CHAPITRE 11

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J'étais là, entrain de nager sur le dos dans ce lagon, en regardant les étoiles. Il faisait nuit. J'étais là sans être là. Ma tête me faisait un mal de chien. Je m'étais réveillé après un cauchemars dont je ne me souvenais plus une fois les yeux ouverts. En tout cas il m'avait bien retourné ce cauchemars. J'avais toute sorte de sentiment qui se mélangeait, et dans ma tête, c'était l'anarchie.
C'est comme dans les auto-tamponneuse, comme ci j'étais en plein milieu de la piste, et que toutes les voitures qui représente chaque pensée et chaque sentiments se jetait sur moi et s'amusait à me rentrer dedans autant qu'elles le pouvaient. Ces foutues voitures m'achetaient.
Je pleurais, j'avais envie d'hurler, j'avais peur, je me sentais perdu, abandonné, incomprise, inutile.
Je flottais dans l'eau, et fixais les étoiles en espérant qu'elles m'aspirent vers elles.
Et j'ai pensé à Nick.
Tout s'embrouillait, j'avais comme des visions.
Et puis j'ai entendu quelqu'un entrer dans l'eau. Je savais que c'était lui, mais cette fois j'aurais préféré qu'il ne soit pas là. Je me trouvais pathétique et ridicule.
Il s'est approché de moi, j'ai été obligé de me mettre debout. Il fallait à tout prit que j'évite son regard alors je gardais les yeux vers le ciel. Mais il a prit mon visage entre ses mains, j'ai pas su résister et j'ai été obligé de le regarder dans les yeux. C'était le silence complet, mis à part mes sanglots.

- Tu vois c'est ça avec moi, le bonheur ça dure jamais longtemps. En général c'est sois je suis vide, sois je ressens tout à la fois. Et les seules fois où je suis heureuse, ça ne dure jamais. Je peux pas, parce qu'à chaque fois que tout va pour le mieux, il faut toujours que quelque chose gâche tout. À croire que j'ai pas le droit d'être heureuse. C'est comme ci j'étais heureuse et puis d'un coup tout revient, comme pour me dire "Cali, tu ne pourras jamais oublier tout le mal qu'on t'a fait, t'as pas le droit de nous oublier". Et tu vois le plus triste dans tout ça, c'est que le bonheur, ça me rend triste. J'ai vécu avec ça depuis toujours, et ça ne pourra jamais disparaître, jamais. C'est comme l'histoire de la rose. Tu la connais ?
- Non, raconte la moi.
- C'est un homme, qui a apporté une rose a une femme lors d'une soirée. Mais cette rose, il n'y avait pas d'épines dessus. Durant la soirée, la femme a posé la rose quelque part. Et puis quand cette soirée c'est terminé, elle est partit. Elle a oublié la rose. Et le lendemain, quand l'homme a reçu cette femme il lui a dit, tu vois, s'il y avait eu des épines sur cette rose, tu t'en serais souvenu et tu ne l'aurais pas oublier. Et la morale de l'histoire, c'est qu'on ne retient que ce qui nous a fait mal. Ou en une journée, fait plaisir à quelqu'un pendant 23h, et durant la dernière heure, fait lui du mal, tu verras, cette personne se rappèlera que le mal que tu lui as fais. Donc toi et moi Nick, on va etre malheureux toute notre vie. On va resté coincé dans le passé. On pourra jamais en sortir parce que dès qu'on réussit à s'extirper un peu de tout ça, tout ces souvenirs vont revenir.

J'ai vu ses yeux se remplir de larmes. Est ce qu'il était triste à cause de ce que je disais, est ce que c'était parce que je lui faisais de la peine à être dans un état pareil, ou est-ce que c'était les deux ?

- Il y a du vrai dans ce que tu dis. Mais j'y crois pas trop. Je pense sincèrement que des personnes comme nous finiront par être vraiment heureux. C'est sur qu'à un moment où un autre, tout refera surface, c'est obligé. Mais tout se passera pour le mieux. À avoir autant souffert depuis l'enfance, c'est obligé qu'un jour on soit heureux. On mérite d'être heureux. On peut pas passer sa vie à être malheureux. Et puis même si tout ça arrive, temps qu'on est à deux, tout se passera bien.

Et là, j'ai pleuré, encore plus fort que tout à l'heure. D'ailleurs c'était même la première fois que je pleurais autant. Ça me faisait mal dans la poitrine, c'était tellement fort et douloureux. J'avais du mal à respirer et je me rendais compte que j'étais au bord de la crise de panique.
Mais en réfléchissant a ce que Nick venait de me dire, je me suis rendu comte encore une fois de pas mal de chose, et j'ai su ce qui me mettait dans un état pareil.
J'avais envie de dire ce que je ressentais, d'exprimer ce que je pensais, c'était comme ci quelque chose m'en empêchait. Il fallait que ça sorte.

150 days on a lost island Où les histoires vivent. Découvrez maintenant