CHAPITRE 9

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Cela faisait déjà deux jours que nous étions dans la jungle. Nous y avions passé notre première nuit, et ce n'était pas aussi effrayant que je le pensais, si on enlevait les bruits bizarres et le noir complet. Le bruit des vagues étaient beaucoup plus apaisant que tout ces bruits d'animaux.
Heureusement pour nous, il y avait des bananes et des noix de cocos un peu partout, et en ce qui concerne l'eau, on se limitait, sans savoir si il y aura de l'eau de source ailleurs que dans la petite rivière qu'on avait trouvé pas très loin de la plage.
On s'en sortait plutôt pas mal. Même si marcher toute la journée était vraiment fatiguant, on faisait pas mal de pause. Je me demandais combien de temps on allait devoir passer dans la jungle.

- Tu crois qu'ils sont entrain de nous chercher ? Demandais je à Nick.
- Je pense oui.
- Parce que je suis même pas sûr que mes parents se demandent où je suis. Ils pensent surement que je les ignore.
- Peut être, mais mon oncle l'a surement déjà remarqué.
- Tu crois ?
- Bien-sûr. Même si être coincé sur une île n'est pas si terrible qu'on le pensait, c'est impossible qu'on reste ici toute notre vie.
- Je lui devrais une fière chandelle à ton oncle si c'est grâce à lui qu'on s'en sortira. Parce que je peux pas compter sur ma famille.
- J'ai du mal à croire que ce soit ta famille, t'es beaucoup trop différente d'eux.
- C'est le plus beau compliment qu'on m'ait jamais fais, riais je.
- Heureux de l'apprendre, ria t-il à son tour.
- Qu'est ce qu'il se passera quand on rentrera chez nous ?
- Aucune idée... Et je ne suis pas vraiment pressé de le savoir.
- Moi non plus.

Nous continuâmes à marcher, et le temps commençait sérieusement à s'assombrir. Des nuages presque noir passaient juste au dessus de nos têtes, et j'ai commencé à avoir peur. S'il y avait de l'orage, j'allais vraiment avoir peur, mais je ne dirais rien à Nick, sinon je passerais pour une vraie chochotte avec toutes ces phobies ridicules.
Mais avant l'orage, une pluie énorme s'abattit sur nous. Une pluie comment je n'en ai jamais vu.
Nick m'entraîna à toute vitesse jusqu'à un arbre immense avec un creux assez large dans le tron pour qu'on s'y glisse tout les deux. 
On se recroquevillait l'un contre l'autre pour se réchauffer. Nick etait plutôt efficace pour réchauffer, un vrai radiateur humain.
Je m'adossais contre l'arbre mais en restant assez proche de Nick pour recevoir sa chaleur.
A être proche, sous la pluie, ça paraissait presque romantique.
Quand il prit mes mains entre les siennes pour les réchauffer, un énorme frisson me traversait tout le corps. Malheureusement Nick l'avait remarqué à cause de la chaire de poule qui recouvrait mes jambes.

- T'as froid ?
- Un peu.

Je m'attendais à ce qu'il me donne sa veste, ou qu'il me prenne dans ses bras, mais au lieu de ça, il a prit mes jambes et les a passé au dessus de l'une des siennes avant de poser ses bras dessus pour les réchauffer.
Sans que je ne m'en rende compte, je fixais Nick.

- Qu'est ce qu'il y a ? Me demanda t-il.
- Rien, rien du tout.

Je n'avais plus aucune gêne. Je ne comprenais pas pourquoi mais après tout, tant mieux. Mais en ce qui concerne Nick, je sentais que c'était tout le contraire.

- Tu veux que je bouge ? Demandais je.
- Non t'inquiète pas.
- Qu'est ce qu'il y a alors ? Je sens que quelque chose ne va pas.
- Rien t'en fais pas.
- T'es très mauvais menteur tu sais ?

Il sourit légèrement et détourna le regard.

- Si te dire que j'ai confiance en toi ne t'aide pas à être moins gêné, qu'est ce que je peux faire d'autre pour t'aider ?
- Il n'y a rien à faire Cali.
- T'as pas confiance en toi, c'est ça ?
- C'est si flagrant que ça?
- Non pas du tout, c'est juste que je sais ce que tu ressens.

Nous restions un long moment dans le silence. Il fallait qu'il parle, depuis que l'on s'est rencontré je sens que ça le ronge de l'intérieur de contenir toute la tristesse qu'il a en lui.
Je pris sa main et me mis à jouer avec ses doigts.

150 days on a lost island Où les histoires vivent. Découvrez maintenant