Allison

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  Tout commença ce jour là. Un jour banal. Totalement banal. J'étais assise dans mon jardin. Le soleil d'été déversait ses rayons sur ma peau pale et faisait briller mes cheveux châtains.  Un petit vent frais venait chatouiller mes bras dépourvu de vêtements. C'était l'un de ces après midi calme et surtout extrêmement agréable pour la simple raison qu'ils se produisaient la plus part du temps le week-end. Je me sentais tellement bien. J'aurais aimé que cet instant ne s'arrête jamais. Que le temps se décide à faire une pose et stop sa course effréné vers l'avenir. Qu'il m'autorise à savourer la chaleur de l'été pour l'éternité.

Non loin de moi, le chaton du voisin marchait sur les hauts murs qui séparaient les maisons les une des autres. Il lâcha un petit miaulement en penchant la tête sur le côté pour mieux me voir. Cette adorable mimique si appropriée à l'animal me fis fondre de l'intérieur et une envie de le câliner me pris.

Prenant mon courage à deux mains, je me levais de mon transat et traversais le jardin pour en atteindre le fond. Je montais facilement sur le compost puis sur le mur de pierre en essayant de ne pas abimer le lierre qui poussait là. Ensuite je me mis à marcher tranquillement vers le petit chat noir et blanc.

Pour le reste de mon entourage marcher ainsi sur les murs faisaient peur. Car un an sur deux, cinq filles de notre petite ville était envoyées par une sorte de portail dans un endroit inconnu d'où personne n'était jamais revenu. Les filles était choisies pour leur agilité, leur force, leur intelligence ou toutes autres qualités imaginables. Je n'avais donc aucune chance d'être choisie et tant mieux. Enfin, c'était ce que je me disais pour me rassurer. Mais en y réfléchissant cette faculté m'effrayée également.

Je saisis le petit animal qui poussa un adorable miaulement. J'aimais depuis toujours les animaux et surtout les chats. Petite je rêvais de devenir une neko. Mais personne ne savait ce que c'était alors j'avais pris l'habitude de dire une fille aux oreilles et à la queue de chat. Les gens me fixaient la plus part du temps avec de grands yeux ronds avant de détourner le regard comme si j'étais une idiote qui ne méritait même pas d'être regardée. C'était stupides de leur part. On a tous petit fait des rêves aussi improbables et impossibles. Je savais très bien que jamais je ne deviendrai une mi humaine mi chat . C'est créature n'existait que dans les films et les livres pour enfants.

Je caressais  le petit animal quand une voix me fit sursauter.

  -Salut Allison.

Je me retournais et vis Rosalie. Ses cheveux blonds étaient coiffés en un chignon dont quelques mèches rebelles avaient réussies à s'échapper et ses yeux à qui je ne pouvais mentir me regardais. Elle était ma toute première amie. La jeune fille avait deux ans de plus que moi donc je la considérais plus comme une grande sœur. Ma grande sœur à moi qui m'apprenait tous sur tous.

  -Salut, répondis-je en souriant.

Depuis toujours nos jardins étaient séparés par le muret. Quand nous étions petites nous passions toujours par là pour nous voir. Mon équilibre et ma facilité à grimper venaient peut être de là. La grande blonde monta sur le mur, tout aussi agilement que moi, et me demanda:

  -Ça vas?

  Deux mots. Voilà de quoi était faite sa question. Deux mots que l'on déjà entendu des millions de fois. Pourtant les trois quarts du temps la personne qui la pose veux juste avoir l'air poli et espère que tu répondes oui comme ça il peut vite parler de ce qu'il veut et n'a pas à écouter tes lamentations stupides. Mais avec Rosalie c'était différent. Quand elle posait cette question elle voulait que tu lui dise la vérité. Et ça ne la gênait pas d'écouter un discours dépriment et inutile. Elle était toujours à l'écoute des autres et savait leurs donner les meilleurs conseils. Elle m'avait aidée tellement de fois... Hélas je n'avais jamais eu l'impression de lui rendre la pareille et je m'en voulais terriblement. Mais conseil s'avérait souvent les pires erreurs inimaginables. Si bien que j'avais pris l'habitude, quand je me retrouvais dans une situation gênante, de faire l'opposé de ce qui me semblait la chose à faire.

Rosalie me fixait attendant ma réponse. Habituellement je lui disais toujours la vérité mais aujourd'hui je préfèrerais la lui cacher. Alors je détournais le regard et répondu un simple:

-Oui et toi?

Le petit chat partit en courant me donnant ainsi une excuse pour ne pas faire face à me amie. Mais je sentais son regard dans mon dos. De toute évidence elle savait que je mentais.

  -Ouais... Dit elle sans conviction.

  Un long silence s'installa. Elle aussi venait de mentir. Je le sentais dans sa voix. Non ça n'allait pas! Ce soir à la télé il annoncerait qui allait partir dans le portail. Rosalie était formidable dans tous les domaines. Elle avait toutes les chances d'être choisi.

  -Tu as peur? Me demanda t-elle.

Je voulus mentir mais en voyant ses fichus yeux bleus qui m'était si familier la sincérité l'emporta.

  -Oui, que tu sois choisie.

Elle me regarda et je pus lire dans son visage de l'inquiétude profonde. Comme celle que l'on pourrait trouver dans les yeux d'une sœur.

  - S'ils doivent choisir entre toi et moi c'est toi qu'ils prendront. Dit-elle la gorge serrée.

  -Non je ne crois pas.

J'avais tellement peur. En dehors de Rosalie je n'avais rien. Pas de famille, pas de personne pour m'aider en cas de problème, pas de personne à qui parler ... Rien. Je n'aurais et ne serais rien sans ma grande sœur. Sans elle je serais perdu. Alors si elle venait à partir , je serais condamnée.

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Voilà pour le premier chapitre j'espère qu'il vu a plus.😊 N'hésitez pas à laisser un commentaire 😉

Mila

5 tribus tome1: les épreuvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant