XII

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Quand je me reveillais, tordu de douleur mais bien vivant, la pièce autour de moi était dans le même état qu'au moment où j'étais entré. Le sens du temps avait quitté mon esprit. Combien de temps avais-je dormi ? Une nuit ? Deux jours ? Une semaine ? Seule la souffrance me tenaillait le ventre, la faim ne pouvait s'imposer tellement mon corps se battait pour sa survie.
Je sentais les langues de feu se promener dans mon esprit et mon physique, brûlant tout sur leur passage.
Mes émotions de toute sortes et de tout temps ressortaient de moi. Je me sentais possédé par mon démon intérieur.

"Regarde ! Tes parents ne s'intéressent pas à toi, ils se disputent !'
"Ils ne t'aiment pas !"
"Regarde !"
"Ils ont la vérité !"
"Ils ne veulent plus de toi ! Viens, je sais récompenser ceux qui m'aiment.''
"Suis moi ! Je suis ta vérité !''
"C'est bien trop dur de lutter contre moi..."

Qu'ai je fait ! Je l'ai réveillé ! J'ai détruit toutes mes années de combat en quelques secondes. Comment le faire s'échapper ? Comment être moi ?
Me battre ! Il faut continuer à me battre ! Je n'ai que ça a faire. Il n'y a aucune autre solution.

"C'EST UN COMBAT TRÈS DUR ! TU NE POURRAS Y ARRIVER ! LAISSE TOI POSSÉDER !"

Les souffrances redoublèrent et continuèrent de grandir.

- Non ! Je ne veux pas ! Il n'est que mensonge ! Seule la Nature est vrai ! PARTEZ ! JE NE VOUS VEUX PAS ! VOUS NE POUVEZ ME DOMINER !

Dès que j'eu crié ces phrases les voix se turent et la douleur diminua. Les souvenirs reprirent place et la conscience me revint. Je me levais de la poussière dans laquelle je gisais et frottais énergiquement mes vêtements. Mon esprit avait entièrement retrouvé mon corps, seul la faim me tenaillait le ventre. Mais malgré ce qui venait de m'arriver, je ne pus m'empêcher de retourner près du foyer aux charbons ardents. Des flammèches bleuâtres les parcouraient. Et tandis que je touchais la pierre froide, la voix reprit:

- TU AS RÉUSSI NOTRE ÉPREUVE. TU ES BIEN UN FILS DE LA NATURE. NOUS POUVONS TE FAIRE CONFIANCE.

- Mais qui êtes-vous ? Répondis-je, étonné.

- NOUS SOMMES LES FLAMMES DU MONDE.
NOUS SOMMES LE FEU DE L'AMOUR.
NOUS SOMMES LE BRASIER DE LA CHARITÉ.
NOUS SOMMES LA LUEUR DE LA FOI.
NOUS SOMMES L'ESPÉRANCE DE L'HOMME BON.
NOUS SOMMES L'ESPRIT DE LA NATURE !

- Vous êtes notre vie ?

- NOUS SOMMES TOUT DE TOI.

Retirant ma main du foyer ardent, je repris l'ascension de la tour. D'autres escaliers de vieilles pierres qui m'emmenèrent vers le prochain étage.

Histoires InachevéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant