Nouveau Départ: Chapitre3

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Lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'avait pas bougé d'un millimètre, et c'était bien ça le souci. Il n'avait pas bougé alors qu'il s'était senti tomber, tellement vite, tellement longtemps. Pourquoi ? Pourquoi avait-il senti son corps libéré de l'attraction terrestre tout ce temps ?

Il regarda autour de lui et réalisa qu'il n'était pas seul. Il releva lentement la tête et sursauta. Il se trouvait face à un garçon de son âge, de taille moyenne, mais surtout l'air inquiet. Le cerveau de Jack prit un coup de décharge d'une manière non seulement violente mais surtout rapide, comme si d'un coup on avait posé sur le cerveau du garçon deux pinces électriques et qu'on l'avait gentiment chatouillé d'une agréable décharge. Tout lui revint d'un coup
la poignée, "chelou", leur rires, la porte des WC, le miroir, sa chute, le noir.
Comprenant la situation dans laquelle il se trouvait, il se leva d'un bond et se campa face au garçon, un large, mais tordu, sourire aux lèvres. Il tenta de s'appuyer contre le mur afin d'avoir l'air détaché mais le manqua d'une dizaine de centimètres, glissa et se rattrapa, un rire nerveux au bout des lèvres.
« Ehh, du coup tu penses pas que tu devrais y aller ?
- Tu plaisantes ?
- Hein ?
- Tu viens de te vautrer par terre devant moi juste après avoir bugé pendant au moins dix putains de minutes et tu crois que je vais repartir comme ça, sans rien dire ou faire ? Va chier oui !
- Eh redescend là, je t'ai rien demandé moi !
- Bon t'as vu quoi ?
- De quoi tu parles ?
- Me prends pas pour un con.
- Laisse tomber j'te dis, tu peux y aller.
- Mouais, bah fais gaffe quand même, t'as pas l'air méchant, mais t'as franchement l'air con.
Une voix se fit entendre derrière la porte et le garçon se retourna, visiblement concerné.
- J'crois bien qu'on t'appelle, Superman.
Le garçon ne dis rien et partis les sourcils froncés.
Jack aurait juré l'entendre marmonner "taré" avant de passer la porte.






« Alors, Lucas, le verdict ?
Lentement, le garçon se tourna vers son père, joua longuement des sourcils, sourit tantôt, puis arrêta l'instant d'après. Il fit mine de parler, entrouvrit la bouche puis la ferma. Il laissa son regard vagabonder sur les murs pâles de la maison, et recentra son regard sur son père. Mark n'avait pas cillé, il était resté en place laissant son fils s'amuser de ses expressions, un sourire en coin remontant son sourire d'un rictus amusé. Il connaissait ce regard, ce jeu de sourcils, et tout le baratin qui accompagnait ces gestes. C'est clair, il était ni le père parfait, encore moins le mari en or, mais il savait comprendre les gens, il savait les connaître et ça, c'était déjà pas mal.
   Il attendit donc patiemment que son fils finit de s'amuser, et il lui reposa sa question.
  « Alors, cette maison, t'en penses quoi ?
  - Hmm...
  - Hmm..?
  - J'espère que y'a le Wi-Fi.
  - Lucas, s'indigna son père.
  - J'plaisante. Elle est super.
  - Vraiment ?
  - Bah oui, si j'te l'dis, répondit-il en tapant l'épaule de Mark.
  - Tant mieux alors, dit-il un long sourire traversant son visage.
  - Par contre à propos du Wi-Fi, t'as pas répondu...
  - Dés que j'aurais appelé.
  - Alors j'ai un cadeau pour toi !
  - Ah bon ? Quoi ?
Lucas se retourna, fit mine de fouiller dans sa poche et en sorti son portable, le tendit à son père en le prenant dans ses deux mains, puis déclara d'une voix solennelle et ironique à souhaits:
  - À toi, Oh, Père, je donne en guise de promesse cet objet de valeur à mes pauvres yeux d'enfant stupide. Oh accepte ce trophée, mais surtout... Sers toi-en !
   Mark leva les yeux au ciel et prit le téléphone de Lucas en riant.
  - Sauf que tu oublies que tu n'es plus un enfant, rétorqua-t-il en souriant ironiquement.
  - On devrait tous le rester.

Mark se figea et baissa lentement la tête, concentrant son regard sur le portable. Il avait les mains crispées, et déglutit durement. Il se passa la main dans les cheveux et toussa quelques coups, machinalement. Lorsqu'il releva la tête, quelques larmes glissaient le long de ses joues, et le coin de ses yeux avaient rougis. Il se gratta le cou et vit que Lucas était parti sans rien dire. Il était seul dans le salon.

LE DIABLE HANTE MON CHEMINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant