Minerva

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Je venais de dire bonne nuit à mes petits bouts, ils étaient tellement adorables. Comme chaque soir, je m'assois à mon bureau se trouvant en face de ma grande fenêtre donnant sur ma rue. C'était un quartier plutôt chic, les maisons étaient assez lointaines les unes des autres et les murs, dont les murs insonorisés. Donc aucun voisin ne se plaignait du bruit de chacun.

Je pris mes écouteurs branchés à mon GSM et les plaçai dans mes oreilles mettant le volume au maximum. La chanson que j'écoutais fut une chanson épique que je répétais en boucle avec ma meilleure amie (two steps from hell: Blackheart). Nous étions inséparables. En plus, on était dans la même école donc on se voyait tout les jours.

J'observais de ma fenêtre la route calme, enneigée sous le froid de l'hiver. Les flocons tombaient avec délicatesse sur le chemin et on ne distinguait pas le vert des arbres recouvert par la neige. Il faisait nuit, seuls les lampadaires éclairaient la venelle étroite dressée sur de larges asphaltes. Il n'y avait pas de lune cette nuit, ce qui donnait un aspect lugubre et sinistre. La nuit craignait quand cette partie de lumière était absente.

Je pris mon crayon et dessina. Je ne fis pas trop attention à ce que je griffonnais sur le papier, car j'étais préoccupée par le livre que j'avais lu un peu plutôt à mon frère et ma sœur. C'était la première fois que je le lisais et pourtant il me paraissait très familier.

Il racontait l'histoire d'une sorcière puissante aimant un vampire. Tous les deux se sont mariés en se jurant de ne pas se tromper. Mais un jour, la sorcière découvrit que son mari n'était pas fidèle et a exterminé une bonne partie des monstres suceuse de sang. Avant de mourir, elle lança un sort comme de quoi chaque 100 ans elle revivrait et que cette descendante devrait aimer un vampire et que lui devrait l'aimer en retour pour léguer les pouvoirs à son amant.

Cette histoire comportait des images comme tout livre d'enfants. Les vampires étaient représentés avec la peau blanche comme neige, une cape noir sur les épaules et de longues canines très pointues. Tandis que la sorcière avait un balai magique comme la plupart des livres, mais doté d'une beauté incroyable. Dans les autres livres que je leur avais lus, la sorcière était symbolisée comme étant la méchante de l'histoire. Mais ici, c'était différent.

Je fus sortie de mes pensées, car j'entendis un cri. J'enlevais alors mes écouteurs, mais n'entendis rien. Pensant rêver, je remis ma musique et jetais un coup d'œil à mon dessin. Sur le papier était représentée une tête-de-mort avec un casque de musique portant sur sa tête un corbeau. J'enlevai alors brusquement mes écouteurs, choquée par ce que je venais de faire sans même y avoir pensé. C'est sûr, tous ces dessins avaient un rapport.

-HAAAAA!!!

Ces cris, je les reconnaîtrais entre mille. C'était ceux de mon petit frère. Je me levai alors le plus vite possible, faisant tomber mes feuilles sur le plancher. J'ouvrais ma porte et constatais que toutes les lumières étaient éteintes. Je cherchai l'interrupteur et lorsque j'eus ma main dessus, j'allumai. Le sol était recouvert de taches rouges et le couloir sentait une odeur de mort. Des traces de mains jaugeaient le plancher ensanglanté. Au fond du couloir se trouvaient la chambre de mon frère et celle de ma petite sœur. La peur m'avait prise dès l'instant où ma vue s'était posée sur cette vision d'horreur. Je ne peux retenir un cri lorsque je remarquai une jeune main coupée exposée dans la chambre ouverte de mon frère.

Mon cri avait vite été étouffé par une main posée sur ma bouche. C'était une main d'homme, elle était épaisse et grande avec une force presque surhumaine. Cette prise m'avait totalement paralysée, je n'osais plus bouger et les goutes d'eau salée provenant de mes yeux, tombaient en nombres sur mes joues rosées.

Une main passa alors derrière ma tête agrippant fermement mes cheveux. En un seul coup, je me retrouvai propulsée dans les escaliers, les dévalant d'une traite jusqu'en bas. Après avoir repris connaissance, on me souleva par le bras. Je voyais floue, et la personne qui me tenait était très forte, car je ne touchais plus le sol de mes pieds.

On m'emmena quelque part, je crus que c'était dans le salon, car c'était la pièce la plus loin des escaliers. Tout à coup, on me jeta comme un vulgaire sac sur un liquide chaud. Je repris petit à petit connaissance et distinguais une pièce recouverte de peinture rouge. Les meubles et les canapés étaient recouverts de cette même couleur. Mes vêtements étaient tachés par ce sang poisseux et encore chaud de mes parents au corps inerte devant moi. Un homme venait de lâcher ma mère dans un bruit sourd tout en me regardant reprendre mes esprits. Il s'essuya la bouche en s'avançant dangereusement de moi. J'étais trop horrifiée par se que je distinguais dans cette pièce, pourtant si chaleureuse qu'elle fût encore hier, pour émettre le moindre mouvement.

-Empêchez-la de crier sinon c'est fini d'avance. Disait l'homme devant moi.

Aussitôt dit, un homme m'attrapa par-derrière, par le col, plaquant violemment sa main sur ma bouche évitant toute protestation. J'étais calée à son torse musclé. Deux autres hommes arrivaient pour me tenir les mains et bloquer mes gambes avec les leurs. La main du garçon posée sur mon cou un peu plus tôt se leva toujours en touchant ma peau, et se plaça sous mon menton, dévoilant ma gorge.

Je n'étais vêtue que d'un simple pyjama au haut large dévoilant ma petite poitrine et d'un short moulant, laissant ainsi libre accès à l'homme de me toucher sans difficulté, se qu'il ne tarda pas à faire. Ses bouts de doigts se baladaient délicatement, telle touchant une pierre rare, sur ma peau blanche en faisant arrêt sur le dessus de mon décolleté. Je n'eus même plus la force de me défendre, j'étais vidée de l'intérieur, mes larmes ne coulaient plus et je ne voulais qu'une chose, crier de toutes mes forces montrant ma haine et ma colère qui ne demandaient qu'à sortir. L'homme approcha sa tête de mon oreille et me chuchota: -Silvana, ton corps m'appartient, je vais enfin pouvoir t'avoir et retrouver les pouvoirs que tu me dois depuis 1 000 ans. Alors, prépare-toi à se que ton sort soi mien.

Qui était Silvana et pourquoi s'adressait-il à moi comme si j'étais cette femme ? Je ne comprenais rien à ce qu'il disait, et je ne voulais pas le savoir. Je ne pouvais même pas réfléchir, je voulais juste mourir et ne plus repenser à tous ces évènements qui, j'espérais, n'étaient que cauchemars.

Une douleur apparut le long de mon col, me faisant déglutir difficilement. C'était comme si deux grosses aiguilles s'enfonçaient dans ma peau. Je tremblais comme une feuille suite à la peur et la douleur, ainsi que le milieu de mon dos qui me démangeait étrangement, semblable à quelque chose qui voulait en sortir de moi.



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Witch with raven wingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant