Chapitre 14-Descendance Prédestinée

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Chapitre 14

Ethan

Les Géants se trouvaient toujours là. Leurs racines se trouvaient toujours implantées dans la terre. Ils surveillaient encor. Ils protégeaient encor. Sans regard pour l'ennuie. Sans pensée pour autrui. Le soleil, quand à lui, s'acquittait de sa modeste tâche, distribuant ses ondes de vie de part le monde. Les deux entités se ressemblaient. Leurs charges se résumaient à la même chose. Quelle que soit l'heure. Quelle que soit le temps. Ils veillaient. Ils nourrissaient. De leurs courages dépendait la vie. De leurs grandeurs dépendaient la survie

Pourtant l'heure n'était pas la même. N'était pas la bonne. En bas, le temps était devenu maussade. L'astre était en colère. Leurs grandeurs avaient été supplantées. Leurs courages avaient attiré la pitié. Les protecteurs devaient être protégés.

Ethan se dressait devant le lac. Devant l'âme. Tout était calme. Trop calme. Plus aucune goutte ne chutait dans l'eau. L'inlassable c'était usé. L'inusable c'était lassé. Le nuage qui déversait autrefois son flot ininterrompu s'était stoppé. Sa masse en devenait informe. Sans norme. Jadis d'un blanc si éclatant, c'était le gris de la tristesse qui dominait dorénavant.

Autour des flots, Le Conseil régnait en maître. Leurs expressions ne laissaient aucun doute quand à la nature du problème. Seul, au milieu de ces hauts penseurs, une enfant semblait perdue. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle ne comprenait pas ce qu'il se déroulait.

C'était elle. Elle qui avait survécu aux marches. Elle qui avait rompu la routine. Elle qui avait arrêté les mouvements de l'horloge.

Sa blondeur reflétait les rayons d'un soleil masqué par le nuage. Elle semblait naturellement incarner une source de lumière. Une source de chaleur. Une source auprès de laquelle les enfants aimaient se reposer. Aimaient s'amuser. Aimaient se trouver. Et où les plus grands aimaient tout simplement s'aimer. Une véritable étoile. Mais l'étoile ne brillait pas pour elle-même. Son éclat n'était là que pour subjuguer les alentours. Que pour subjuguer ceux qui se trouvaient autour. Elle ne vivait que pour mettre en valeur ses complices. Mais ses démons subissaient le même supplice. Et sa, les Damnés l'avaient bien compris. Elle était celle que l'on attendait. Celle par qui tout devait commencer. Tout avait commencé.

Personne ne prit la parole. De grandes figures du peuple étaient pourtant présentes. Mais les mots ne contaient plus. Mais les discours ne valaient plus. Seuls les gestes serviraient à quelque chose. Seul réussiraient ceux qui osent. Chacun se devait d'accomplir ce pour quoi Vert-Pin l'avait éduqué. Ce pour quoi Vert-Pin l'avait formé. Laissant de côtés sentiments et rancœurs, surplombant émotions et coups de cœur. C'était bientôt l'avenir des amours sans lendemain, des galères sans coup de mains, des colères attisant le Malin, qui se jouerait. Vulgaire partie de dés mettant en mise âme et consort contre liberté et mort.

Il était simplement l'heure. Les Temps Triomphants étaient passé. Vert-Pin avait conquis. C'était maintenant aux Ardeurs Divines de s'abattre sur le continent. D'ici quelques heures, de tristes nouvelles viendraient assouvir Vert-Pin. A chaque victoire, sa rengaine. A chaque succès, la haine. La rançon du pouvoir ne tarderait pas à s'abattre sur ceux pour qui gouverner était le seul moyen de conquérir la paix.

Les Damnés avaient sûrement déjà accosté. Aux grès des marées. Aux grès des tempêtes et des averses d'ou l'ennuient et le chagrin tirait leurs forces. Portés par les vents d'éternuements maladifs, bercés par les sanglots d'amour natif, leurs navires avaient sûrement déjà mouillé. Des maisons avaient sûrement déjà brûlé. Des vies avaient sûrement déjà été consumées.

Les Vestiges Des Damnés [CS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant