✖ Chapitre 2 : Paris n'est pas magique ✖

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(Ready To Go (Get Me Out Of My Mind) - Panic! At The Disco)

Mon réveil sonna à nouveau, et je vérifiais cette fois-ci qu'il s'agissait bien de lundi. Malheureusement pour moi, oui.

En me redressant, j'aperçu mes vêtements d'hier matin, au pied de la chaise, en boule. Je les avais lancé hier après la déclaration de ma soeur pour retourner rejoindre mon lit que je n'avais pas quitté jusqu'au début de l'après-midi. J'avais réussi à faire promettre à ma soeur de ne pas parler à mes parents de la mésaventure du matin en échange d'une poignée de dragibus - elle était trop petite pour atteindre le paquet sur l'étagère, ce qui facilitait les chantages.

J'enfilais les vêtements avant de rejoindre la cuisine où mes parents m'annoncèrent avec un grand sourire que c'était le grand jour pour moi. Finalement, après réflexion, je n'étais pas sûre de vouloir les afficher au générique du film. Cracks y mérite plus sa place, lui qui venait tout juste de sauter sur ma chaise au moment où je comptais m'asseoir pour déjeuner. Malgré tous mes ordres -et vents- il ne bougeais pas de place, amusant mes parents, et m'obligeant à prendre le tabouret pour boire mon thé.

Si la journée était aussi chiante que le petit dej', je préfèrais ne pas m'avancer sur mon séjour dans la capitale. Mon „séjour" car je restais persuadée que nous ne resterions pas à Paris.

Pour confirmer mes dires, mon métro s'était amusé à faire des arrêts toutes les stations, et, bien entendu, avec toute ma mémoire, j'avais oublié mon casque fétiche chez moi. Je fus donc contrainte d'écouter un accordéoniste nous chanter à quel point la France avait besoin d'un vrai nouveau „talent". Je me serais bien proposé pour chercher avec lui, mais je ne suis pas certaine qu'il aurait saisi la subtilité de ma remarque.

Clôt du spectacle, lorsque j'étais descendue à Porte de Vincennes pour rejoindre mon lycée et que j'avais pénétré dans l'immense bâtiment à la brique rougeâtre, on m'avait annoncé que je n'étais pas sur la liste. Après vérification de mes parents, j'ai appris que je venais d'entrer dans le lycée Hélène Boucher, et que je me trouvais au lycée Maurice Ravel, à côté.

J'étais alors sortie du lycée, sous le regard moqueur de plusieurs lycéens de „HB", qui pensaient que j'adorais la pluie pour porter un haut avec un parapluie - ou Rihanna, d'après d'autres sons qui me parvenaient. Ça m'écœurait de voir à quel point les jeunes étaient fermés d'esprit et à qui le simple fait de voir une rockeuse donnaient envie de balancer des rumeurs négatives à tout va.

Si je devais décrire la première pensée qui m'est venue à l'esprit lorsque j'ai vu mon lycée, ce serait quelque chose du style : „Bon sang, ce truc est vraiment un lycée?"

En apparence, le lycée Maurice Ravel ressemblait à un bâtiment qui se voulait moderne sans l'être. On aurait dit une école qui était autrefois réputée, mais qui était devenue un établissement de seconde zone, plongeant dans l'ombre de son voisin. Et il perdait tout le sérieux qu'il aurait pu avoir lorsqu'on s'apercevait que les lycéens préfèraient aller s'assoir à la terrasse du café voisin, et que les fenêtres du bâtiment frontal étaient décorées de bac à fleurs. J'avais dû mal à savoir si je devais rire ou non de cette situation. Est-ce que cela signifiais que j'allais passer une bonne ou une mauvaise année ? Je ne savais pas vraiment.

Un flot de personnes passaient alors à côté de moi, et je vis ensuite qu'un tramway venait d'arriver en station. Des dizaines de personnes descendaient rejoindre la station de métro tandis que les autres se dirigaient vers les lycées.

Les portes de Ravel étaient encore fermées, et je décidais de m'asseoir sur le rebord des rails en attendant. Remettant mon casque sur les oreilles - j'avais finalement réussir à le trouver au milieu de mes affaires - , je tendis mes jambes devant moi et observais le ciel. J'aurais pu partir plus tard de chez moi, mais, finalement, ce n'était pas plus mal de rester allongée sous le soleil. L'été serait bientôt fini, et, même si je préfèrais la pluie automnale, le soleil me manquerait.

Je fus dérangée par une odeur qui me brûlait les narines, et je me redressais pour m'apercevoir que les lycéens du tramway avaient profité de la fermeture des portes pour se fumer une clope entre eux. Je me levais et m'éloignais d'eux pour respirer de l'air frais - si on pouvait appeler frais l'air de Paris et son taux de pollution élevé.

Je ne comprendrais pas l'intérêt de fumer. Bon, à vrai dire, je ne comprenais pas grand chose aux jeunes et leur "mode" : se bourrer la gueule après les cours, se défoncer, fumer jusqu'à puer le tabac, acheter des jeans troués pour 20 euros de plus qu'un normal, les films à l'eau de rose, twillight, les raps du „ghetto", les tags affreux qui parsèmaient les murs, les boys bands et le r'n'b, qui n'avait de rythmn and blues que le nom.

Je fus une fois de plus dérangée par quelqu'un, qui obscurcit ma vision de son ombre. Ses lèvres bougaient mais, avec le son à fond dans mon casque, je ne saisissais aucun des mots que prononçaient la jeune fille face à moi. Je retirais mon casque et lui demandais de répéter.

-Sur ton casque, là, dit-elle en pointant l'armature décorée de symbole, ce serait pas le symbole de My Chemical Romance?

Mes yeux s'ouvrirent d'un coup sec, et je manquais de lui sauter dans les bras. Il fallait que je garde un peu de tenue. Je me levai et lui souriais alors, heureuse d'avoir trouvé quelqu'un qui connaissait ce groupe de musique.

-Oui c'est eux. Et là il y a aussi...

-Paramore, Fall Out Boy, Panic! at the Disco je suppose, mais je ne connais pas les deux derniers, me coupa-t-elle. T'as de bon goûts musicaux en tout cas.

-Les deux derniers ce sont Twenty One Pilots, dis-je en montrant leur symbole aux trois barres, et Bring Me The Horizon.

-Ah oui, le même symbole que sur ton T-shirt.

Je remarquais alors qu'elle portais elle-même un T-shirt Nirvana, une veste en jean bleu marine, un pantalon en cuir et des bottines noires. En me décalant, je vis mieux son visage qu'à contre-jour, et je m'aperçu que ses cheveux que je croyais bruns étaient en réalité violet foncé, et qu'elle avait les yeux presque bruns tant ils étaient sombres. L'ensemble était harmonieux et elle dégageait une impression de gentilesse et de chaleur. Elle était légèrement plus grande que moi, mais était toute en longueur.

-Je m'appelle Sarah, ravie de faire ta connaissance. J'entre en seconde 7.

-Et moi Chloé, aussi en seconde 7, tout le plaisir est pour moi! Si tu savais à quel point j'avais peur d'être la seule à avoir un minimum de culture musicale dans ce lycée ! Je suis contente de t'avoir rencontré !

Si elle savait à quel point c'était réciproque !

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Coucou tout le monde!
Voici le deuxième chapitre de Rock It, j'espère qu'il vous plaira!

Vous avez été nombreux à lire le premier chapitre, et je tenais à vous remercier, je ne pensais pas que vous seriez autant!

Je pense mettre à jour l'histoire deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, entre 18h et 19h (je donne des précisions pour mieux ne pas les respecter x))

Bonne lecture à vous!

Rock It (Inachevée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant