L'Ordre Kivan (CaptainSwan AU)

Chapitre 1

Royaume des Frères Kivan, Forêt Infinie

La chaleur était accablante dans ce brasier. Les Frères n'avaient aucune pitié.

" Prenez tous les enfants que vous trouverez. Brûlez les autres dans leurs habitations. "

Le commandant Dinkle et ses hommes venaient de raser le dernier village à l'est de la Forêt Infinie. Ils avaient fait du bon boulot, mais les Frères auraient une autre raison de se réjouir aujourd'hui. Aujourd'hui était le Grand Jour qu'ils attendaient.

" Combien? " demanda gaiement Chleoïs Kivan. Des trois Frères, Chleoïs était le plus agréable selon Dinkle. Toujours calme et amical, si l'on oubliait les horreurs qu'il commettait en dehors de la salle des trônes. 

" Cent quatre-vingt Mon Seigneur. Quatre-vingt-une filles et quatre-vingts-dix-neuf garçons. "
Le frère aîné de Chleoïs, Alastar, se leva de son fauteuil de fortune et renchérit : 

" Moyenne d'âge? "

Dinkle sortit le parchemin de sa poche et lu fièrement : 

" Un tiers ont entre onze et quinze ans, deux quarts de sept à dix ans et le reste n'a pas plus de 7 ans.

- Cela fait trop peu de jeunes, s'énerva le troisième Frère, Eren dont les yeux se mirent à flamboyer. Combien de fois devrons-nous vous répéter de ne prendre que les plus jeunes? Ils sont plus faciles à former, à briser, à corrompre... Tuez les plus vieux!

- Voyons calme-toi mon frère, le raisonna Alastar, nous ne pouvons pas tuer nos soldats alors que nous sommes en effectifs réduits. Cela mènerait à l'échec.

- Si nous ne le faisons pas ils se rebelleront.

- Ne crains rien mon cher Eren, chantonna Chleoïs, nous n'avons qu'à utiliser la manière forte comme Père nous a apprit. " 

Un sourire grandiose illumina leurs visages démoniaques. Chleoïs leva son verre de vin et clama : 

" Célébrons comme il se doit ce jour béni où Celle qui nous apportera le pouvoir est née. Trinquons en l'honneur de notre Sauveuse, Emma. La charmante Princesse Emma Swan. "

Le commandant Dinkle partit accompagné du son clair des verres qui s'embrassent.

" Les choses vont devenir intéressantes désormais. "

~~~

Vingt et un ans plus tard au Royaume de la Forêt Enchantée

Emma Swan, Princesse ou non, n'était pas du genre à traîner. Donc quand un garde l'avait prévenue que son père, le Roi, voulait la voir immédiatement, elle était partie au pas de course. Le château était immense, malgré cela la Princesse le connaissait mieux que personne. Il lui suffisait de traverser le couloir dans lequel elle venait de s'engager, puis de tourner à gauche aux grandes portes ornées où elle trouverait son père.

La jeune femme se maudit d'avoir mit une robe. Il se passait si peu de choses au château ces derniers temps ; si l'on épargnait le fait que l'Ordre Kivan la traquait depuis sa naissance. Elle avait prévu de passer sa journée sur le balcon de sa suite, un bon livre en main, le vent chantant une douce mélodie autour d'elle. C'était une habitude qu'elle tenait de sa mère, la merveilleuse Blanche Neige. Jusqu'à sa mort, la Reine avait toujours lu une histoire à sa fille, c'était leur truc à elles. Cela pouvait être à n'importe quel moment de la journée. Emma adorait sa mère, sa mort l'avait presque entièrement brisée. Si seulement son meilleur ami avait été là..

Emma vit à la mine de son père que la situation était critique. Des soldats de l'armée royale traversaient la pièce dans des vas et viens frénétiques. Le Roi prit sa fille par les épaules et la mena dans un coin de la pièce, à l'opposé des grandes fresques. Les fresques préférées de sa mère.

" Papa? Que se passe-t-il? Pourquoi autant d'agitation? " 

David plongea son regard dans le sien cherchant ses mots. 

" L'armée de l'Ordre se rapproche. Nos offensives n'ont servi à rien, ils sont bien trop forts et bien trop nombreux. Nous partons pour Camelot chez nos alliés.

- Nous abandonnons le château? " Emma recula choquée.

" Emma, chérie, ils se moquent du château, c'est toi qu'ils veulent. Je ne vais pas prendre le risque de te perdre pour un tas de pierres sur une colline. "

Tous deux ne virent pas Regina se rapprocher et quand Emma s'apprêta à parler celle ci l'interrompit : 

" Emma, je sais que tu tiens à ce château car c'est tout ce qu'il reste de ta mère, mais c'est un trop gros risque que nous ne pouvons prendre. "

Encore une fois, Regina ne connaissait Emma que trop bien. C'était presque une deuxième mère pour la Princesse. Emma voulait s'opposer à leurs plans car en effet ce château lui était précieux. Toute sa vie, sa mère s'était battue pour le garder. C'était là qu'elle reposait depuis sa mort et là qu'elle reposerait pour des décennies encore. Puis Emma se demanda ce que sa mère aurait voulu qu'elle fasse. Son père et sa tante avaient raison. Ils ne pouvaient pas rester. 

" D'accord. "

Une fois changée, Emma alla préparer son cheval quand son père l'interpella. 

" J'ai oublié de te fournir un détail crucial dans la précipitation : nous ferons le voyage séparément.

- Pardon?! " lâcha sa fille partagée entre surprise et agacement.

" L'Ordre va sûrement s'attendre à ce que tu sois avec moi pour que je puisse te protéger, c'est pourquoi tu seras accompagnée de mon plus fidèle soldat. Vous emprunterez un chemin plus long et moins connu. "

Emma croisa les bras sur sa poitrine et dit simplement : 

" Non.

- Emma, je sais que ça ne te plait pas mais il n'y a pas d'autre solution. J'ai déjà perdu ta mère, je ne veux pas te perdre toi aussi.

- Parce que tu crois que je veux te perdre moi? Et si vous êtes attaqués, et si... " 

David la prit dans ses bras stoppant le flot de paroles qui émanait de ses lèvres. La jeune femme serra fort son père dans ses bras tandis qu'elle sentait une larme couler lentement le long de sa joue.

Ils se séparèrent à l'entente des sabots qui trottinaient dans leur direction. Le compagnon de voyage d'Emma venait d'arriver. 

" Graham... " reconnu-t-elle.

" J'ai une entière confiance en lui, expliqua le Roi, il a toujours été là pour te protéger et c'est l'un des seuls soldats que tu apprécies. "

Graham, drapé de la cuirasse royale descendit de selle et s'inclina avec grâce. 

" Vos Altesses " puis se tournant vers la Princesse : 

" Votre destrier est prêt à partir. "