Chapitre 32. Devant moi

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Yannis et moi revenons à l'entreprise après un procès qu'on a gagné sans aucune difficulté. Un vrai travail de pro, et j'en souris à m'en tuer la mâchoire. Ca me sourit, mon rêve me sourit, comment ne pas m'en réjouir?

Après un bon repas dans un restaurant chinois, on retourne donc à l'entreprise terminer notre journée. On monte dans l'ascenseur, les portes allaient se refermer quand une main les bloque..

Kader


Kader.. On se fixe, comme si le temps s'était arrêté, comme si le monde ne tournait plus, comme si les gens étaient figés.

Je m'attarde, je me perds dans son regard. Ce regard qui m'a rendu folle, qui m'a fait pardonner le pire. Il me manque, peu m'importe, il me manque et je peux pas le nier.


Le raclement de gorge de Yannis nous tire de ce moment intime.

- Euhh vous montez?

Je reprends mes esprits et maintenant je remarque attachée au bras de Kader, une femme. Une grande brune typée arabe. De longues jambes, des yeux bleus, des cheveux noirs attachés en chignon de première dame. Un tailleur blanc, Madame aime se faire remarquer. On se dévisage, elle tente, je dis bien tente, de me mépriser sans savoir ce que je représente dans sa vie. Si elle savait, oui si elle savait.


Ils nous rejoignent et les portes se referment.

- Comment s'est passé le procès?

Directement Yannis me sourit.

- A toi l'honneur, dis-lui

Je lui souris à mon tour. Sans regarder Kader, et toujours en regardant Yannis, je réponds :

- Un succès, on a gagné et plus que ce qu'on attendait

- Bien, très bien

- On vous remettra le rendu d'ici demain fin de journée

- Parfait Yannis

Le silence revient. Cet ascenseur monte au ralentit ou quoi?

- Hobi*, c'est ce soir le repas de famille, on doit encore acheter les fleurs (Mon amour*)

Je me raidis. Que ces putains de portes s'ouvrent merde!




Je retire ma veste de tailleur et mes talons au salon, je m'avance en soutien-gorge et jupe et je fais glisser cette dernière sur le sol. J'avance en direction de la salle de bain et je retire mon soutien-gorge puis je le laisse tomber par terre. J'avance encore et je retire mon string et lui aussi fini par terre. Une fois dans la salle de bain, je m'enferme dans la douche. Il n'y a que là que je m'autorise à pleurer. Quand mes larmes se mélangent à l'eau. Quand l'eau camoufle ces foutues larmes qui n'arrêtent pas. J'ai le coeur brisé, complètement niquer. Et aujourd'hui j'ai mis un visage sur Madame, la réalité me frappe en pleine face, encore.

Je suis fatiguée de tout ça. Je veux juste reprendre une vie normal, une vie sans cette douleur constante qui me bouffe de l'intérieur.



Sans que je ne comprenne rien, la porte de la douche s'ouvre brusquement, instinctivement je me cache comme je peux.


Je réalise que c'est Kader, énervé comme jamais, la haine qui ressort du plus profond de lui, Kader face à moi qui suis nue dans ma douche.



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A votre avis, pourquoi est-il aussi énervé ?

& qu'est-ce qui va se passer à ce moment précis de l'histoire ?

Une danse avec le diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant