✖ Chapitre 23 : L'alcool c'est de l'eau n'est pas ma devise ✖

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(Shatter In The Night - Vesperteen)

Un morceau d'electro était diffusé sur les enceintes, faisant presque vibrer les murs tant il était fort – à moins que ce ne soit juste mes oreilles qui haïssaient ce qu'elles entendaient. Autour de moi, les gens se déhanchaient, collés les uns aux autres, leur corps se frôlant, à peine gênés par un contact si proche. Les voix s'écriaient pour être entendues par dessus le vacarme ambiant, et je me demandais comment les voisins faisaient pour ne s'être toujours pas plaint du boucan qui avaient lieu autour de chez eux. Il n'était pas encore minuit et l'air empestait déjà d'une forte odeur d'alcool, qui m'attaquait les narines avec puissance, me donnant la nausée, alors que j'avais à peine bu un verre de vodka, histoire de tester un alcool fort – conclusion, beaucoup trop fort pour moi.

Je tentais de me remettre de cette erreur qui avait déjà eu lieu il y a un peu plus de deux heures, vautrée dans le canapé contre l'accoudoir, Talia à côté de moi, recroquevillée, qui fixait les dizaines de personnes qui circulaient autour de nous, le yeux sortant presque de ses orbites, comme effrayée. Sur sa droite, un garçon et une fille qui m'étaient inconnus se roulaient une magnifique pelle qui ne laissait aucun doute sur ce qu'il allait advenir après qu'ils aient quittés l'appartement. Ou, vu leur position actuelle, dans quelques minutes.

L'odeur d'alcool se faisait encore plus forte, accompagnée de bruit de verres de plus en plus présents, de rires bien trop forts et forcés pour venir de personne clean. J'avais besoin de sortir, au plus vite, où j'allais expulser le peu de ce que j'avais dans l'estomac sur le canapé blanc de ce cher Pierre, qui avait disparu depuis un bon bout de temps. Je levais les yeux, cherchant une sortie potentiellement accessible et où il y aurait de l'air frais. J'aperçu alors la porte-fenêtre qui menait à l'immense balcon que possédait Pierre, donnant sur sa cour intérieure.

Mais dès que j'ouvris la porte, après avoir senti tous ces corps en sueurs contre le mien, une odeur encore plus désagréable que celle des alcools forts vint me brûler l'odorat. Du cannabis.

Regroupés dans un coin du balcon, une demi-douzaine d'adolescents étaient assis en cercle autour d'une enceinte bluetooth diffusant une musique electro qui devait certainement les faire tripper, mais que je trouvais encore plus affreuse que celle qui passait à l'intérieur. Ils avaient tous l'air défoncés depuis un bon moment déjà, allongés au sol en fixant le ciel sans étoiles de Paris, pollué, ou s'embrassant tranquillement comme si de rien était, alors qu'ils ne devaient pas se connaître deux heures auparavant. L'air n'avait rien de frais ici, et je n'avais aucune envie de rester à côté d'eux.

Alors que je refermais la porte du balcon, une main se posa sur mon bras. Je me tournais vers Alice, dont le visage se trouvait à quelques centimètres du mien. Ses yeux avaient l'air explosés, bien trop ouverts à mon goût.

-Sarah! T'es là! Tu t'amuses bien? On s'amuse bien, hein? C'est trop bien, hein, pas vrai, Thomas? S'exclama-t-elle, son haleine puant l'alcool.

Je l'aperçu alors lorsque l'immense visage de l'asiatique se décala, et je remarquais de ce fait qu'elle avait choisi la robe rose achetée ce matin – sérieusement? Il avait l'air aussi en forme qu'elle, quoique un peu plus sain d'esprit – à moins que ce ne soit juste un signe d'intelligence?

-Ouais, ouais.

Il semblait très occupé dans contemplation d'une fille en mini-jupe qui venait de faire tomber son téléphone par terre et se baissait pour le ramasser.

-Tu vois? On s'amuse bien, pas vrai? Cette soirée est géniale! Et puis, Thomas a accepté de la passer avec moi et de me raccompagner jusque chez moi, hihihi, finit-elle, à part, comme si personne ne pouvait l'entendre.

Rock It (Inachevée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant