C H A P I T R E 5

279 23 1
                                    

« Qu'est-ce que tu faisais ? » Répéta Gema qui semblait énervée par le comportement mystérieux de son amie.

Dominique ne savait pas quoi répondre. Un mensonge, évidemment. Mais lequel ? Vite, il fallait qu'elle trouve quelque chose. Elle regardait partout autour d'elle. Peut-être qu'un élément de l'environnement lui donnerait une idée. Elle fourra la main dans sa poche et toucha la pierre de résurrection. Elle avait trouvé son mensonge.

« J'étais venue cacher quelque chose dans la salle sur demande. Mais, c'est compliqué à expliquer. Je ne veux pas que quelqu'un entende... Tu comprends ? »

Gema comprenait. Mais où allaient-elles pouvoir discuter sans être écoutées ? Dans moins d'une heure elles avaient cours de Botanique avec Mr Londubat. Il fallait qu'elles trouvent un endroit rapidement.

« Les toilettes de Mimi ! » S'exclama Gema.

Elle avait espéré ne pas trouver d'endroit pour lui raconter tout. Du moins, sa moitié de vérité.

Elles filèrent en direction des toilettes de Mimi Geignarde. Il fallait vraiment qu'elles se grouillent. Les serres de botanique étaient plutôt éloignées des toilettes des filles.

Elles se mirent dans un coin des toilettes et Dominique commença.

« Alors voilà. Tu sais, ce matin dans la forêt interdite ?

- Oui, j'ai eu assez peur comme ça, je m'en rappelle merci, répliqua Gema.

- Oui... Eh bien... Dans l'empreinte de Centaure... j'ai trouvé ... »

Les mots avaient du mal à sortir. Oserait-elle le dire ?

« J'ai trouvé ... L'une des reliques de la mort. La pierre de résurrection. »

Ces paroles eurent pour effet de faire taire Gema.

« La pierre de résurrection tu dis ? Tu es sûre ? »

Dominique acquiesça.

« Tu as bien fait de la cacher. Il faut juste espérer que personne ne tombe dessus par hasard. Les conséquences pourraient être catastrophiques ».

Dominique se sentit mal d'un coup. Elle mentait à sa meilleure amie. Elle détestait cette sensation désagréable de culpabilité. Elle savait qu'elle devait lui dire la vérité mais elle voulait profiter de ce secret encore un peu. Juste un peu plus de temps.

***

Le cours de botanique arriva. Les jeunes filles entrèrent en trombe dans les serres. De justesse, elles n'étaient pas arrivées en retard.

« Eh bien..., commença Mr Londubat en regardant les filles tout essoufflées. Vous arrivez à temps pour notre cours sur la Tentacula Vénéneuse ! »

Neville, car Dominique le connaissait bien en dehors de l'école puisqu'il était ami avec son oncle Harry et quasiment tout le monde dans la famille, était heureux d'être professeur. On voyait bien que les plantes, c'était sa passion. Cependant, ça n'était pas celle de Dominique.

Gema n'avait pas lâché l'affaire sur la pierre de résurrection pendant qu'elles essayaient de rempoter des Tentaculas Vénéneuses : chose très compliqué.

« Gema... Pas ici..., chuchota-t-elle alors qu'un Poufsouffle les regardait intensément.

- Mais plus j'y pense plus je me dis qu'il faut en parler à quelqu'un ».

Dominique la regarda avec des yeux ronds de surprise. Comment ? Quoi ? Elle n'avait pas bien entendu.

« On en parlera plus tard... » Finit la préfète.

***

La semaine avant les vacances de Noël était arrivée vite. Trop vite. Durant ce laps de temps, Dominique avait réussi à garder son secret, eh bien... secret. Gema avait fini par lâcher l'affaire. Dominique avait de nouveau menti à Gema en lui disant qu'elle allait s'occuper de rendre la pierre à Flitwick ou Slughorn. Leur professeur de Potions étant quelque peu avare, elle pensait plutôt à Flitwick. Bien évidemment, jamais de la vie elle n'aurait donné la pierre au directeur.

Elle allait, quand elle le pouvait, dans la salle sur demande pour discuter avec le fondateur de Serpentard. Celui-ci était au courant que Dominique avait découvert la pierre de résurrection. En fait, il l'avait déjà senti la veille de la sortie dans la forêt interdite. C'était pour ça qu'il l'avait appelée. Pour qu'elle l'aide.

Salazar Serpentard voulait reprendre le contrôle de Poudlard. Tous ces sang-mêlé et ces nés-moldus ne lui plaisaient pas du tout. Intelligent et fourbe comme il était, il n'employa pas ces termes devant Dominique. Il lui dit juste qu'il voulait améliorer le fonctionnement de l'école. La rendre plus prestigieuse.

Mais pour reprendre le contrôle de Poudlard, elle devait le ressusciter. Certes, il ne ressuciterait pas vraiment mais son fantôme demeurerait dans l'enceinte de l'école. Chose absolument impensable sur le moment, elle y réfléchit longtemps. Salazar avait tout essayé. Il lui avait même proposé une place de directrice-adjointe à ses côtés, ou du moins, un statut important.

Seulement, dans la tête de Dominique, il y eut un déclic. Elle ne pouvait pas faire ça. Certes, être importante aux yeux de tous serait un grand accomplissement pour elle, mais elle ne souhaitait pas se lancer dans ça. Son grand-père disait toujours qu'il ne fallait pas toucher les objets qui étaient dotés de pouvoirs dont on ne connaissait pas l'étendue. Tante Ginny avait bien failli mourir durant sa première année à cause d'un simple journal. Journal qui, par la suite, se révéla être un horcruxe.

Elle détenait une des trois reliques de la Mort. La Mort les avait créées. C'était trop pour Dominique.

Elle ne donna pas de réponses à Serpentard. Elle ne savait pas ce dont était capable un portrait d'un si grand sorcier. Comment faire ?

***

Dans la Grande Salle, Hagrid amenait un énorme sapin et Flitwick avait tenu à le décorer comme tous les ans depuis qu'il était à Poudlard. Dominique se sentit soudain nostalgique. Elle avait toujours aimé Noël quand elle était plus jeune. Quand elle n'était pas consciente de la bataille qui se déroulait intérieurement entre sa sœur et elle.

Sûrement vous diriez-vous que tout ceci n'était que dans sa tête ? Que ce n'était pas réel ? Vous avez probablement raison. Dominique extrapolait certainement. Mais pour elle, c'était bien réel, et elle était dans l'ombre de sa sœur.

Elle avait dû rester immobile un moment devant la Grande Salle car Hagrid la coupa dans ses pensées.

« Tout va bien Dominique ? » Demanda-t-il visiblement inquiet.

Dominique acquiesça rapidement et se dirigea vers la cour de Métamorphose.

« Le mot de passe ? demanda la grosse voix de l'homme au chien.

- « Lumière contre Ténèbres, chuchota Dominique ».

La tableau s'ouvrit et la laissa passer.

C'était une belle journée ensoleillée d'hiver. Si elle aimait tant la cour de Métamorphoses, c'était parce que la cour n'était pas pavée. De la pelouse verdoyante avait été placée. C'était la seule cour qui n'était pas pavée. Avec les premières neiges, l'herbe avait été recouverte par un tapis blanc.

Dominique venait ici, s'asseoir sur un banc sous le cloître. Le seul coin qui était protégé. Pour penser. En général, elle venait ici pour être seule. Et là, elle en avait bien besoin. Elle repensait au dilemme que lui avait lancé le fondateur de sa maison.

Il lui suffisait de se débarrasser de la pierre, de détruire le tableau et tout serait fini. Ça lui semblait pourtant bien plus compliqué.

Elle se dit qu'avec les vacances de Noël, elle aurait le temps d'y réfléchir. De remédier à son problème. Il le fallait.

Chroniques de Poudlard #1 : Dans la gueule du Serpent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant