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L'épervier pris son envol en décrivant plusieurs cercles. Puis, arrivé à hauteur raisonnable il se dirigea vers le sud. Je me jetais dans les bois, suivant la flamme de vie de mon guide. Le terrain montait de plus en plus, si bien que je fus obligé de ralentir. Le temps passait comme un train à toute vapeur. Dix heures, midi, quatorze heures... La pente de la montagne s'était inversée ce qui me permit de rattraper le retard accumulé pendant la matinée. Aucun arrêt. Je courrais presque, animé d'un feu nouveau. Mes jambes m'étaient insensibles. Mes poumons en feu me brûlaient, mais la route avançait toujours.

Au point de la nuit je m'arrêtais dans un champ, à la lisière de la forêt. Le faucon vint se percher sur une branche et me regarda m'installer. Je dépliais mes couvertures, rassemblais du bois et fis un feu.

- C'est fou comme vous pouvez vous embêter ! Pourquoi tant de choses pour dormir ? Pourquoi ne pas se coucher de suite ?

- Ce sont de vieilles habitudes. L'homme n'a ni plume, ni fourrure et pourtant il a froid comme tout le monde. Il faut bien qu'il se couvre, n'est ce pas ?

- C'est vrai. Nus, vous ressembler à des souriceaux juste nés, mais vous c'est pour le reste de vos jours.

- Tu ferais mieux de dormir si tu veux bien me guider demain.

- C'est ce que je comptais faire avant que tu ne commences.

- Ouiiiii...

L'oiseau rentra sa tête sous son aile gauche, moi sous ma couverture. J'écoutais pendant quelques instants le chant des grillons dans la plaine, puis sombrais dans les bras de Morphée.

Le petit jour se leva avec la faim profonde qui me tenaillait. Je me levais et me débarbouillais avec l'eau de ma gourde.
Quand ce fut fini, mon oeil se porta sur la branche sur laquelle mon compagnon de voyage s'était posé hier soir. Rien. Pas l'ombre d'un faucon !

- Où es tu ? Lui envoyais je instantanément.

- Je chasse depuis l'aurore. Les lapins sont dans l'arbre. Prends les deux. Je finis et j'arrive.

- D'accord. Merci beaucoup.

- Maintenant silence ! Ça va tous les prévenir.

Dès que la conversation fut achevée, je me dirigeais vers le chêne en question. Plusieurs branches basses me permirent de grimper à l'endroit où l'oiseau avait caché ses proies. Deux lapin de garennes seront mon petit déjeuner.
Je redescends de mon perchoir et vais allumer un feu à l'orée du bois. Je vide le gibier et le mets à rôtir. C'est seulement une fois que tout est prêt que monsieur Faucon daigne réapparaître.

- Bonne chasse à ce que je vois. Lui dis-je.

- Ils avaient l'air endormi ce matin. Mais je vois que tu n'as pas perdu ton temps. Serait-ce l'instinct animal qui reviendrait ?

- Peut-être. Il faudrait qu'on arrive assez vite chez la Vielle Chouette car je dois traverser la frontière avant qu'on ne donne l'alerte.

- Mais nous sommes sur le versant sud des montagnes, n'est-ce pas du bon côté ?

- Si, je n'avais pas fait attention. Excuse moi.

Petit à petit la viande disparaissait sous les coups de mes dents acérées. Un lapin fut vite fini. Tandis que la discussion avec le faucon continuais, je me mis à découper des tranches rôties du dernier et à les rassembler dans les peaux de nos victimes.
J'appris ainsi qu'il se nommait Kirikick, qu'il avait quatre ans (ce qui correspondait à un âge avancé chez nous, d'après ce que je sais), il avait eu déjà une progéniture...
Tout en parlant, nous nous étions remis en marche: Kirikick d'abord, moi suivant derrière, guidé par la flamme de sa vie. Nous traversions forêts et prés dans un paysage de plus en plus espagnol. Les hameaux au loin sentais l'Espagne, le ciel sentais l'Espagne. Tout en transpirait. Je n'avait de cesse de m'émerveiller du monde qui m'entourait. Non pas seulement par une nation totalement inconnue pour moi, mais aussi par un univers animal riche en existences et en innocence.
Nous avions traversé la vallée et nous nous étions engagés dans un paysage de plaines. Quelques monticules plus ou moins hauts, plus ou moins large, plus ou moins laissés à la nature s'étendaient devant nous. Mon guide obliqua vers l'ouest. Une colline boisée un peu plus haute que les autres semblait être notre objectif.

- Tu verras, la Vieille Chouette t'accueillera bien. Elle vie dans la tour en ruines d'un vieux fortin et n'en sort presque pas.Nous ne devrions pas arriver trop tard, elle sera peut-être réveillée. Me dit-il.

Nous continuions d'avancer sous le soleil rayonnant, espérant être présent à l'heure. Sept heures du soir sonnait à une église du coin. Enfin pouvoir se poser et manger tranquillement. Ouf !

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Salut à tous,
Je n'ai pas l'habitude d'écrire de messages à la fin de mes chapitres, mais j'aurai besoin de vous (ré)informer que je cherche un (des) dessinateur(s) pour mon histoire. Ce serait bien que vous fassiez tourner le message, s'il vous plaît.
Merci de votre fidélité.

Charlesphx.

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