Pourquoi? Chapitre2:

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Lorsqu'il ouvrit les yeux, il faisait noir. Il s'était endormît à même le sol, son téléphone encore allumé dans la main droite. C'est la sonnerie qui l'avait réveillé, en sursaut. Il tourna d'un geste crispé la tête vers l'écran lumineux.
Un mot résonnait dans sa tête, aux milieux d'innombrables idées noires, où, doucement, voguait un vaste nuage noir, sombre. Le mot résonnait encore et encore.
"Samm"
Ce qu'il lu sur l'écran le déçu. "BATTERIE FAIBLE"
Il se contenta alors de le poser sur la table, puis le mît à charger. Lorsqu'il tourna la tête afin de lire l'heure, l'horloge indiquait minuit et demie. Super. Il se leva donc et se mît à marcher dans sa chambre, en quête d'occupations. Il ne voulait pas se rendormir. C'est alors qu'il leva les yeux et dans son esprit embrouillé, naquit un idée qu'il n'aurait jamais eu quelques mois auparavant. Il regarda la fenêtre d'un autre œil. Ce n'était plus une fenêtre, c'était une porte.
C'est donc vers les environs de 1h du matin que Jack enjamba le rebord de la fenêtre et parti la tête basse dans les profondeurs de la nuit. Au début, il marchait seulement. Puis, sans aucune raison spéciale, il accéléra le pas et finit par courir, sans savoir où il allait. Il s'arrêta, à bout de souffle quelques rues en dehors de son quartier habituel qui comportait son lycée et le centre commercial. Il s'assit dans un coin, sur l'herbe froide et se mît à penser.

Comment avait-il pu en arriver là? Que c'était il passé? Lui, Jack, celui qui ne laissait jamais rien paraître de ses propres sentiments, qui s'était toute sa vie tué à un unique travail, empêcher quiconque de le manipuler, voilà qu'il avait craqué. Ah, ça oui, il avait craqué, mais ce qu'il savait aussi, c'est qu'il n'avait pas abandonné. Il se leva donc, essuya son jean d'une poussière parasite et reparti dans l'autre sens, d'un pas plus calme.

Lorsque Lucas releva la tête, une leur sombre s'agitait dans ses yeux, dévorant sa pupille. Il senti en lui un vent glacial le prendre de tout part et, doucement, il le senti se changer. La glace laissait place au feu. Son corps entier fut alors grignoté par les flammes de la haine. Il ne pensait plus. Il voulait agir. Maintenant. Mais sa haine finit par descendre au fur et à mesure que les secondes laissèrent place aux minutes, et lorsque l'autoroute laissa place à une ville qui arborait fièrement un panneau où on lisait en lettre noires "Yorkton" suivit d'un drapeau du canada. Il baissa alors la tête, retrouva son regard vide, morne et tenta d'oublier ces sombres pensées en espérant légèrement que comme son père l'avait dit, ce nouveau départ serai une nouvelle chance.
Il se dit alors quelque chose qu'il pensait depuis le début de cette sale affaire, mais n'arrivait pas à prononcer:

"C'est toujours mieux de pouvoir mettre un nom sur ce qui nous torture, nous fait du mal."

Pourtant, malgré tout ça, Lucas se mît à sourire, bêtement, un sourire rayonnant découvrant ses dents blanches et retroussant des lèvres vers des fossettes marqués, sombre héritage du temps passé avec sa sœur, triste marque des fou-rires qu'ils avaient partagé. Il ne savait pas vraiment ce qui le poussait à agir ces temps-ci: il faisait tout machinalement, le regard dans le vide et les yeux constamment brillants, comme s'il allait se mettre à pleurer d'un instant à l'autre. Pourtant, aujourd'hui, son regard n'avait rien de triste, il avait même récupéré cette ancienne lueur forte, cette immense flamme qui brûlait, insolente et provocante, au fond de ses pupilles. Son sourire s'élargit encore de deux centimètres découvrant à présent les dents du fond. Puis, comme s'il avait planifié ce qu'il allait faire, il sortit sont telephone, retrouva le numéro de l'Homme en Noir, et appuya sur "appeler".
Au début, il se dit qu'il ne répondrai pas. "Biiiiiip" ; "Biiiiiip" ; Biiiiiip" ...
Puis, le téléphone cessa de sonner et il entendit l'Homme décrocher. Il avait les mains moites.

"Alors, je te manques au point que tu m'appelles? Je t'ai fait une promesse Lucas, ne l'oublie pas.
- Je me rappelle, t'en fais pas, répliqua-t-il d'une voix neutre.
-Ta petite tentative de fuite, ton ridicule déménagement ne m'arrêtera en rien.
Lucas hésita un instant, inspira un grand coup et finit par répondre.
- Tourne pas autour du pot, tu sais très bien pourquoi je t'appelles, répond moi.
- Je suppose que tu te demandes sûrement comment j'ai été au courant de ton déménagement?
- Bah dis donc, malin le singe. Son cœur accélérait, et ses mains moites quelques minutes auparavant étaient à présent sèches comme de la roche. Il se rappela alors chaque fois que Jack faisait preuve de courage, d'audace, de cette insolence qui lui était si facile. Il l'avait toujours admiré et n'avait certes jamais été le frère parfait; loin de là, mais il partait du principe que celui-ci était apte à entendre chaque vérité, qu'il était assez fort pour savoir. Le souvenir de son frère fut douloureux, car relui-ci ne savait rien des causes de la mort de sa petite sœur.
- Joue pas les durs avec moi, des gosses comme toi, j'les écrases, répondit l'autre d'une voix calme où l'on sentait tout de même une certaine tension. Ce qui n'échappa en rien à Lucas. Celui-ci sut alors immédiatement quoi répondre:
- Sauf que t'oublies un truc.
- Quoi?
- J'en ai rien à foutre de tes explications.
Il ne sentait plus ses mains et les secoua d'un geste parasite l'une après l'autre, comme pour se rassurer qu'elles étaient toujours présentes.
- J'ai qu'une chose à te dire sale...
- Bon accouche, j'ai pas que ça à faire moi.
Il savait qu'il allait trop loin et qu'il s'engageait sur un chemin dangereux et sans retour en arrière mais il se dit qu'il avait une chance de tester les limites de son adversaire, alors il n'allait pas laisser cette chance s'en aller.
- Méfie toi.

LE DIABLE HANTE MON CHEMINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant