Chapitre II

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Paige Wells.

Je traine des pieds dans l'escalier qui mène vers ma chambre. Enfin... Je ne saurais même pas l'appeler ma chambre.
Ça fait maintenant trois semaines que l'accident de mon père à eu lieu, je m'en remet petit à petit. Par la suite, la justice a décidé de me trouver une famille d'accueil dans laquelle je pourrai m'intégrer. Tout ça est irréaliste. J'ai cette impression que je ne suis dans cette famille d'accueil que temporairement et que bientôt les choses changeront. Que je retrouverai le sourire. Sourire, être heureuse, avoir des amis à mes côtés. Est-ce trop demander?

"Ne prends pas ton temps dans la salle de bain. J'aimerais pouvoir prendre une douche avant de me coucher." me dit la mère de famille.

Je ne réponds pas et préfère alors me tourner vers cette salle de bain en question pour me dépêcher. Quelle cruche. Je les déteste, je les déteste tous. Elle, est une dame superficielle et matérialiste comme personne. Lui, est un homme d'affaire jamais présent et qui profite du fait qu'ils m'accueillent pour me faire payer tous les pots cassés. Si le chat déchire un rideau, c'est moi. Si leur fils va se servir dans le frigo quand ils ont le dos tourné, c'est moi. C'est complètement ridicule! De plus que ces imbéciles montrent à qui le veut qu'ils possèdent énormément d'argent et prétendent haut et fort que leur fils est un brillant garçon qui va réussire dans la vie. Mais ce que je vois et bien différent. Ce type est cloîtré dans sa chambre toute la journée et joue sur la dernière console de jeu que papa et maman lui ont offerte. Il a des cernes plus creusées que les miennes et des cheveux qui ressemblent plus à un nid à rat qu'autre chose. Et on continue de le vanter alors que lui n'en a absolument rien à faire. Je claque la porte avec colère et me glisse dans la douche dans l'espoir de clamer mes nerfs à vif. En ce moment, je bouillonne. Cette famille, ma vie qui est partie en vrille et qui n'a plus aucun sens et puis... Ces douleurs. Mes yeux sont irrités depuis un certain temps, je ne comprends pas pourquoi et ma famille d'accueil n'y voit rien d'anormal. J'ai des migraines terribles et ma peau me gratte ainsi qu'un gout pâteux ne quitte pas ma bouche, pour couronner le tout. Je prends le pommeau de douche pour me rincer les cheveux alors que je me calme lentement. L'eau apaise mes maux de dos et mes muscles endoloris.

Mais brusquement l'eau se coupe dans le pommeau et je sens quelque chose venir me heurter les côtes. Je me tourne avec horreur vers le mur qui crache un grand jet d'eau puissant et voit entre mes doigts le pommeau de douche avec toutes son installation accrochée dessus. Je m'empresse de couper l'eau pour arrêter ce massacre et continue d'observer l'instrument avec stupeur. C'est moi qui ai fais ça? Mais je n'ai tout de même pas arracher le pommeau du mur! En regardant de plus près je remarque qu'en coupant l'eau j'ai tout simplement plié le robinet en deux. Je me retourne dans la cabine de douche, paniquée; je suis en train de casser tout ce que je touche! Avec la plus grande délicatesse du monde, je fais coulisser la portière vitrée pour sortir de la cabine avec une lenteur extrême. Pas de dégât pour cette fois-ci. Je m'accoude au lavabo en enfilant des sous-vêtements et me regarde un instant dans la glasse. Ce n'est peut-être que mon imagination mais mes cheveux jusque là brun chocolat virent lentement au noir. Je sais très bien que le soleil éclaircit les cheveux de certaines personnes, mais de là à les assombrir... Je n'en avais jamais entendu parler. Du moins, pas à ce point; mes racines sont noires de jai. Je recule d'un pas en voyant mes yeux bruns injectés de sang. Et ils prétendent que je n'ai aucune irritation? Je secoue la tête en remarquant une nouvelle anomalie, mes cheveux arrivent à mes épaules. J'aurais juré qu'il y a encore deux jours ils étaient toujours au milieu de ma nuque. Je ne comprends rien à ce qu'il m'arrive et je dois avouer que ça me fais un peu peur. Mon premier réflexe est d'ouvrire le robinet pour me verser de l'eau dans le visage en pensant que ça m'aiderait à me remettre les idées au clair. Malheureusement j'ai eu tord, un grand jet d'eau m'éclate à la figure comme pour la douche, j'avais encore cassé quelque chose. Alors que l'eau continue de se répandre partout sans que je puisse faire quoi que ce soit, je panique totalement, venant me cogner contre la baignoire; j'arrache les rideaux de douche. Allant vers la porte pour sortir, je casse la poignée et défonce en même temps cette fichue porte qui se retrouve au sol du côté couloir.

Double Jeu | EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant