Il y a toujours eu cette maison dans mon village paumé, mi-habitée mi-inhabitée -du moins c'était ce que je pensais dur comme fer et ce dû aux nombreux ragots qui circulaient.
C'était toujours pareil les Samedi et Dimanche midis quand je passai devant cette grande bâtisse, j'avais cette désagréable et fulgurante impression d'être toisée, scrutée de tous côtés.
C'était certes inaccoutumé mais j'oubliais souvent cela lorsque je posais un pied chez mon amie, Zore Mery. À vrai dire j'oubliais souvent un bon paquet de chose. D'après ma mère, j'excédais dans l'art de la nonchalance et de la désinvolture et que, pour couronner le tout, j'avais l'attitude de quelqu'un qui ne s'intéressait à pas grand chose sauf à ses stupides séries. Evidemment je reprennais les mots crus de ma génitrice. Pour faire court, j'étais une je m'en foutisme dans l'âme.Mais bref, aujourd'hui Samedi, j'enfilai ma veste en jean puis mis mes chaussures et sortis dehors. Comme chaque week-end, je humai l'air frais qui fit doucement palpiter mon cœur et m'arrêtai au bout de quelques secondes. J'adorai être dehors, c'était...vital, indispensable pour moi et mes pensées défectueuses d'adolescente en pleine phase de construction de soi. Sortir ne rimait pas simplement avec après-midi entre filles, mais plutôt liberté. Par moment, j'avais cette désagréable sensation que la fenêtre dont disposait ma chambre, n'était qu'une pure désillusion. Un simple aperçu de ce que pouvai m'offrir le monde réel. J'avais besoin de cela puisque parfois -voire souvent- ma chambre s'apparentait plus à une prison qu'à une échappatoire de jeune adolescante.
En toute franchise, sortir était en quelque sorte mon échappatoire à moi seule. C'était comme s'il manquait quelque chose à ma vie et lorsque je mettais un pied à l'extérieur, le vide se comblait. La musique s'enclencha petit à petit dans mes écouteurs et je me mordis inconsciemment la lèvre inférieure en laissant naître un doux sourire sur mes lèvres. C'était ma chanson préférée, un peu niaise sur les bords pour certain voire ridicule pour d'autre, elle me faisait me sentir en vie. C'était 4000 îles de Fauve. Je mis les mains dans mes poches puis balançai ma tête de droit à gauche, reprenant mes esprits et me remis à marcher tout en prenant soin de bien rester sur le trottoir. Mourir sous une voiture n'était décidément pas une mort pour moi.
Je marchai encore et encore, m'enfonçant un peu plus dans les rues de mon village, quand soudainement mon regard fut attiré par la maison chelou, inhabitée depuis une décennie. Je fronçai les sourcils, et mes yeux furent capturés par une paire d'iris sombre, cachée au loin, derrière un rideau fuligineux. Je m'arrêtai net. Ma bouche s'ouvrit et se ferma à moult reprises. Mon coeur se mit à battre de façon anarchique.
C'était quoi ça !!
Je...Putin.
Voilà précisément à quoi se résumaient mes pensées.
Cette maison, qui était soit dit en passant inhabitée depuis des années d'après les nombreux ragots du village, était en réalité habitée !? Un frisson me parcourut l'échine. Arghh c'était limite morbide.
Le bruit d'un klaxon me fit soubresauter, j'enlevai un écouteur et m'écartai du milieu de la route pour laisser passer une voiture en m'excusant piteusement.Je relevai les yeux prête à....prête à rien du tout en vérité et puis....plus rien. L'homme, du moins de ce que j'avais pu en déduire et entrevu, avait disparu de mon champ de vision. Inopinément, cette maison qui semblait aussi froide et effrayante d'apparence reprit soudainement vie à mes yeux. Quelqu'un y vivait donc ! Je ne me faisais donc pas de films ou de scénarios complètement funambulesques et scurriles ! Il y avait quelqu'un dans cette fichue baraque et c'était la raison pour laquelle j'avais cette sensation d'être épiée! Tout en remettant mon écouteur, je repris mes esprits et continuai ma route.
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DEMON [TERMINÉE]
RomanceUn nouveau, indéchiffrable et obscur. Une ancienne, détachée de tout ce qui devrait normalement l'intéresser -sauf de ces stupides séries- du moins jusqu'à cette fameuse rencontre. Un lien des plus inquiétant et inusité; un lien qui les ronge mais...