3 : La mort est joueuse

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Je me levais sur le champ en serrant ma précieuse faux et courrais jusqu'à la porte, le plus vite possible.

J'allais la toucher, j'avais peur, mon cœur battait à trois cent à l'heure.

Quelque chose de non-identifié stoppa ma course, s'emmêlant entre mes pieds pour me faire tomber.

J'essayais de me relever, malheureusement deux bras puissants me tenaient clouée au sol. Je tremblais de tout mon être. Tellement fort que j'avais l'impression de faire trembler la Terre avec moi. La peur me rongeait toujours de l'intérieur. Je ressemblais à une gazelle poursuivie, sachant que mon heure était venue, mais préférant courir plutôt que se rendre.

- Maïeva ? Tu l'as ? C'est quoi ?

- C'est une fille, hurla une voix à mes oreilles. Jamais vue. Elle doit être nouvelle. Je la descends.

Je tentais le tout en me débattant sauvagement avant de sortir. Mais un coup puissant sur la tête m'en dissuada bien assez tôt. Ma vue se fut trouble et on me traîna dans des escaliers jusqu'à me balancer sur la terre poussiéreuse. La tête me tournant, je contemplais l'étrange décor qui m'entourait.

Les gens qui avaient fait de l'équitation autrefois n'aurait jamais imaginé que leur manège finirait ainsi.

Les barres, cassées et rouillées, tenaient miraculeusement debout au centre. Une multitude de sacs étaient placés en dessous de mon petit balcon. Le sable avait été retourné maintes et maintes fois, je n'osais imaginé ce qui se cachait sous mes pieds. Mais rien de bien "traumatisant" comme je me l'était imaginé.

Je tournais la tête, ce qui eut le mérite de stoppé net le sentiment de soulagement qui m'avait envahit quelques secondes auparavant.

Sur le mur devant moi, deux menottes beaucoup trop hautes tenaient une jeune fille blonde lâchement.

Plusieurs autres personnes y étaient attachés, mais il était difficile de dire si la vie les habitait encore.

Sauf pour la personne le plus à gauche. Enfin, ce n'était plus une personne, c'était un squelette assez étrange.

Toute cette rangée démontrait plusieurs stades de décompositions. Tous ces hommes et femmes... Traités comme de vulgaires rats de laboratoire.

D'ailleurs, comme toute à l'heure certains charognards venaient s'y nourrir. Répugnant.

Certains, les plus avancés, étaient verts, moisis. D'autres, les moins avancés, étaient encore tachés de sang dont toutes sortes d'insecte s'abreuvaient.

Je ne pus m'en empêcher.

Je vomis toutes mes tripes restantes, tout ce que j'avais, toute la peur que je contenais.

Cependant, cette angoisse aussitôt sortie de mon être se décupla dans l'atmosphère et traversa tous mes pores.

On me tendit un verre d'eau que je bus sans me poser de questions. J'étais assoiffée, encore plus que ce que je croyais.

Je tournais la tête vers le dernier coin inexploré.

Deux filles, assez petites mais costauds, se tenaient là. Elle me regardaient, souriant méchamment.

L'une d'elles était une fausse blonde aux yeux bleus, très bronzée, mais probablement avec un QI de limace demeurée.

L'autre était métisse aux cheveux noirs ondulés et aux yeux noirs tels de charbons. On aurait crut une tigresse.

Elles n'étaient pas forcément belles, cependant elles m'effrayaient rien qu'avec leurs regards meurtriers.

Derrière elles, un tas de bois, probablement destiné à brûlé, était posé.

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