Elno

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Le retour se fit dans un silence de mort et dans un froid qu'on pouvait ressentir à des kilomètres.

Bref, il fallait vraiment que je comprenne tout ça, tout ce qui se tramait dans ma tête depuis qu'il était apparu dans ma vie. Depuis qu'il m'ait demandé mon foutu emploi du temps, à vrai dire

Impulsivement j'accélérai le pas et me mis devant lui, bloquant ainsi son passage. Comme s'il l'avait vu venir, il s'arrêta net en ne levant aucunement le regard vers moi.

Argh.

-On peut parler où c'est trop demander ?
L'agressais-je. Aller savoir pourquoi, je devenais acerbe et coléreuse à ses côtés. Et lui aussi paraissait si fébrile lorsque j'étais pas loin.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il s'avança de plusieurs pas vers moi, sans pour autant me regarder.

-Je t'écoute.
Il passa ses doigts sur ses lèvres charnues.

Si tu pensais m'intimider avec cet air de dur à cuire et cette attitude désintéressée, tu t'étais mis le doigt dans l'œil très cher Elno, parce que dans ce jeu la c'était bien moi, et seulement moi, la gagnante.


Je m'apprêtai à lui déballer une bonne partie de ce que je pensais mais quand je croisai ses pupilles, tout tomba subitement à l'eau. Ma bouche se referma et mon coeur parut quant à lui se mettre sur pause.

J'avais l'impression que le monde qui nous entourait, tournait au ralenti.

Tout s'arrêta.

Absolument tout.

Je n'entendis plus les bruits que faisaient les élèves dans leurs classes.

Ni la musique qu'écoutaient des jeunes au fond du couloir.

Le tic tac de l'horloge à ma droite s'arrêta.

Les pas traînant des retardataires se dissipèrent.

Tout ce qui nous entourait s'assombrit.

Elno prit des couleurs vives puis illumina à lui seul lecouloir.

Il passa du blanc au noir et quelque chose derrière son dos sembla remuer.

Quand soudain une vive douleur au crâne coupa court à ce contact visuel. Il voulut s'approcher mais je reculai de plusieurs mètres agrippant mon crâne de mes deux mains.

règle numéro une : rester calme puis poser ses questions, pour enfin tourner la page. Et oublier ces moments complètement....bizarres et morbides. 

règle numéro deux : mettre dans mon sac quatre ou cinq paquets de doliprane pour stopper ce stupide mal de crâne incessant.

-Bref.
J'avalai douloureusement ma salive, le cœur au bord des lèvres. Je ne me sentais juste pas très bien aujourd'hui. C'était juste une journée merdique.

-Ce matin, en anglais que m'as-tu fait ?
Aller droit au but, nikel.

-Je ne vois pas de quoi tu parles.

Ne joues pas à ça avec moi Elno !

-Ne me prends pas pour une débile, bon sang Elno !

DEMON [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant