Chroniques de Poudlard #1 : Dans la gueule du Serpent.

C H A P I T R E 9

« C'est inadmissible ! » S'écria Flitwick en faisait les cent pas dans son bureau.

Dominique était assise sur une chaise en face du fauteuil vide du directeur. Ce qu'elle avait fait était effectivement inadmissible. Elle avait du mal à croire que c'était elle qui avait fait une chose pareille.

« Que vous a-t-il pris ? » Demanda le directeur en se retournant vers une Dominique sur le point de pleurer.

Slughorn se tenait à côté de Victoire, sa sœur. Ils ne parlaient pas et se contentaient de regarder la scène se dérouler. Sûrement étaient-ils aussi bouche bée que la jeune fille.

« Je ne sais pas... » Murmura-t-elle, désemparée.

Elle savait très bien. C'était à cause de la pierre. Cette maudite pierre lui avait embrouillé le cerveau. A moins que ça n'ait été Salazar ? Etait-il en capacité de lancer des sorts même en peinture ?

D'ailleurs, où était passée la pierre ? Elle l'avait vue au loin, dans la neige, avant d'être emportée au château pour « discuter » de ses agissements.

Gema avait également était emportée d'urgence à l'infirmerie. Même si le sort « Stupéfix » semblait commun, il restait dangereux. McGonagall avait bien fini à Ste Mangouste quand Dolores Ombrage l'avait stupéfixée. Cependant, Gema étant bien plus jeune, Mme Pomfresh saurait quoi faire.

« D'abord votre frère Louis qui ne cesse de se battre. Maintenant vous qui jetez des sorts à votre amie ! Il me semble bien que c'est votre amie ?

- Oui... Mais je ne voulais pas ! se défendit Dominique. »

Dominique se rendit compte que sa sœur tenait quelque chose dans sa main. Quelque chose de petit. La pierre ..., pensa la jeune fille.

Victoire s'avança pour parler au directeur.

« Monsieur... J'ai trouvé ça par terre. Je crois que... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Flitwick écarquilla les yeux. Il ne rêvait pas.

« Vous croyez bien. Où avez-vous trouvé ça ?

- Sur le sol, à côté de Gema Ivashkov ».

Dominique ne savait pas où se mettre. Un trou de souris aurait été bien. Mais ensuite, elle sentit une immense rage la submerger.

« Rendez-la-moi ! » S'écria-t-elle.

Victoire et Flitwick se tournèrent vers Dominique. Ils ne comprenaient pas ce qui lui arrivait. Elle était une bonne élève, polie, pas du genre à faire les quatre cents coups.

« Il me semble, commença une voix calme et posée, que cette petite a été ensorcelée ».

Dominique fut surprise de cette interruption et reprit ses esprits. Elle n'avait jamais entendu cette voix avant aujourd'hui. En général, le tableau restait muet.

« Albus, que voulez-vous dire ? » Demanda Flitwick au tableau.

Alors Albus Dumbledore s'était réveillé pour défendre Dominique Weasley ? La jeune fille n'y croyait pas.

« Un sort puissant, continua Dumbledore. Ne le sentez-vous pas ? »

Flitwick, Victoire et Slughorn secouèrent leur tête. Ils ne ressentaient aucune magie puissante émaner de personne.

« Je suis sûre que Dominique pourrait vous l'expliquer si vous arrêtiez de l'accuser sans savoir ».

Le ton de Dumbledore était calme mais Flitwick se sentit inférieur, honteux. Il était évident que le comportement de cette élève n'était pas logique. Il aurait dû penser à ce genre de chose. Il avait bien été professeur de sortilèges, non ? Il aurait dû y penser !

« Veux-tu nous expliquer, Dominique ? »

Flitwick s'était retourné vers Dominique et semblait vouloir sincèrement l'aider. Dominique se sentit alors en confiance. Il était temps. Cette histoire avait pris une ampleur bien trop grande. Elle allait tout leur raconter.

***

« Et donc, Salazar Serpentard voulait que vous vous serviez de la pierre pour qu'il reprenne le contrôle de l'école ? »

Dominique hocha la tête. Tout cela semblait invraisemblable, pourtant c'était bien la vérité.

Victoire et Slughorn étaient partis entre temps. Flitwick avait voulu lui parler seul à seule. Et il avait bien fait. Jamais Dominique n'aurait pu être à l'aise avec sa sœur dans les parages.

« Mais comment ce tableau s'est-il retrouvé ici ? » Demanda le directeur à Dominique, et pour lui-même.

Elle n'y avait pas pensé. Comment ce tableau avait-il pu trouver le chemin de Poudlard ? Quelqu'un avait dû l'amener. Mais qui ? Est-ce que cette histoire n'était que le début de quelque chose de bien plus grave, de plus dangereux ?

« Je ne sais pas » Dit-elle enfin.

La discussion ne menant nulle part, Flitwick procéda à l'annulation du sort de manipulation. Dominique se sentait beaucoup mieux d'un coup. La rage, la haine, la jalousie... Toutes ces émotions s'étaient atténuées. Elle se sentait beaucoup plus légère.

« Merci » Remercia-t-elle le directeur avant d'aller à l'infirmerie.

Elle devait des explications à quelqu'un.

***

L'odeur de l'infirmerie était très reconnaissable. Beaucoup de potions étaient utilisées, et les lieux sentaient le vieux. C'était un euphémisme quand on savait que Poudlard datait du Moyen-âge.

Dominique aperçut Gema allongée dans un des lits qui semblait dormir. La jeune fille angoissa soudain. Son amie ne comprendrait sûrement pas son comportement et lui en voudrait probablement pour toute sa vie.

Elle s'était déjà faite à l'idée. Gema la haïrait pour toujours. Elle l'avait bien mérité.

Arrivée au niveau de Gema, Dominique ne sut quoi faire. Devait-elle rester simplement à son chevet ? Essayer de lui parler ? Elle n'eut pas besoin de se poser plus de questions. Gema s'était réveillée.

« Dom' ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Ce n'était pas la réaction qu'avait attendue Dominique. Elle pensait que Gema serait furieuse. Elle l'avait attaquée quand même ! Elle pensa alors que Gema avait probablement perdu la mémoire.

« Tu te rappelles de quoi ? Demanda Dominique.

- Que tu m'as stupéfixée. Et que tu n'étais pas toi-même, répondit Gema calmement. »

Gema la connaissait décidément bien. Dominique avait les larmes aux yeux. De joie, évidemment. Tout son scénario de fille solitaire pour sa vie entière partit en fumée. Elle n'allait pas perdre Gema.

« Tu vas bien ? Continua Dominique.

- Ouais. Je sors demain matin normalement. Mme Pomfresh veut me garder en observation depuis qu'elle a appris que tu avais été ensorcelée. Bon, évidemment, moi je le savais depuis le début mais... »

Gema n'eut pas le temps de finir sa phrase. Dominique, le sourire aux lèvres, l'avait prise dans ses bras. Elle n'avait été qu'une idiote. Cette rivalité avec sa sœur était stupide. Ce qui comptait le plus, c'était sa vie à elle. La compétition, la comparaison aux autres, tout ceci était bien trop nocif pour qu'elle y pense ne serait-ce qu'une seconde de plus.

Charlie avait raison. Elle savait ce qu'elle voudrait faire dans un an. Elle serait loin de sa famille et, peut-être que Gema l'accompagnerait, qui sait ? Une maîtrise des sortilèges serait très utile pour partir à l'aventure.

« Après nos A.S.P.I.C, tu voudrais partir voyager avec moi ?

- Je croyais que tu n'allais jamais le demander, répondit Gema, tout sourire. »