Minerva

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Du sang.

Ma chambre était recouverte de se liquide poisseux rouge. Il recouvrait les meubles, les draps de mon lit, le planché, la porte, tout!

Du sang.

Partout dans la maison, dans toutes les pièces, dans le jardin, dans la piscine, sur toutes les étagères.

Du sang.

De mes propres parents pendus devant moi sur le mur tantôt blanc. Ils leurs manquaient des membres et je pouvais voir que la tête de ma sœur était dans le ventre ouvert de ma mère. Mon frère pendait à l'envers, la tête en bas par une jambe car il lui manquait la deuxième.

Du sang.

Mon sang! Des vampires buvaient mon sang sens aucune pitié. Ils arrachaient ma chaire, mes membres. Ils se nourrissaient de moi et se sont nourrit de mes parents. Et je me voyais, je voyais mon corps inerte sur le sol ainsi que ceux de toute ma famille, tout le monde y étaient passé.

Je criais, je hurlais de douleur, de tristesse, de rage, j'avais mal. Mon dos me faisait mal également. Alors je me sentis voler, quitté le sol tout en pleurant et en criant. Une pression se faisait ressentir sur ma bouche m'empêchant d'émettre ne serait-ce qu'un son. Mais je volais toujours, je versais toujours mes larmes et je hurlais encore au fond de moi. J'avais chaud, puis froid. Quelque chose m'empêchais de bouger, me redescendant sur la terre ferme.

Mes yeux tantôt clos, s'ouvrirent avec difficulté, aveuglés par la lumière brusque du soleil brillant. Je ne distinguais pas la pièce, car un homme grand aux cheveux noirs en bataille avait déposé son imposante main sur ma bouche. Lorsqu'il vu que je m'étais réveillée, il retira celle-ci, me détaillant de ses beaux yeux émeraudes.  Je constatais alors que je reposais dans un lit. Mais ce n'était en loin les coussins noirs et le drap gris qui décorait ma chambre. Ce n'était pas ce lit disposé dans le coin de la pièce recouverte de ces habituelles dessins, ni l'odeur de lavande du matelas. C'était une chambre beaucoup plus grande que la mienne, avec une peinture blanche sale et aux meubles rouges. Où était passé mes dessins, mes tableaux, mes photos, ma famille ?! Où sont-ils d'ailleurs? Qui était cet homme qui me regardait fixement sens aucune gêne ?

-Je m'appelle Julien, se présentait l'homme. Je suis l'agent Gaëlen, l'aîné de cette famille.

-Où suis-je?

C'étaient les seuls mots qui fus sortis de ma bouche, car mes larmes menaçaient de tomber. Je ne voulais pas montrer mes faiblesses, même si c'était dur. Je me souvenais peu à peu de cette nuit qui fut de loin la pire de toute ma vie.

-Tu es chez moi, enfin chez nous. Nous sommes 6 en tout, je peux te les présenter si tu veux. Ou veux-tu te reposer encore un peux?

L'homme me parlait avec hésitation, comme s'il ne voulait pas me frustrer, comme s'y il savait se qui c'était produit cette nuit. Il se levait tout en affichant un sourire réconfortant. Je savais que je pouvais lui faire confiance mais une part de moi m'en empêchait. Après tout, je m'étais faite agressée par des créatures de comptes de fées. Alors je me levais et manquais de tomber mais je me rattrapais sur la petite commode juste à côté. Quelque chose m'échappait.

-Pourquoi ne m'avez-vous pas réveillé de mon cauchemar? Vous m'avez simplement empêché de crier?

Il resta silencieux un moment l'air pensif. Puis il me sourit, mais cette fois-ci d'un sourire forcé.

-J'ai essayé. Avait-il dit froidement avent de partir faisant signe de le suivre.

Nous marchions dans des couloirs sombres souvent sans fenêtre. Il me parlait mais je ne l'écoute pas, des flaches de ces monstres me revenaient en tête, ne disparaissant jamais de mon esprit.

Je fus prise de panique et commença à respirer bruyamment, voyant trouble. Ma tête me faisait atrocement mal et mon corps ne tarda pas à s'effondrer sur le sol froid et dur comme pierre. Malgré mon mal, je ne perdais pas connaissance et vu 6 silhouettes floues se dresser au dessus de ma tête.

Noir.

Il faisait froid, humide, et mes mains tenaient quelque chose de chaleureux, d'autres mains je supposais. J'ouvrais les yeux et vis une femme, qui me ressemblait étrangement. Elle avait les mêmes cheveux que moi, bien qu'ils étaient plus cours que le siens, les mêmes yeux, le même tint de peau. Nous portions également la même robe blanche. Mais elle n'était pas moi, elle n'avait pas mes lèvres rosées, mon petit nez crochu, mes petites mains fines et mon grains de beauté sous l'œil droit. D'autres femmes nous encerclaient récitant une même phrase 10 fois.

-Silvana réveil-toi!

Elles étaient huit, plus belles les unes que les autres, toutes portant cette même robe d'un blanc éclatant volant au rythme du vent de fin de soirée. Nous étions dans une foret sombre et des flocons de neige tombaient délicatement sur les branches des arbres, sur les racines et les corps de toutes ces jeunes filles. Je fus prise d'un vertige et tomba dans un trou sans fin.

Noir.

J'étais devant un homme assez vieux, peut-être le triple de mon âge. Nous étions dans une église et il me tendait une bague de mariée. Il l'a mis à mon doigts et m'embrassa violemment, sans aucune délicatesse, sans passion. Mes yeux se fermèrent et je les rouvris tout de suite après.

Je me tenais devant deux hommes. L'homme de droite ressemblait étrangement à Julien, l'agent que j'avais rencontrée un peu plus tôt, tandis que celui de gauche avait les cheveux rouge cachant ses yeux car celui-ci avait la tête baissée. Le garçons de droite me souriait, il me prit la main, qui était tendue, vers lui et me donna un baiser au coin de mes lèvres.

Je me réveilla ensuite devant une grande horloge où se trouvait un jeune homme à terre près d'un banc. J'étais vêtue d'une longue cape à capuchon recouvrant mon visage et une larme coulait sur ma joue.

Je volais, de mes ailes noirs de corbeau. Des vampires attaquaient une place où se trouvaient enfants, hommes, femmes et personnes âgées. Sans réfléchir, je m'engouffrais dans le groupe de buveur de sang. Par peur je ferma les yeux.

Lorsque je les rouvris, je tenais les mains de deux blonds, un aux yeux vert et un autre aux yeux bleu se ressemblant comme deux goutes d'eaux. Ils s'approchaient de moi et me donnaient un tendre baiser dans le coup tout en me serrant dans leurs bras musclés.

Devant moi se trouvait un garçon de mon âge, cheveux noir aux yeux bleus océan. Il avait l'air triste et en colère. Je voulu lui parler mais deux bras venant de derrière me pris, me tirant en arrière sauvagement m'éloigne petit à petit de lui.

Il se coupait, cet homme tranchait sa peau avec un couteau mais je l'en empêcha. Alors il s'arrêta et me planta le couteau dans le bras m'arrachant un cris de douleur. Il me frappa ensuite m'enfermant dans une cave noyée dans le noir et la saleté. Avent de sortir il me regarda méchamment de ses yeux rouges sang.

Un homme âgé me prit dans ses bras et m'embrassa avec passion et envie. Mes yeux se fermaient sur la vision de billes grises et de la chaleur que me procurait cet homme. Il me chuchota: "Même si notre amour n'est pas permis, je veux t'aimer encore plus que je ne l'ai jamais fait."

Mes yeux étaient clos, mais une voix me parlait: "Je suis riche et toi pauvre, mais nous pouvons continuer notre relation tout en la laissant secrète. Franchissons cette barrière ensemble je t'en supplie, ne me laisse pas, je t'aime." Les mots sortirent tout seul de ma bouche, déchirant, brisé: "Non, je suis désolée." Et je sombra encore, dans le vide complet où règne peur, souffrance et tristesse.

Dans le noir, je pus distingué quatre silhouette féminine. Lidia, ma meilleur amie, se trouvait au côté de deux femmes aux cheveux  bruns presque noirs et d'une autre  aux cheveux blanc comme neige. Elles me souriaient, mais elles furent vite remplacées par de grosses tâches rouges, faisant tournoyer ma tête.

A cet instant, je revenais enfin à la réalité.



Witch with raven wingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant