CHAPITRE 3

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Déjà une semaine que j'étais sur ce bateau. Et depuis l'épisode du placard, je n'ai pas revu Nick. Ni sur le pont, ni dans le couloir de sa chambre, ni dans notre cachette. Pourtant je voyais souvent son oncle, il me regardait bizarrement à chaque fois. Mais il devait surement se demander si c'était moi qui avait crié le premier soir sur ce pont.
L'autre soir, après avoir passé une nuit blanche à me demander si j'avais raison de continuer de parler à Nick ou si je devais l'éviter pour ne pas que ça me fasse du mal si jamais on ne se voit plus après cette croisière, j'étais finalement déterminé à l'éviter. Et plusieurs jours d'affilés, que ce soit sur le pont, à notre cachette ou dans le couloir de sa chambre, je ne l'ai vu nul part, et ça me tracassais vraiment. Même si ce foutue bateau était vraiment grand, il ne pourrait pas disparaître comme ça, surtout en sachant que je croise son oncle tout les jours.
J'étais encore planté là, assise les pieds dans le vide, sur le pont. Le soleil allait bientôt se coucher. Toutes mes journées étaient longues et ennuyeuses depuis que je ne voyais plus Nick. Et je commençais à avoir peur quand je me dis que j'étais déjà peut être un petit peu attaché à lui.
J'étais vraiment blasé, alors je retournais dans ma chambre, je n'avais même pas manger et je n'avais pas faim. En arrivant face à la porte de ma chambre, prise dans mon élan, je pris la poignet pour ouvrir la porte, mais celle ci étant fermé, je me pris la porte en plein visage. Je finis par coller mon oreille à la porte et entendis ma sœur gémir.  Énervé, j'entrais de plein fouet dans la chambre de mes parents.

- Mais qu'est ce qu'il te prend d'ouvrir la porte comme ça, me demanda ma mère en sursautant.
- La porte de la chambre est fermé.
- Comment ça se fait ?
- Parce que c'est pas humain d'avoir une libido pareil putain! Je vais finir folle à ne pas pouvoir dormir!
- Attends un peu Cali, s'il te plait. Tu comprendras quand tu auras un copain, me dit mon copain. Ce qui m'étonnait venant de lui.
- Super, je vais aller dormir avec les poissons. Bonne nuit.

Je sortais, encore plus énervé que je ne l'étais en y entrant. Et en détournant le regard, je vis une silhouette familière, dos à moi. Je commençais à avancer rapidement et me mis presque à courir.

- Nick ?
- Pas maintenant s'il te plaît, me dit-il sans prendre la peine de se retourner.
- Quoi?

Je comprenais pas. Et puis il s'est arrêté net et s'est retourné doucement. Il avait la tête baissée. Je le trouvais vraiment bizarre.

- Je suis désolé Cali mais je crois qu'on devrait arrêté de se parler.
- C'est pour ça que je te vois plus depuis plusieurs jours ?

Il soupira, tourna la tête avant de me regarder. Un œil au beurre noir. Il avait un énorme œil au beurre noir. J'ai eu du mal à comprendre. Ne plus me parler pour me cacher son œil, ou ne plus me parler parce que c'est à cause de moi qu'il en a un? Je me le demandais, vu les regards que son oncle avait.

- c'est à cause de moi?
- De quoi tu parles ?
- C'est de ma faute si t'as... Lui demandais-je en montrant mon œil.
- Mais non t'es folle, si c'était pour cette raison là c'est pas pour autant que j'aurais arrêté de te parler.
- Alors c'est quoi?
- Mon oncle m'a punit et m'a obligé à rester dans ma chambre et j'ai pas su repasser par le hublot...
- Ca me dit pas pourquoi tu veux plus me parler ?
- J'ai pas envie d'en parler Cali.
- C'est drôle que t'aie jamais envie de parler de plein de chose.
- S'il te plaît...
- Ok, j'ai juste besoin que tu me rendes un service.
- Pourquoi tu deviens si froide ?
- C'est pas moi qui ne veuille plus te parler.
- Dit moi ce que je peux faire pour toi au moins.
- Ma sœur a fermé la porte à clé, et je crois qu'elle est pas prête de l'ouvrir...
- Suis moi.

Nous marchions côte à côte jusqu'à sa chambre. Et nous entrâmes avant qu'il ne referme la porte derrière nous. Je repérais quel était son lit, et je m'assis sur l'autre.

150 days on a lost island Où les histoires vivent. Découvrez maintenant