 

_Lorsque l'un mourra de la main de l'autre, les neutres feront naître le vengeur du défunt qui n'aura pour but que la vengeance et la victoire, récita Zacharias. 

_Tu as sans doute remarqué cette marque, compléta Aubrey en désignant sa nuque de la pointe de sa baguette. 

Le V signifiait leur rassemblement. Leur but commun. La vengeance. Ils étaient là pour venger la mort du sorcier qui était défunt il y a si longtemps maintenant. 
Calista s'agita contre l'arbre. Elle aussi, venait de comprendre, même si la plupart des choses qu'avait dit Aubrey n'avaient probablement aucun sens pour elle. Elle avait comprit pour la croix. Elle savait qu'elle allait mourir. L'affolement se lisait dans ses yeux, et elle se débattait tant bien que mal dans le cordage qui la maintenait en place, en vain. 

_Cesse de t'agiter, ma jolie, ça n'a rien de personnel... Tu n'es qu'une cible de la Dame Grise parmi tant d'autres.

A force de se débattre, elle réussit cependant à enlever ce qui l'empêchait de parler. Elle reprit alors sa respiration, avant de pester contre eux.

_Qui est la Dame Grise? Demanda-t-elle. Je n'ai rien à voir dans cette histoire.

Aubrey ricana de plus belle. Elle se retourna de façon à lui faire face.

_Elle se tient tout juste devant toi. Tes parents n'on pas vraiment lutté, mais... nous chassons les traîtres et les opposants à Lord Voldemort. Tu n'as aucune idée de... commença-t-elle.

_Il y à de l'agitation au château, fit remarquer un des sorciers qui se tenait derrière Albus. 

_Chargez vous-en. Un groupe à l'assaut du château, l'autre sur les premières lignes. Les opposants vont bientôt arrivez, dépêchez vous. Sauf vous trois. Vous restez là, et vous surveillez les gamins, dit Zacharias. 

La blonde jeta un dernier regard en direction d'Albus, puis, dans un mouvement de cape théâtral, se dirigeât vers la lisière de la forêt, en compagnie de son acolyte. 
Personne ne savait qu'il n'était pas un vrai auror. Personne, sauf peu être Malefoy, s'il était toujours ici. Personne ne se méfierais de lui. 
Ils étaient parti depuis peu de temps quand Calista se décida à prendre la parole. 

_Tu était au courant de tout ça et tu n'as rien dit à personne? 

_Nous avons prévenu McGonagall dès que nous avons comprit, répondit-il.

_Qui ça, nous? demanda-telle.

_Quelqu'un d'autre et moi. Je ne prononcerais pas son nom en présence de ces trois têtes de nœud, dit Albus, en désignant les trois sorciers qui surveillaient les alentours. 

Cette fois, quand il contempla les buissons, il n'avait plus aucun doute : Scorpius était probablement parti, sinon Aubrey et Zacharias l'auraient trouvé lorsqu'ils avaient quitté la forêt pour aller on ne sait ou. Probablement pas près de l'école, si tout le monde s'y battait. 
Il repensait à Lorna, seule dans la cabane d'Hagrid. Aux parents et anciens élèves qui étaient arrivés subitement à Poudlard lorsqu'ils l'avaient quitté. Que leur arrivait-il à présent? Ils se battaient. Ils se battaient comme ils s'étaient déjà battu quelques années plus tôt. Qu'aurait fait son père à sa place s'il était encore là? Il n'avait pas le même âge que lorsqu'il avait vécu la guerre, et il n'avait aucune idée de quoi faire si un tel drame se reproduisait. Comme tout ce qui s'était déjà reproduit.
Il tenta de se calmer. Scorpius était probablement retourné voir Lorna, et les parents, eux, savaient se défendre. Après tout, ils avaient déjà vécu une guerre, et ils l'avaient gagné, non ? 
Mais durant le temps ou ils étaient ici, il pensa à quelque chose d'autre : la famille Malefoy. 
A vrai dire, ce qui l'inquiétait le plus n'était pas Drago, mais Narcissa. Drago savait se défendre, mais sa mère le pourrait-elle alors qu'elle perdait peu à peu la tête et qu'elle était effrayée de revivre encore et encore la même chose? Lucius était mort en tant que traître. Aubrey n'allait-elle pas tenter de les chasser, eux aussi? Avait-elle simplement abandonné parce qu'elle ne les trouvait pas, lorsqu'ils étaient cachés par le sort du manoir? Si c'était le cas, ni Scorpius, ni Drago, ni Narcissa n'était en sécurité en se trouvant ici. 
En soupirant de plus belle, Calista siffla aussi fort qu'elle le put pour attirer l'attention des trois "gardes". L'un d'entre eux s'approcha d'elle en menaçant de la tuer si elle faisait encore du bruit.

_Qui sont les parents d'Aubrey? Demanda-t-elle.

Le garde écarquilla les sourcils un instant. Il ne savait pas quoi répondre. A l'évidence, cette question avait l'air totalement stupide étant donné les circonstances actuelles, pourtant....
"les neutres feront naître le vengeur du défunt". 

_Qui sont ces parents? Insista Albus, comprenant alors l'importance de la question.

_Tout le monde sait que sa mère est Astoria Habster, répondit le garde en levant les yeux au ciel. Et son père... vous devriez l'avoir compris depuis longtemps. 

_Ce n'est pas une réponse, fit remarquer la jeune fille.

Ça n'en était en effet pas une. Sa mère n'était personne en particulier, et ils n'avaient aucun indice sur son père. Était-ce quelqu'un d'important? Du moins, probablement suffisamment "neutre", selon la prophétie. Le sorcier ricana et s'éloigna pour rejoindre ses camarades. Ils faisaient des rondes tout autour du regroupement d'arbres ou les deux première année étaient assis, au cas ou quelque chose parviendrait, ou au cas ou ils tenteraient de s'enfuir. En vérité, Albus aurait préféré que n'importe qui vienne se charger des gardes plutôt qu'il ai à courir, pourtant, il n'aurait pas apprécié que quelqu'un vienne risquer ses jours pour les laisser s'enfuir. 
C'est alors qu'il prit conscience d'une chose importante : quoi que fasse les gens présents à Poudlard, ils risquaient leurs jours, peu importe qu'ils fuient, aident ou se battent. 
Pourtant, quelque chose se produit. 
Un vacarme retenti derrière eux. Quelqu'un gémit, et les deux autres gardes regardèrent dans tous les sens. L'un d'entre eux appela le troisième, mais personne ne répondit. Un deuxième fracas se fit entendre. A présent, il ne restait qu'un seul garde : les deux autres étaient allongés sur le sol, totalement inconscients. Étaient-ils morts?
Quelqu'un courra dans le dos du troisième garde qui leur faisait face, et, lorsqu'il s'effondra à son tour sur le sol, McGonagall apparu. 

_Je vous en prie, dépêchez vous, ne restez pas plantés là! Dit-elle, affolée par l'adrénaline. 

Les deux enfants se regardèrent, surpris, puis finirent par se lever, une fois qu'ils eurent ôté le cordage qui retenait toujours Calista à l'arbre ou on l'avait attaché. 

Ils se précipitèrent alors tous les trois dans la grande montée qui allait jusqu'à l'école, quand Albus ralenti.

_Attendez! Lorna est avec Scorpius chez Hagrid! Dit-il, persuadé, avant de se ruer vers la cabane, tandis que McGonagall tendant de l'en empêcher.

_Potter, nous ne pouvons pas nous permettre de... Je vous en prie, attendez... il ne faut pas...

Trop tard. Albus était déjà sur le palier et il se dépêcha d'ouvrir la porte de la cabane. Elle était vide. Plus personne ne s'y trouvait, même pas Crockdur. Ils étaient probablement partis, ou alors... 

_La cabane est vide, Albus... Allons nous en, ils ont probablement fichu le camp d'ici, lui souffla Calista lorsqu'elle eu atteint la maison. 

Ils sortirent alors et partirent rejoindre McGonagall qui leur faisait encore signe de se dépêcher. Elle craignait probablement que les gardes ne se réveillent, ou alors, que quelqu'un d'autre ne les surprenne. 
Pourtant, lorsqu'ils eurent remonté la côté jusqu'à l'école, c'est eux qui furent surpris : L'école s'était transformé en champ de bataille ou parents, élèves et partisans de la Dame Grise s'affrontaient. 
Des éclairs fusaient dans tous les sens, et, parmi la foule de personnes qui s'affrontaient, Albus avait du mal à reconnaître qui était qui. 
Pourtant, une personne se détacha dans la foule. Elle riait aux éclats, et ses cheveux bruns retombaient dans une épaisse cape noire. Son regard avait quelque chose de fou. Elle avait l'air de s'amuser, comme si le simple fait de vouloir tuer des gens était quelque chose d'amusant. Elle avait l'air d'être totalement folle. 
Pourtant, il l'avait déjà vue. 
Une femme assez grande, brune, aux longs cheveux lisses retombant derrière ses épaules. La dernière fois, elle portait un chemisier gris, et son regard n'avait rien de cette lueur de folie. La dernière fois, elle était postée à côté d'un berceau, et son regard s'était posé sur Scorpius, alors enfant. C'était sur l'une des photos qui se trouvait dans le manoir des Malefoy. C'était elle, sa mère. 
Il eu un choc. Son nom était Astoria Greengrass. Drôle de coïncidence pour quelqu'un qui se battait contre le professeur Flitwick. Avait-elle eu un autre enfant que Scorpius? Était-elle la mère d'Aubrey? Si oui, qui était le père? 

_Si j'étais vous, j'éviterais de tuer le professeur Flitwick, dit alors McGonagall, en posant doucement sa baguette dans la nuque d'Astoria. 

Cette dernière ricana avant de disparaître dans un claquement sonore.

_Je croyais qu'on ne pouvait pas transplaner dans l'enceinte de l'école?! s'étouffa Calista. 

_C'était vrai jusqu'à ce que la marque n'apparaisse ici, soupira la vieille femme. Allons nous-en d'ici! 

Ils se précipitèrent à l'intérieur du château, et McGonagall les accompagna jusqu'à la grande salle. A l'intérieur, les tables et les bancs avaient été poussés contre les murs, et Madame Pomfresh attendait en jetant des coups d'œils inquiets vers l'extérieur. Des dizaines et des dizaines de matelas étaient disposés à même le sol, et tout le matériel de l'infirmerie avait été déposé sur la table des professeurs, pourtant, aucun blessé n'était présent.

_J'ai comme une impression de déjà vu Minerva, et c'est très désagréable, confia l'infirmière lorsqu'elle vit le professeur s'approcher.

_J'en suis désolée, mais fort heureusement, personne n'est blessé pour le moment! Faites moi plaisir et gardez ces deux là ici, ils ont besoin de repos. 

Elle transplana en quelques secondes, et soudain, Albus prit conscience de ce qu'elle venait de dire.

_Quoi? Non! Il est hors de question que je reste ici! 

_Ne jouez pas les grands jeune homme! Soupira Pomfresh. Asseyez vous dans un coin, et le monde ne s'en tiendra que mieux! 

Alors voilà ce qu'il allait faire. Tout le monde se battait. C'était une question de vie ou de mort. De victoire ou de défaite. De bien ou de mal. Mais lui, Albus Potter, fils du survivant, allait rester assis ici dans un coin.