Je m'appelle Abeeghaïl. Juste Abeeghaïl.
Je devais avoir dans les dix-sept ans et pour le reste, je ne me rappelais de rien.
Cela pouvait paraître insignifiant mais cela faisait de moi quelqu'un. Je n'avais plus rien à part un nom, un âge et une combinaison noire près du corps au logo de Sterbern.
Je ne comprenais pas. Les tarés, étant enfermés, se souvenait de tout de leur vie antérieure.
Moi non.
Cette prison maudite n'était pas pour moi.
J'en tombais désespérément, rencontrant par la même occasion, un manche.
Le manche d'une faux aussi grande que moi.
C'était mon objet. La chose du Dehors que j'avais amené ici.
Pourquoi l'avais-je choisi ? Mystère. Le découvrirai-je seulement un jour ? Je ne voulais pas y penser, ayant peur des réponses que je pourrais trouver.
Je me relevais, impuissante.
Alors... Étais-je désormais une tarée ?
Mais qu'avais-je pu faire ? Rien, j'étais normale.
Ça ne pouvait pas être une maladie mentale ou autre, non, le Système, notre gouvernement, nous faisait passer des tests des notre naissance et enfermer les nouveaux-nés handicapés jusqu'à leurs dix-huit ans dans des Centres avant de les lâcher dans ce lieu de mort.
Il ne restait donc qu'une option : j'avais commis un acte "portant atteinte à autrui". Cela expliquerait-il que je me souvenais de tout sauf de ma vie ?
Non, bien sûr que non !
Le Système aimait traumatiser les tarés par leurs crimes. C'était une sorte de jeu malsain. Et indirectement, ils mettaient en garde les spectateurs.
Il ne me restait qu'un vide. Étais-je vide moi-même ? Probablement.
Tout à coup, un bruit effroyable me fit tourner la tête. Un rire horrifique et diabolique. Un rire inhumain et monstrueux. Un rire terrifiant. Un rire à m'en faire dresser les poils. Un rire sordide.
J'avais peur. Tellement peur. Une peur qui me rongeais de l'intérieur, une peur affreuse qui se mutait en cauchemar. Et les gens d'ici étaient mes cauchemars, mes peurs. Oui j'avais peur. J'étais faible, ici, je n'étais rien d'autre que la petite nouvelle qui allait se faire bouffer, à tous les sens du terme.
Pourquoi étais-je ici ?
Qu'avais-je fais ? Rien, j'en étais sûre. Je le sentais au fond de moi. J'étais innocente et je voulais le crier, mais pas ici, pas maintenant.
Je n'avais pas le temps d'y réfléchir.
Un sentiment d'angoisse avait élu domicile en mon corps et je tremblais de toutes parts. Enfin... J'en avais l'impression. Je me sentais épiée, observée et c'était sûrement le cas.
Les tarés, comme on appelait les condamnés de Sterbern, surveillaient les nouveaux venus quelques temps pour savoir s'ils méritaient de vivre ou non. Une justice assez barbare, agis et vis, pleure et meure.
Chance impensable, certains pouvaient jusqu'à intégrer leurs groupes s'ils les jugeaient "utiles".
Les groupes de tarés, se résumant généralement à cinq, étaient plus puissants et s'entraidaient afin de mieux survive.
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Sterbern
Mystery / ThrillerLa folie ou la raison, telle est la question. Le Système, nouveau gouvernement extrémiste, a fait son choix. Pour lui, seule la raison à sa place dans ce bas-monde. Ainsi, tout assassins sanglants, malades mentaux, handicapés, voleurs habiles et poè...