Jour 2

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Quand je me réveillai Louisa dormait toujours, couché en chien de fusil. Je l'observai un petit moment avant de me lever. Il me prit une envie incontrôlable de prendre une feuille et d'écrire quelque chose, mais les forces me manquaient, j'avais également peur que Louisa ne se réveille.

Finalement j'attendis qu'elle émerge. Une fois réveillé elle me regarda, s'efforça de me sourire avant de me dire :

-Il faudra vraiment que je trouve un moyen de prendre une douche, je tiendrais pas là.

Elle se leva, marcha jusqu'à la porte les yeux plissés. Elle remit ses lunettes et tambourina sur la porte à coup de poing pendant près d'une minute. Personne ne semblait entendre. Elle s'assit de nouveau, sur le sol cette fois.

-Faut vraiment qu'on trouve un moyen de partir d'ici.

-Ouai. Me contentais-je de répondre.

Après quelque secondes de réflexions qui ne me menèrent, je l'avoue à rien de fructueux je décidai de retenter le tambourinage de porte. Je l'accompagnais de quelques cris pour attirer plus l'attention. Cette fois j'entendis des pas rapides dans les couloirs. Le monsieur des feuilles était derrière la porte et venait d'ouvrir le lorgnon.

- Mais que ce passe-t-il Mlle. Jean ? Vous voulez bien cesser ce vacarme ?!

-Je veux prendre une douche !

-Une douche ?! Mais vous n'avez jamais entendu parler de ce qu'on appelle des règles ? Dans cet établissement l'heure des douches vous est imposée. Alors faites comme tout le monde, attendez qu'on vous appel bon sang !

-Le lorgnon se referma sèchement. Je donnai un coup de pied dans la porte, « Et merde ! »

Louisa soupira. Un silence qui me parut interminable s'installa. Ce fut finalement elle qui brisa le silence :

-Tu crois qu'on est là pourquoi ?

-J'en ai pas la moindre idée... C'est peut être un genre de test, une épreuve pour voir notre dévouement à l'école ou une expérience scientifique pour tester je ne sais quel théorie.

-Tu penses que seul les gens de cette école sont concernés ? Et si c'était pareil dans toutes, si nos parents étaient aussi dans des boites, sur leur lieu de travail ?

-Ton téléphone à toujours de la batterie ?

Elle le sorti de sa poche, 84%, et dire qu'on blâme Apple pour sa batterie qui ne tient pas la route...

-On essaye d'appeler ?

-On perd rien d'essayer, si ?

Elle fit non de la tête. Je la vis appeler le contact « Maman ».

-Mets le haut-parleur. Elle s'exécuta. La sonnerie ne dura que quelques secondes, laissant place à un message préenregistré : « L'accès au téléphone, au réseau, à la wifi ou à tout autre forme de communication extérieure est strictement interdite au sein des Boxs, pou... »

Elle raccrocha, puis frappa le matelas avec son poing.

- En plus j'ai faim, j'ai peur de ouf aussi.

- La même sérieux, là j'ai juste envie de bouffer du Nutella !

-Je n'aime pas le Nutella.

Mince, je m'étais donc trompée ?... Il fallait que je remédie à ça, tous les 15-21 ans n'aimaient pas la pâte à tartiner. Je crois sincèrement que j'étais tombée sur un spécimen particulier, qui remettait en cause toute les certitudes que j'avais établies ses 7 dernières années.

LouisaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant