CHAPITRE 7

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J'étais dans l'eau. L'eau froide me piquait la peau, j'avais beau nager et essayer de remonter à la surface de toutes mes forces je m'enfonçais de plus en plus. Je ne voyais rien et je n'avais qu'une envie, c'était de remonter et de pouvoir respirer. J'avais envie de lâcher prise, mais mon instinct m'obligea à retenir ma respiration un peu plus. Mais je finis par lâcher prise, la douleur au fond de ma gorge était insoutenable, avant de commencer à se dissiper peu à peu. J'avais l'impression que quelque chose me tirait vers le bas, et j'avais beau me débattre, l'eau entrait dans mes poumons.
Et c'est là que je me suis réveillé, complètement paniqué en ayant du mal à respirer. Ce n'était qu'un cauchemars, l'un cauchemars qui paraissait vraiment réel, mais qui n'était finalement qu'un cauchemars.
Il m'a fallu du temps pour ouvrir les yeux et de me rendre comptone où j'étais. J'aurais presque cru que tout ce qui c'était passé n'était qu'un rêve, mais non.
Et en voyant Nick juste en face de moi, mon visage entre ses mains et l'air inquiet, je me suis tout de suite détendu.

- Respire doucement, me dit-il.

J'essayais tant bien que mal, et à mon grand étonnement ç'allait mieux. Mes mains tremblaient toujours, quand il les prit, je relevais les yeux pour le regarder, et je remarquais ses cernes et ses yeux tout rouges.

- T'as pleuré ?
- Je crois qu'on a fait le meme cauchemars, répondit il en souriant légèrement.

Ça veut dire qu'il aurait pleuré parce que dans son cauchemars je me noyais ?

- T'as rêvé que je me noyais ?

Il ne dit rien mais ne détournait pas une seule fois le regard. J'ai pris ça pour un oui.

- T'as pleuré pour ça ?
- Tu dis ça comme ci ce n'était rien, ria t-il.
- C'est pas rien, mais je me suis pas noyé, grâce à toi en plus.
- Oui mais t'aurais pu, pas vrai?
- Je... J'en sais rien, je me rappelle de rien en faite.
- Comment ça?
- À partir du moment où je suis tombé et où je me suis évanouis je me rappelle pas la suite, vu que j'étais dans les pommes.
- T'as coulé, et quand j'ai réussis à nous faire grimper dans la barque tu respirais plus.
- Tu veux dire que j'étais morte ?
- En tout cas t'étais pas loin. J'ai du te faire un massage cardiaque et du bouche à bouche pendant au moins deux minutes, j'ai cru que t'allais pas revenir.

Le seul point positive dans tout ça, c'est que j'étais à moitié morte pour m'en rendre compte et m'en rappeler, et heureusement, sinon je me serais jamais sentis aussi mal à l'aise. Mais je le remercierais jamais assez pour ça.

- Merci, souriais je.
- Me remercie pas pour un truc pareil.

A l'entendre et à voir son expression, je dirais que ça ne lui procure rien de bien de se rappeler cette scène. De le voir aussi mal, et de savoir qu'il a pleuré en rêvant que je me noie, je trouvais ça vraiment mignon.

- Je sais pas pour toi, mais j'ai pas vraiment envie de m'enfoncer dans la jungle pour aller chercher des personnes qui ne sont surement pas là.
- Moi non plus, répondis je.
- Demain, on traversera toute la jungle s'il le faut.
- Je te suis, de toute façon je vois pas ce qu'on peut faire d'autre.

J'aurais mis ma main à coupé que n'importe quel personne sur terre aurait passé sa journée entière à fouiller la jungle pour trouver un signe de vie qui pourrait nous sauver et nous ramener chez nous. Pour ma part, si j'étais sur d'avoir de quoi manger, j'aurais pu rester sur cette île toute ma vie. Je n'étais franchement pas pressé de voir mon père. Et même si je me demandais ce qu'il y allait bien pouvoir se passer ici, je n'étais pas vraiment inquiète. Apres tout, j'étais avec Nick, ce n'est pas comme ci j'étais seule.
Mais malgré tout ça, j'étais sur qu'il y allait avoir pas mal de petit soucis. Le cadre que l'on avait juste devant nos yeux paraissait idyllique et paradisiaque. Mais sur cette île, où sont les toilettes ? Et si on reste plus d'un mois, comment je vais faire en ayant mes règles ? Et si l'un de nous se blesse, se casse la jambe, est malade, où se faire mordre par un insecte dangereux ? On a rien, mis à part une trousse de secours avec juste ce qu'il faut pour désinfecter une plaie. Et puis, un garçon, une fille, sur une île, qu'est ce qu'il y allait bien pouvoir se passer ?

150 days on a lost island Où les histoires vivent. Découvrez maintenant