Jour 12

68 12 1
                                    

J'entrai dans le bureau de la psychologue, sans Louisa. J'avais réfléchie toute la nuit à ce que m'avait dit cette psy, ne pas trop m'attacher à Louisa. J'étais arrivée à la conclusion qu'elle avait raison. Car dans un mois, qu'est-ce qu'on deviendrait ? Moi je resterais vers elle, parce que je n'ai personne, parce qu'elle m'a changé mais elle elle partira. Elle me laissera seule, pire encore, elle m'aura ouvert l'esprit pour me relâcher dans une vie entourée de tous ces stéréotypes que je ne supporterais plus. Comment je vivrais ensuite ? Comment vivrais-je sans elle ? Sans personne pour me dire si mes pensées sont bonnes ? Sans personne à qui parler, et du matin au soir je refoulerais ma peine en écrivant et en me demandant pourquoi je m'étais engouffrée dans ces études de médecines pourries alors que je déteste ça ! J'en voudrais au monde entier, j'aurais subi une sorte de développement personnel inachevé. Je serais entre deux camps et Louisa est-ce qu'elle m'aidera ? Non, bien sûr que non et c'est logique. Elle, elle à tout, elle a sûrement des tas de personnes qui l'attendent à la sortie. Moi je n'ai que ma mère et mon hamster. Sans sa présence je n'ai aucun intérêt. Je suis une coquille vide, je n'irais jamais au bout de mes rêves, jamais. Quand nous sortirons des Boxs je serais anéantie. Parce que, et c'est un paradoxe d'ailleurs, c'est ce qui m'est arrivé de mieux dans ma vie. Mais un mois c'est court. C'est trop court pour s'affirmer, mais assez long pour changer. Et c'est ce qu'elle a fait Louisa. Elle à fabriquer une bombe à retardement qu'elle a amorcé le jour de notre arrivée. Et le compte à rebours est lancé. J'en souffrirais c'est sûr, quand une bombe est lancé, le seul moyen pour ne pas subir l'explosion c'est de la désamorcée. Ca seule la psy est en mesure de le faire. C'est ça que je lui ai raconté, et je lui ai demandé de m'aider. De me désamorcer.

On a parlé longtemps toutes le deux, malgré notre différence d'âge et de vécu. Parfois je me mettais à pleurer, et elle aussi, quelquefois ces yeux étaient humide. Elle me dévisageait souvent, me demandait ce que Louisa me disait, ce qu'elle était pour moi... Elle notait des choses dans son cahier. Elle souriait de temps en temps, moi aussi mais moins souvent. J'avais le cœur lourd, le mal de Louisa. A la fin de la séance elle m'apprit son nom, Mme.Hedou. Un nom de deux syllabes, chaleureux, presque maternel, qui résonnait dans ma tête. C'est comme ça que je l'ai quitté, en prononçant son nom :

-A demain, Mme.Hedou.

 

LouisaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant