Nous traversons les décombres et nous arrivons dans cet endroit où il y a un attroupement de personnes capturées formant cinq groupes, chacun sous la surveillance de soldats. Chaque groupe est composé d'une cinquantaine de personnes : des femmes, des hommes, des enfants.
Nous avons rejoint l'un d'eux. Je me demande ce que l'on peut bien attendre ici. Tous ces pauvres gens sont comme moi, ils ne comprennent pas exactement ce qui leur arrive.
Je les observe les uns après les autres sans dire un mot. Dans le groupe à côté de moi situé sur ma droite, mon regard s'arrête sur un homme noir, assez jeune et plutôt robuste, un militaire.
Ses poignets sont ligotés et sur son visage, je distingue de nombreuses blessures : il a l'arcade et la lèvre inférieure déchirées. L'homme a sans doute été battu.
Il doit sentir que je l'observe. Il jette un œil sur moi puis détourne aussitôt le regard ; gênée, je fais de même.
Nous sommes là, debout à attendre depuis une bonne dizaine de minutes environ lorsqu'un appareil volant à la forme étrange et à la sonorité particulière vient se stationner à quelques mètres devant le groupe à côté de moi.
Il n'est pas en contact avec le sol et alors qu'il est encore à une certaine hauteur au-dessus de nos têtes, je peux remarquer deux sortes de gros réacteurs en dessous de lui. Cela ressemble étrangement aux canons des armes des soldats qu'ils avaient pointés sur moi, mais en dix fois plus énormes.
Tout le monde observe cet appareil hors du commun.
Ses réacteurs embrasés libèrent, eux aussi, une lumière de couleur bleue. L'air qui se dégage est tellement puissant que nous sommes obligés de nous retourner pour ne pas recevoir le souffle violent en pleine face. Mais en se rapprochant du sol, sa force s'atténue.
Sur les deux parois opposées de l'engin, je peux distinguer deux sortes de gros projecteurs de chaque côté qui émettent une lumière très vive.
Il est bientôt dix-huit heures à ma montre, le soleil commence à se coucher.
On vient d'entendre un bruit de mécanisme en train de s'actionner. À ce moment, l'appareil s'ouvre...
Une partie s'est désarticulée et constitue une sorte de passerelle. Le vaisseau n'étant pas posé sur le sol, il y a environ deux ou trois mètres de vide qui séparent l'engin de la terre.
Des soldats armés se trouvent à l'intérieur. Deux d'entre eux sortent et se postent en haut de la passerelle, devant l'entrée du vaisseau. Pendant ce temps, d'autres gardes s'occupent de faire monter le groupe situé juste à côté de moi.
Une fois qu'ils ont tous embarqué, la passerelle se dématérialise et la porte se referme.
Il s'élève aussitôt dans les airs et prend la direction des énormes colonnes plantées dans le sol à l'horizon.
Très rapidement, une autre masse d'individus remplace ceux qui viennent de partir et un autre vaisseau arrive à son tour.
Il se positionne près du groupe le plus éloigné de moi et ainsi de suite...
C'est fou de penser ça, mais tout de suite, j'avais cette impression bizarre que nous étions tous des porcs destinés et attendant notre tour pour aller à l'abattoir !
Les enfants me regardent. Zac serre encore ma main. Le désespoir que je lis dans leurs yeux est plus que perceptible, mais je ne peux rien faire pour leur enlever ce poids.
Nous sommes résignés et obligés de coopérer.
C'est notre tour. L'appareil vient de s'immobiliser devant nous. Les soldats nous font embarquer à l'intérieur les uns après les autres.
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Nosfuria Cataclysme
Teen Fiction« Par-delà les nuages, à travers la galaxie et aux confins de l'Univers, ils étaient là... Ils étaient là bien avant nous et ils nous observaient. Nous n'étions pas seuls et ce n'était qu'une question de temps avant que notre tour n'arrive...