Si Je T'aime

Chapitre 15

Je me réveille en sursaut. J'ai fait un cauchemar, il y avait Tyler et moi dans le placard à balai, Logan nous surprenait, furieux contre nous deux et il ne voulait plus jamais me parler. Qu'est-ce que j'ai fait ? Est ce que La première fois ne doit pas être magique et inoubliable ? Parce que pour moi, tout ça, s'est transformé en la plus grosse erreur de toute ma vie. Je n'ai pas de souvenirs précis et je ne préfère pas en avoir. La chose qui devait être un changement magique, qui transforme une ado en femme, et bien moi je l'ai raté, j'ai raté le rite de passage. Je l'ai fait avec la mauvaise personne. Et mon copain, je l'ai trompé et il ne le sait même pas. Comment peut-on tromper involontairement la personne que l'on aime ? Et bien moi, j'ai réussi. Et je n'en suis pas très fière. J'en ai honte. Honte, d'avoir gâché ce qui aurait du être une des meilleures étapes de la vie avec un inconnu. Et j'ai d'autant plus honte par rapport à Logan. La première fois que j'aime un mec et je gâche tout pour une connerie. Si c'était l'inverse, je crois que je ne parviendrais pas à lui pardonner. Je pensais que les hommes étaient infidèles, incapables d'aimer, ou encore insensible, mais les femmes ne valent pas mieux. Je ne vaux pas mieux que n'importe quel mec de mon âge qui s'amuse avec les filles. Je suis devenue ce dont j'avais le plus peur : quelqu'un de détestable, sans sentiments. Si j'avais réfléchis, si j'étais restée avec mon frère et Allison... Ah ! Si seulement ! Je n'avais rien à me reprocher, et en une nuit ma vie à basculée.
Je suis à présent prise de nausée, toutes ces réflexions m'ont mise en transe, je transpire, suffoque et tremble. Je suis tellement mal à cause de ça, arriverai-je un jour à me débarrasser de mes démons ? Je ne suis pas sûre de pouvoir continuer à vivre toute ma vie avec ce poids, ce fardeau, le miens...
Je me lève, je n'arriverai pas à dormir cette nuit, vu dans l'état dans lequel je suis. J'enfile mon gros et long gilet blanc. Je pousse ma porte en essayant d'être discrète, mais bien évidemment, c'est dans un grincement sourd qu'elle s'ouvre. Mes pas font craquer le vieux parquet du palier. Il fait nuit, toute la maison dort, je ne veux risquer de réveiller personne. Je descend l'escalier dans le plus grand des silences, mais je loupe la dernière marche et tombe les fesses sur le carrelage, alors là, niveau discrétion, je bat des records ! J'attends pendant quelques secondes interminables histoire d'être sûre de n'avoir dérangé personne. Je me relève et me dirige vers la cuisine, j'ouvre le frigo et attrape la bouteille de Coca zéro. Je bois deux longues gorgées qui rafraîchissent mon œsophage. Je suis toujours un peu tremblante mais le fait de bouger et de faire autre chose me fait reprendre mes esprits. Mais j'ai chaud, c'est vrai ça ! Il fait très chaud ici, j'ouvre la fenêtre de la cuisine et l'air frais s'engouffre dans la pièce, je respire un grand coup, le dioxygène se répend dans mes poumons et merde, ce que ça fait du bien ! Rien ne vaut mieux cette sensation de bonheur que j'éprouve en ce moment, je ferme les yeux pour l'apprécier encore plus. Je reste là, quelques instants, les yeux clos à respirer le grand air, sans bouger, sans penser. Quand je rouvre mes yeux, j'admire le ciel et ses constellations, je vois des milliers d'étoiles et j'en remarque une, plus petite que les autres mais qui ne brille pas moins. Je souris, je me dis que ma mère est là parmis tous ces astres, à nous éclairer, à nous observer, à veiller sur nous. "Tu me manques, Maman." dis-je en expirant l'air de mon corps. Un jour, se sera à moi d'être là-haut, à ses côtés, et de veiller sur ceux que j'aime, mais ce jour n'est pas arrivé, j'ai encore tellement d'expériences humaines à vivre. Je ne peux me résoudre à quitter cette terre pour de bon, je vais me battre et j'apprendrai plus tard, à mes enfants, toutes les erreurs qu'ils ne faut pas faire et que moi j'aurais faites. Même si là, je suis au bord du gouffre, ma vie n'est pas foutue, je vais tout faire pour arranger mes conneries.