7 | baisers.

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Je ne suis pas arrivé à m'endormir ce soir-là, alors, j'ai basculé et glissé dans le lit d'Ann' posté au pied de mon lit.

Ça m'a fait du bien, de me confesser. Même si...

Je suis gêné. J'ai tout dit à Ann', tout, toutes mes pensées les plus secrètes dont même moi en ignorais la présence.

Sur le coup, je n'y ai pas pensé : que pense-t-il de moi maintenant qu'on s'est tout dit ?

Depuis qu'on se connaît, je ne lui ai jamais dit mes états d'âme puisqu'il les devinait seul.

Mais là, il ne s'en est pas rendu compte. On dirait qu'il s'en fichait de moi.

Ça me fait tout bizarre. Je veux dire... de raconter tout ça. Et aussi de me faire embrasser comme ça.

C'était tellement plaisant que ça en devenait malsain.

Et le pire, c'est que j'en veux encore. Encore et encore. Jusqu'à ce que ses lèvres soit sèches. Et même. Il continuera jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue. Jusqu'à ce qu'il s'écroule et que moi je serais satisfait.

Ann' a l'habitude de dormir torse nu. Il crève toujours de chaud la nuit. Enfin, c'est ce qu'il dit.

Moi je porte un sweat qui cache ma rondeur. Je le porte toujours. Il appartient à mon père alors il est toujours plus grand que moi.

C'est pour ça que je le porte.

Je fais glisser mon doigt sur le dos musclé de Ann' et souris.

Je trace des arabesques partout autour et descends jusque dans l'élastique du boxer. Je rougis.

J'enlève ma main subitement et me cache derrière.

Ann' grommelle quelque chose et sa main retrouve la mienne et la met sur son dos. Et il se rendort.

Le message est passé.

Cette fois-ci, je me balade aussi jusque dans ses bras et avant-bras. Je mets ma main sur sa paume grande ouverte (c'est moi qui l'ai ouverte) et compare nos deux mains.

Sa sienne est indéniablement la plus grande.

Je retourne à mes fresques, et tant qu'à faire, je me suis dit que tenter de dessiner quelque chose de concret serait bien plus amusant.

Alors j'essaye.

Je dessine des cheveux mais m'embrouille très vite alors je laisse tomber ; je m'attaque aux yeux.

Puis le nez, la bouche et retente de dessiner les cheveux.

Et tout ça dans le noir, jusqu'à ce que je m'endorme.

Et très vite, les yeux fermés, je me rends compte que la personne dont je me suis inspiré pour réaliser ce dessin éphémère, c'est Shams.

Quoique je fasse, quoique je dise, Shams me manque. C'est aussi indéniable et vrai que Ann' est beau et que un et un font deux.

ce que le soleil doit à la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant