CHAPITRE 13

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Il y avait toujours un moment, en plein milieu de la nuit où je pleurais. Je me détachais de Nick et pleurait un peu plus loin pour éviter qu'il entende mes sanglots, mais à chaque fois il se réveillait, à croire qu'il sentait réellement quand j'allais mal.
Il s'est approché et s'est penché au dessus de moi.

- Pourquoi tu t'éloignes pour pleurer ?
- Je veux pas te réveiller.
- Ça marche pas, je le sens quand tu t'en vas parce que je sens plus tes mains et tes pieds tout froids, il me soufflait en riant.
- Désolé si ça te réveil.
- Je m'en voudrais si je savais que tu pleures la nuit et que je continue de dormir.

Je m'agaçait toute seule, j'avais du mal à comprendre pourquoi j'étais aussi émotive.

- Qu'est ce que t'as Cali ?
- J'en sais rien.
- Il y a quelque chose en particulier qui ne va pas ?
- Non, je sais pas ce que j'ai à pleuré pour rien comme ça, et ça me fait encore plus pleurer de pas savoir pourquoi je suis comme ça.
- C'est rien, pleure autant que tu peux, ça te soulagera.
- Apparement non parce que ça devient de plus en plus régulier.
- Tu trouves ça si grave de ressentir le besoin de pleurer ?
- Oui, parce que je suis pas du tout aussi émotive d'habitude.
- T'as le droit pleurer, c'est quelque chose de normal.
- J'ai jamais pleuré Nick.
- Qu'est ce que tu veux dire par là ?
- Jusqu'à il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai jamais pleuré. De mon enfance jusqu'à maintenant. Tu trouves ça normal ?
- Jamais?
- Jamais.
- Je crois que toutes les fois où tu as eu envie de pleurer te rattrapent, t'évacues tout ce que tu as contenue.
- J'ai horreur de ça, je suis pas comme ça.
- Arrête de penser du mal de toi, tu es comme tu es, et t'es parfaite comme ça.

Mon cœur à raté un battement avant de repartir à toute vitesse, et j'ai sentis la chaleur me monter aux joues et se diffuser dans tout mon corps.

- Tu repenses à plein de trucs, c'est ça ?
- Je crois oui, à force je m'en rends même plus compte.
- Tu veux pas essayer de m'en parler ?
- Je sais pas... C'est comme ci, j'avais une immense toile d'araignée dans mes pensées. Il y en a tellement que finalement je saurais jamais te dire ce qui me rend mal comme ça.
- Tu repenses à ce qui se passera quand on rentrera chez nous ?
- Entre autre oui.
- Ça te fait peur à ce point là ?
- Oui mais... C'est pas juste le fait de rentrer chez moi. Si j'étais toute seule ici, j'aurais pas du tout peur de rentrer chez moi.
- C'est à cause de moi?
- Non, non pas à cause de toi, c'est pas ce que je voulais dire.
- Je sais mais je veux dire, t'as si peur que ça qu'on s'éloigne si on retourne chez nous ?

J'acquiesçais. Ça me faisait tellement peur, j'en avais déjà la boule au ventre.

- Moi aussi... Ça me fait peur, même si je fais comme ci de rien n'était.
- J'ai pas envie de partir d'ici.
- Dit pas ça, je suis sûr que t'as hâte de partir juste pour retrouver tes toilettes.

Il arrivait à me faire rire alors que je continuais de pleurer sans cesse.

- Je préfère t'avoir toi que des toilettes.
- J'espère, je l'aurais mal pris si tu préférais les toilettes.
- T'en fais pas comme ça.
- Dit moi réellement ce qui te fait peur ?
- Ne plus être avec toi à longueur de journée, dormir toute seule, pleurer toute seule la nuit, ne plus avoir de câlin, et aussi le lycée. Je déteste ça, et j'ai peur que les gens disent n'importe quoi sur toi s'ils voient que tu restes avec moi alors que tu seras nouveau.
- Je te l'ai dis que je comptais bien trouver un moyen pour être avec toi, je te laisserais pas toute seule, et je me fiche de ce qu'on pense de moi. J'ai vécu des années de collèges et de lycées affreuses, je suppose que toi aussi, alors à nous deux, rien ne pourra nous faire de mal d'accord ?

Le problème c'est que si, je savais que certaines choses dans ce lycée lui ferait du mal.

- D'accord...
- Je t'ai dis que j'allais pas te lâcher d'une semelle.
- Moi non plus.

150 days on a lost island Où les histoires vivent. Découvrez maintenant