Le jour J était enfin là, avec son lot de stresse et d'excitation. Ma mère me réveilla vers 6h, un peu tôt. Peut-être pour me laisser plus de temps.
Je descendis déjeuner, elle était assise à côté de moi mais ne mangeait rien. Elle me regardait, semblait triste et aimante à la fois. Plusieurs fois je la vis ouvrir la bouche comme pour me dire quelque chose, mais chaque fois elle se ravisa. Je fini par lui demander ce qu'il y avait. Elle se mit à sourire et me dit :
« Non, c'est juste que... c'est un jour important pour toi. »
Au fond d'elle ma mère n'avait jamais accepté le fait que je puisse grandir, c'était attendrissant je trouve, émouvant cette petite femme fragile et fière pour sa fille.
Je me suis contenté de lui sourire. Elle m'a regardé longuement pendant que ma tartine se détrempait lamentablement dans mon bol de lait.
« Il faut que je te montre quelque-chose, viens. »
Je la suivi jusque dans la buanderie, cette petite pièce qui sent toujours le propre, la lessive en poudre et les vêtements humides. Elle ouvrit la vieille armoire et en tira un cintre portant ce qui aurait pût s'apparenter à un pyjama s'il n'avait été taillé en une matière plus fine. Les manches étaient assez larges, le pantalon paraissait démesurément grand. La blouse comportait une poche de chaque côté et s'attachait à l'aide de petits boutons métalliques. L'ensemble, d'un bleu uni plutôt sympathique me rappelait la couleur d'une tunique que j'avais eue étant plus jeune.
-Qu'est-ce que c'est ?
-C'est pour toi.
-Ah, c'est mon uniforme !
Elle eut un petit sourire avant de continuer « Oui, c'est ça, ton uniforme. »
Je filai dans la salle de bain l'enfiler. Au début j'eu une petite moue, je ne l'aimais pas. Il était un peu grand, trop large. Puis je déboutonnai les boutons du haut et remontai un peu le pantalon, c'était mieux, et puis de toute façon tout le monde le porterait. Je souris.
Après passé le rituel de début d'année je commençais à préparer mon sac, ma mère me stoppa et me dit qu'il ne fallait pas que j'amène d'affaire le premier jour, ça ne servait à rien. Je l'écoutai. Elle avait souvent raison, et les études de médecine ça, elle connaissait !
Elle m'emmena en voiture jusqu'à l'établissement. Avant que je sorte elle me sourit et me lança « Hé, ça va aller. » Elle avait vraiment le don pour lire dans les pensées. Mais elle n'avait pas tort encore une fois, il n'y avait pas de raison pour que ça se passe mal. J'avais cogité tout l'été sur une technique d'intégration et d'approche. Je connaissais les hits de l'été sur le bout des doigts et j'avais mes stan-smith aux pieds. Tout était parfait.
Ma mère insista pour m'accompagner jusqu'à l'entrée où attendais déjà un groupe d'élèves en uniformes. Je les observais. Certains avaient fermé leur blouse jusqu'en haut, d'autre l'avaient rentrée à l'intérieur de leur pantalon. Certains avaient même fait un ourlet en bas de celui-ci. Nous attendions tous sur des chaises, quelques élèves parlaient, une minorité tout de même. La plupart regardaient le ballet de chaussures, seul attribut vestimentaire qui nous était propre. Mon regard se porta sur une paire de baskets en toiles grise, avec un trait au milieu, presque zébrées. Et des lacets tombant élégamment épousant la forme du pied en sublimant la cheville noire et nue d'une jeune fille que j'apercevais mal.
Tout à coup une femme d'un certain âge arriva en courant, nous sortant de notre rêverie. Sûrement une professeure de SVT vu sa tenue, une longue blouse blanche avec des crayons dans les poches, comme les docteurs, et un jean assez ample. Simple, mais typique de la profession. Elle s'éclairci un peu la voie, se força de sourire :
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Louisa
Short StoryLouisa est une nouvelle d'environ 14 pages, que je ne pourrais décrire, le plus simple serait encore de la lire et de vous y perdre. Bonne lecture.