Elsa.
J'étais née seule, mais j'étais toujours seule. J'ai survécu. L'espoir me maintient en vie, je respire toujours, je respire pleinement l'air, je suis vivante. Pendant longtemps je fus égarée et ne savait quel sentier prendre. Aujourd'hui j'étais plus forte, plus vivante. Je laissais erreurs moi mon passé sans pour autant le lâcher. Ils eurent tout pris mais je sens toujours mon cœur battre. Je voulais le crier, crier à l'injustice et à la tristesse effaçant ma joie de vivre comme on efface un tableau. Pourtant je me sentais bien, dans mon âme et l'on corps. Chaque jour j'essayais de ne plus lutter contre le mal pesant aussi lourd qu'un boulet attaché à la cheville d'un condamné... J'avais appris à sauver une vie, ma propre vie. Comme tout être humain j'avais connu des hauts et des bas. Mais j'eus des moments sombres ou les pensées noires m'envahissaient et je voulais les rejoindre. Mais au fond de moi persistait cette lueur d'espoir, m'empêchant de tomber.
J'essayais de me changer les idées en marchant dans un parc londonien, mes écouteurs dans les oreilles je laissais la musique me réconforter et laissais mes pas me guider. Je voulais obliger mon esprit à oublier cette mélancolie à la texture brumeuse, prendre un nouveau départ.
Je levais alors la tête vers Astrid qui était toujours au téléphone. Depuis la parution de l'interview son journal avait connu un essor incroyable ! La jeune femme se retrouvait alors à la direction de son propre journal, avec derrière elle une équipe s'agrandissant et des lecteurs plus nombreux à chaque numéro. Elle avait tout de suite su me comprendre dès le décès de mon père. Cette femme m'inspirait un respect tout à fait considérable. Astrid bien qu'elle ne l'eut jamais reconnue fut amoureuse de mon père, lorsqu'elle parlait de lui son regard changeait. Parfois il était plus voilé et triste autant qu'il ne pouvait être animé et amoureux. Elle devait vivre dans l'optique de le retrouver un jour... L'amour ne meurt jamais, je l'avais appris par mon expérience. Elle raccrocha alors que je rangeais les écouteurs dans la poche de ma veste.
- Tout va bien, Elsa ?
- Oui, répondais-je.
Je n'avais aucune envie particulière de parler ou de tenir une conversation avec quiconque, contrairement à Astrid qui voulait toujours discuter...
Nous marchions en observant les passants autour de nous, tous aussi différents les uns des autres. Mais une femme attira particulièrement mon attention, elle avait des cheveux bruns, des tâches de rousseur, portait une robe noire. Des lunettes de soleil cachaient son regard, dissimulait-elle quelque chose ? Son visage me parut familier...
- Astrid ? Essayais je d'articuler sans bégayer.
Elle suivit mon regard et ne répondit pas, soucieuse. Des images et des souvenirs mélancoliquement amères m'envahissaient petit à petit. Une certaine incertitude se creusait au fond de moi mais je continuais de l'observer malgré mon envie de disparaitre. J'offrais un souhait sur ces années passées à grandir avec mon père... Je voulais tromper ma propre histoire en tournant les pages du livres cherchant une erreur possible expliquant cette vision actuelle. J'étais instoppable, toutes ces images défilant dans ma tête rendaient mon esprit défaillant. Deux options se montraient mais laquelle était la plus judicieuse ? Je regardais mon téléphone pour m'assurer que je n'étais pas dans le passé, comment ne pas être prise dans la tourmente ? Des milliers de questions et hypothèses se bousculaient dans mon cerveau ne me laissant que peu de place pour réfléchir correctement et prendre une décision.
- C'est bien elle, murmura Astrid peu confiante.
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Notes (Interview 2)
Hayran Kurgu- Je t'aime... M'avait il dit. - Plus qu'elle ? - Je ne sais pas, Astrid.