II

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Die Tränen greiser Kinderschar
Les larmes d'une bande de vieux enfants

Ich zieh sie auf ein Weißes Haar
Je les sèche dans une chevelure blanche

Werf in die Luft die nasse Kette
Je jette ce cordon humide en l'air

Und wünsch mir dass ich eine Mutter hätte
J'aurais aimé avoir une mère

Keine Sonne die mir scheint
Aucun soleil ne m'illumine

Rammstein, Mutter

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Tout a commencé quand mes parents ont commencé à s'engueuler. Au début on ne comprenais pas, on croyait qu'il s'était passé quelque chose de grave, et puis, peu à peu les disputes ont empiré, ont éclaté plus souvent et au moindre sujet. Nous ne savions plus où nous mettre. Et puis, être parmi les aînés n'arrange pas grand chose: "il faut que je te dise", "tu sais", "tu es grand, tu dois savoir" étaient leurs phrases favorites. Chaque jour elles venaient inlassablement, mille et mille fois. Que faire quand tu n'as que 17 ans ? Allez savoir ! Le résultat est le même, tu te retrouves étranger parmi les tiens.
Pendant deux ans ils ont continué, c'est à dire de mes 15 ans à mes 17 ans, jusqu'à ce que l'accident arrive. Un accident, me direz-vous, c'est une "chance" pour vous, de quoi retrouver la tranquillité. Mais une tranquillité avec un goût d'ingratitude, de désespoir, de honte ce n'est pas ce que l'Homme recherche. Je peux, me semble-t-il déclarer dès aujourd'hui que je n'ai pas eu de père ni de mère.
Mais revenons à nos moutons. L'accident est apparu comme une coïncidence ou comme un geste de la main de Dieu: mourrir accompagné de celui que l'on déteste en se rendant chez le juge. Mort bête sous fond de haîne et de divorce.

Le fait est là, je n'ai plus ni père ni mère et une bande de gamins aux pieds.
Aller chez les grands-parents ? A cinq ? Ils n'ont plus l'âge.
Aller à droite, à gauche ? Pfff ! Quel b***** !!!
Bon, tout ce que j'ai envie de faire pour l'instant c'est de me tailler de cette mouise, aller (re)faire ma vie ailleurs. Mais où ? Va falloir réfléchir. C'est pas une petite décision et ça m'engage à vie de tout laisser tomber et de se casser à perpette. C'est une possibilité, après c'est de savoir où, quand, comment. Ca pose un gros soucis.
Sinon, c'est continuer les études comme si de rien était. Mais je sais bien qu'au fond, ça ne peut se faire.
Enfin j'ai encore quelques temps avant que la "Justice" ne fasse son oeuvre de charité. Mais va falloir commencer à y réfléchir dans pas très longtemps.

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