6 : Proie ou Prédateur ?

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- Aaaah Ha Ha Ha, continuait de rire mon poursuivant.

Son rire était bien celui que j'avais entendu deux fois auparavant, suivi ou précédant une balle.

J'étais étonnée qu'un homme puisse pousser un rire pareil. Si aigu... Si terrifiant.

Ce rire ressemblait au sourire du chat du Cheshire. Énigmatique, troublant, fou mais angoissant. Comme si on ne pouvait le contrôler. Comme si, juste par ce sourire, il nous donnait un sentiment d'impuissance, de défaite.

Ce rire me faisait le même effet.

Une autre balle filait et venait de planter sur un arbre de la rangée gauche.

Je me retournais, paniquée, et fut étrangement surprise de ne rien distinguer. Plus de silhouette, plus d'homme, plus de rire, plus de balles.
Plus rien.

Étais-je hors de danger ? Non.

Je savais un chose : c'est homme était très fort à un jeu.

Un jeu tellement enfantin mais qui révélait nos pulsions animales.

Le cache-cache.

Aviez-vous déjà remarqué que ce jeu n'était qu'une chasse ?

Que c'était par ce jeu que la nature de l'être humain était percée à jour ?

Qu'étiez-vous ? Proie ou Prédateur ?

Et qu'étais-je dans le jeu sordide de ce fou ?

Proie ou Prédateur ?

Car, il ne suffisait pas de se cacher pour être la proie, comme il ne suffisait pas de chercher pour être le prédateur.

Le vent commençait à se lever, entraînant les feuilles dans un ronde tourbillonnante.

C'est dans cette ambiance lugubre, sombre et dans l'attente interminablement obscure que je m'arrêtai de courir pour de bon.

- Aaah Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Haaa ! repris cet homme, depuis sa cachette.

Peut-être était-ce moi qui devenait folle ?
Ou le bruit du vent qui portait des bruits assez lointain ?

Je n'étais pas assez bête pour ne pas le savoir, je n'étais pas le prédateur.

Mais cet homme avait une arme. Je ne savais pas où il se trouvait.

Peut-être était-il dans cet arbre ? Ou celui-là ? Sur l'autre rive ? Ou juste... Derrière toi ?

À ce moment précis, je fis brusquement volte face et tomba nez-à-nez avec... rien.

Soulagée, je laissais ma respiration s'évader. De plus en plus fort, jusqu'à ce que seulement des petits sifflements sortent de ma bouche.

Je n'en pouvais plus. Tous mes membres étaient engourdis, comme figés, mon ventre me faisait un mal de chien après la brûlure mais je n'osais toujours pas bouger.

- Psst...

J'avais entendu un bruit. À ma gauche.

Pourtant, il n'y avait rien. Juste cette route dévastée et ces platanes crâmés qui se perdaient ensemble dans un horizon lointain, sans fond.

- Psst...

- C'est une hallucination. Rien qu'une simple hallucination, essaye-je de me convaincre, ma respiration se faisant de plus en plus saccadées, les sifflements de plus en plus fort.

J'étais en panique complète. Depuis que j'étais ici, je vivais constamment avec un nœud dans le ventre. Un nœud qui se resserrait de secondes en secondes.

Je n'avais jamais autant eu peur.

- Tic tac, tic tac, tic tac...

- Ce n'est que le bruit du vent, juste le vent..., me répétais-je.

- BOUM !

Et c'était un signal. Instinctivement, je pris mes jambes à mon cou vers le seul échappatoire : le canal.

Mes pieds, dans leur course effrénée, s'emmêlaient dans les hautes herbes de la rive.

Arrivée face à l'eau trouble, mon instinct reprit une seconde fois le dessus. Ainsi, je bifurquais brusquement à droite, manquant de tomber tellement je m'étais arrêtée net.

Je repris cette course folle vers la droite ou la gauche, le Nord ou le Sud, ayant perdu tous sens de l'orientation.

Ce que je savais, c'est que je devais continuer à courir. Comme si ma vie en dépendait. N'était-ce pas le cas ?

- Rebelle..., fit le voix du vent. Punition, boum.

Je n'avais pas vraiment compris, mais j'avais assimiler une seule chose, je ne devais plus m'arrêter. Et boum n'était pas une bonne chose...

Aussitôt, je me remis à courir, mes poumons en surchauffe, trempée de sueur.

Mais alors que j'avançais, ne voyant toujours pas la fin de cette route, colonne de platane, rive ou même de ce canal, je me pris les pieds dans une racine sortie de terre.

Je m'aplatis en jurant, me cognant la tête sur un caillou.

Je hurlai de douleur. On aurait pu dire que des millions de fils au courant électrique s'infiltrait dans mon cerveau puis dans tout mon être pour me paralysée.

Démunie, je me mis à rouler, encore et encore jusqu'à ce que...

Plouf !

Je venais de tomber.

De loin, mais de vraiment très très très loin, j'entendis un rire. Assez étrange. Presque effrayant. Il me parvint étouffé, et si faible que je crus avoir rêvé.

Je m'enfonçais toujours plus, tombant plus bas que terre dans ce lieu lugubre. Où étais-je ? C'était toujours la même question.

La descente aux enfers se faisait lentement. Très lentement.

Alors que je commençais à me sentir de plus en plus légère, alors que je commençais à me sentir partir, alors que je commençais à me sentir toucher le fond, quelque chose me frôla.

Je me laissai tout de même sombrer, attendant la mort avec impatience, quand la chose passa, un truc étrange, autour de moi.

Sans demander son reste, le quelque chose me projeta soudainement vers le haut.

L'enfer me rappelait à lui. Et cet enfer avait un nom bien précis : Sterbern.

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Hey !

Désolée du chapitre plus court que d'habitude :'(

Alors le thème :

Horreur ou Thriller/Mystère ?

N'OUBLIEZ PAS DE VOTER ET DE COMMENTER SI ÇA VOUS PLAIT, ÇA REDONNE LE MORAL ;)
Merci d'avoir lu

Marsyy

SterbernOù les histoires vivent. Découvrez maintenant