Il ne m'était jamais rien arrivé de pareil. Au moment où elle rentra dans la salle, je sû immédiatement qu'elle était spéciale. J'avais envie de la connaître, de lui parler de moi. Mais non je ne pouvais pas. Les médecins l'avaient bien dit claireme...
Beaucoup de choses se sont passées depuis cette nuit là. Allison n'est toujours pas au courant pour ma maladie et c'est pour le mieux. Elle ne m'a plus posé de questions sur ce que je ne lui dis pas d'ailleurs, tout comme moi.
J'ai passé des semaines à y réfléchir et j'ai enfin trouvé une solution à mes problèmes : je vais m'arranger pour qu'Ally me déteste et ne veuille plus jamais me parler, de cette façon elle ne voudra plus me voir non plus et ce sera pour le mieux.
Hier était le jour de la visite chez le docteur. Mr. Fitts n'avait pas eu l'air très positif quand il a regardé les résultats des tests que j'avais fais la semaine précédente.
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- Matthiew, ton état s'est aggravé, avait-il dit.
Ma mère avait arrêté de respirer et s'était retenue de pleurer. Moi ça ne m'avait pas fait grand chose. Ce n'est pas que je n'avais pas peur mais plutôt que je ne réalisais pas.
Comment peut-on réaliser quelque chose comme ça ?
Nous étions rentrés et ma mère s'était enfermée dans sa chambre. Trevor était partie la voir quelques temps plus tard mais moi je n'en avais pas envie. Je ne voulais pas la voir souffrir. À cause de moi.
Je me réveille et constate avec horreur que je suis en retard. Je n'ai pas le temps de déjeuner. Je m'habille en vitesse et m'apprête à descendre lorsque que je me rend compte que j'ai oublié quelque chose : la croix. Je me précipite alors devant mon calendrier et saisis le stylo avec lequel je coche le jour. 40 jours.
C'est depuis le jour 100 que je fais ça. Le docteur avait estimé le nombre de jours qu'il me restait. Je pense que c'est une façon de tenir, de me rassurer. Sauf que maintenant, il me reste un peu plus d'un mois à vivre et je commence à avoir peur de tout ça.
Il est 8 heures passées quand j'arrive en Lettres. Je m'assois au fond comme à mon habitude et remarque que Cory n'est pas là. Je vais pouvoir manger avec Ally.
En Histoire, je la retrouve, encore plus jolie que d'habitude. Je me met au fond et passe tout mon cours à l'observer.
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- Monsieur Bonfire en quelle année ?
Mr. Lenny me sort de ma rêverie. Je constate que tous les élèves sont tournés vers moi qu'on m'a posé une question.
- En quelle année la Guerre Froide s'est elle terminée ? répète-t-il.
Oh. Je sais ça.
- En 1991.
- Bien, répond-il. Arrêtez de rêver et suivez.
Je me redresse et voit Ally, qui se moque gentiment de moi. Elle me distrait tellement. Le cours se termine et j'attend qu'elle me rejoigne puis nous partons en direction du self.
Une fois arrivés là bas, je scrute la salle pour voir si je trouve Cory. Je regarde à la table où il m'attend d'habitude mais il est pas là. Bizarre.
Alors que nous nous asseyons, je sors mon portable et décide de lui envoyer un message.
MOI "T'es malade mec ?"
En relevant la tête, je constate qu'Allison a la tête au dessus de mon portable et qu'elle a lu ce que j'avais envoyé à Cory.
- Ne t'en fais pas je suis sure qu'il va bien ! me dit-elle.
J'espère aussi. Cory n'a jamais raté un seul jour de cour de sa vie. Il a beau être maladroit, il est très intelligent et adore travailler. Inattendu pas vrai ?
Quelques minutes plus tard nous rangeons nos plateaux et nous sortons du self. Le repas n'était pas très appétissant. J'en ai mal au cœur.
Je m'installe sur un banc de la cour et Ally se met à me regarder.
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- Tu es beau tu le sais ça ? dit-elle en venant s'assoit à côté de moi.
- Je ne suis pas beau.
Beau ? Et puis quoi encore ?
- Moi je te trouve beau.
Elle me fixe encore. Je ne sais pas vraiment quoi faire alors je jette un oeil à mon portable. Soudain, je me rend compte que certaines lettres se mettent à danser sur mon écran. Malgré cela, je réussi à voir que Cory n'a toujours pas répondu. Ce n'est pas normal. Ma tête tourne. Je commence à voir flou. Je dois trouver Cory. Qu'est-ce qui m'arrive ? Tout d'un coup, je n'entend plus rien et je sens mon corps glisser vers le sol. Ma tête rebondit par tête mais je ne sens rien. Je crois qu'Ally crie. Je n'entend rien. Tout tremble. Et puis tout devient noir.
Je me réveille dans une salle d'hôpital, directement assommé par le bruit de la machine mesurant les battements de mon coeur. Tournant la tête vers la gauche, c'est ma mère que je retrouve dans un fauteuil : elle ne me quitte pas des yeux.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? je demande.
- Tu as fais une chute de tension Matty.
- Ce n'est pas très grave.
- Habituellement non, mais vu ta situation, je dirais que si, répond-elle.
Je sens dans ses mots qu'elle est toujours énervée contre moi.
- Maman je...
- Non. Pas maintenant Matty, me coupe-t-elle.
Je la regarde longuement. Je sais qu'elle est énervée mais pourtant je crois ressentir dans sa façon d'être qu'il y a quelque chose d'autre.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Elle s'assoit au bord du lit et me prend la main avec un regard compatissant. Elle respire un grand coup et serre ma main qu'elle ne veut plus lâcher.
- Cory a disparu, me dit-elle enfin.
Je sens quelque chose se bloquer dans ma gorge et ma respiration est coupée. Je la regarde sans bouger. Qu'est ce qu'elle vient de dire ?
