Helaza

Un départ

- Fais attention ! Ils parcourent le ciel en ce moment même, murmura Deneb qui arbora une étrange expression.
  Des ombres passèrent au-dessus de leurs têtes, et un cri terrifiant se fit entendre. Finalement, les mercenaires s'éloignèrent.
  Soudain, Azaleh se mit à trembler.
- S'il te plaît... Je n'aime pas vraiment... Que l'on... Me touche.
- Oh excuse-moi !
  Deneb s'éloigna précipitamment et leva les mains en signe d'apaisement. Il trouva quelque peu étrange sa réaction mais ne fit aucun commentaire. Après tout, tout le monde semble avoir quelque chose à cacher...
  Après un bref silence durant lequel Azaleh reprenait ses esprits, il ajouta :
- Il faut partir.
- Je le sais bien...
  Elle jeta un bref regard vers la cité perchée sur une colline. Un mélange de tristesse et de détermination de peignit sur son visage.
- Très bien, partons. Maintenant. Je n'ai rien à emporter avec moi.
- Parfait, moi de même. Słońce est à seulement une petite heure de marche d'ici. Nous y ferons des provisions.
  Il tourna les talons sans plus de cérémonie et s'élança d'un pas vif en direction du petit village ensoleillé s'élevant sur la colline voisine.
  Celui-ci était bien moins austère que la capitale. À vrai-dire il était même remarquablement joyeux !
Ainsi, tandis que cette dernière était entourée de murailles d'un gris délavé recouvert de mousse, Słońce était principalement composée de petites maisons de bois ; en divers endroits jaillissaient fontaines et fleurissaient une multitude de tournesols, symbole de la ville.
  L'huile de tournesol était d'ailleurs le principal moyen de subsistance de la minuscule cité, et faisait l'objet d'un commerce actif. Les villageois exportaient ce produit aux quatres coins du pays.
  Ils arrivèrent finalement à destination un peu plus tard que prévu. Ici, les gens étaient gais et accueillants. Chaque personne qu'ils croisèrent les salua joyeusement et les habitants affichaient un sourire qu'il leur était impossible de ne pas rendre.
  Un groupe d'enfant se mit à sautiller autour d'eux, et l'un d'entre eux -une petite fille aux grands yeux bleus- leur offrit quelques graines qu'Azaleh supposa être des graines de tournesol.
  Ils arrivèrent sur la place centrale, où se trouvait le marché. La jeune femme ouvrit de grands yeux émerveillés. Ici, tout était si différent. Pourquoi n'avait-elle pas songé à venir vivre à cet endroit plus tôt ?
  Ils commencèrent d'abord par déambuler devant les étals des marchands, puis firent leur provisions.
  Ils achetèrent premièrement deux grand sacs de voyages, car heureusement Deneb possédait une certaine somme d'argent. Azaleh avait haussé un sourcil, surprise, lorsqu'il avait tiré la bourse pleine de ses poches.
  Ils finirent donc leurs achats et pénétrèrent dans une auberge.
  Ici, Deneb demanda deux chambres tandis qu'Azaleh commandait le repas.
  Ils mangèrent en silence, Azaleh trop épuisée par leur marche et Deneb trop préoccupé par leur futur.
  Tandis que la jeune femme se levait dans le but de partir se coucher, il l'arrêta :
- Eh, on va y arriver, n'est-ce pas ?
  Il lui sourit, et elle continua son chemin sans rien dire, un air indéchiffrable gravé sur le visage.
  Ils finirent par s'endormir tous les deux, mais furent bientôt réveillés par une rumeur sourde provenant de l'extérieur du bâtiment...