Chapitre 11

36 3 0
                                    

Lorsque l'heure de dîner arrive, ma mère vient nous réveiller. Je ne pensais pas dormir si longtemps, mais ça tellement fait du bien. Olivier aussi a l'air d'aller mieux. Je me lève, un peu trop rapidement, car j'étais gêner d'être coucher sur son lit et je tombe sur le sol. Olivier commence à rire et à m'agacer. Il dit que ce devrait être lui qui tombe et pas moi, que je commence peut être à être vielle, moi qui est plus jeune que lui. Au même moment, ma mère arrive avec deux plateaux de nourriture. De la nourriture d'hôpital c'est la pire chose qu'on peut avoir à manger. Je fixe le plateau un instant et demande à mon compagnon comment il fait pour avoir à manger ça à tout les repas depuis un peu moins d'un mois. Il me dit qu'il s'y fait et que surtout, il n'a pas le choix. À ce moment là, une grande femme aux longs cheveux frisés et aux beaux yeux bruns entre dans la chambre. Je vois le visage d'Olivier se modifier, il semble connaitre la femme au visage familier. Elle me tend une main frêle, je la serre par politesse. Elle me fixe et me dit :

-Bonjour jeune fille, vous êtes? Je ne crois pas vous avoir déjà vu avec mon garçon auparavant?

-Maman, tu ne connais aucun de mes amis, pourquoi la connaitrais-tu? répond Olivier sur un ton sec que je n'avais jamais entendu avant. Et d'ailleurs, merci de t'informer je vais bien!

-Je suis une amie proche de votre fils, dis-je en hésitant. Comme personne ne vient le voir, je viens souvent lui rendre visite.

Sa mère lance un regard vide vers Olivier, comme si elle ne le reconnaîtrait pas. Après, elle commence à trembler comme une feuille et s'effondre en larmes. J'accoure vers elle et lui tire une chaise pour m'assurer qu'elle ne se fasse pas mal. Elle n'arrête pas de s'excuser et de se dire désolée. Olivier commence à s'éclaffer, il rit jaune. Je suis bouche bée. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je suis aussi très très très mal alaise. Tout le monde dans la pièce essaye d'éviter les regards des autres. Tout à coup, le silence prend la place des larmes et des rires. Je me lève et demande, d'un ton le plus sec possible, aux deux de se réconcilier. Je me promène nerveusement dans les corridors lorsque je pense à aller voir la jeune fille que j'ai rencontré hier, celle avec qui j'avais discuté quand je m'étais trompé de chambre.

-Bonjour. Dis-je un peu trop faiblement à mon goût.

-Allo, Olivier c'est la chambre d'à côté. T'as encore oubliée? lance la jeune fille.

-Non, c'est toi que je viens voir. Moi c'est Laila, et toi?

- Jasmine. Et avant que tu demande, leucémie.

-Je suis vraiment désolée.

Malgré le début de la discussion un peu raide, je découvre une jeune fille tendre et super gentille. Elle vit un moment difficile, c'est normal qu'elle soit un peu plus renfermée. Elle me parle de sa passion pour la danse, de sa belle et grande famille soudée et de sa tonne d'amis. Après de longues minutes de discussion, un médecin vient la chercher, je la laisse donc seule. Ensuite je vais saluer Olivier car le quart de travail de ma mère est terminée et c'est le seul lift possible avant un bon moment. Je suis tellement fatiguée, je décide de retourner à la maison.

De retour à la maison, mon enseignante de sciences est assise à la table avec mon père. Je me pose tant de questions. Je ne comprends pas ce que j'ai pu faire de si mal. Lorsque je la regarde dans les yeux, je me rends compte qu'elle a pleuré. Je ne comprends pas ce qui ce passe. Elle me salue et quitte la maison. Je me réchauffe une pizza pochette que j'avale sans même attendre qu'elle refroidisse un peu et monte à ma chambre. Je me couche sur mon lit, toute habillée et m'effondre, trop épuisée pour faire quoi que se soit d'autre.

Si SeulementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant