Chapitre XX

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Paige Wells.

Le lendemain matin j'ai cette impression déconcertante que je vis dans un rêve éveillé. Que tous les événements de la veilles n'étaient qu'issus de la fiction, ce qui ne serait pas étonnant, évidemment. Pourtant il me suffit de glisser la main à l'intérieur de ma taie d'oreiller pour confirmer ce que j'aurais préféré seulement inventer. Quitte à passer pour une folle, j'aurais réellement préféré que tout ça ne soit que le fruit de mon imagination bien trop débordante pour mon âge. Malheureusement, les cinq milles dollars entre mes doigts me font heurter la réalité en plein fouet, me ramenant un gout amer en bouche. Je décide de prendre mille et de les mettre dans une enveloppe pour la remettre à ma grand-mère. C'est décidé, je m'enfonce dans mon mensonge à cœur perdu.
En m'habillant, je remarque sur ma chaise les vêtements de la veille, mon jean noir ensanglanté et troué, mes baskets, mon gilet à capuche et ma cagoule. Même mon t-shirt en dessous porte des aspects poisseux incorrigibles. Je soupire et foure l'équipement dans un sachet plastique, jamais je ne pourrais me résoudre à les porter à nouveau, il va falloir m'en débarrasser.
Je descends les escaliers avec prudence, légèrement tremblante avec sur mon dos mon sac d'école avec à l'intérieur, hormis mes cours, le sachet en plastique dégoulinant de preuves qui pourraient me faire arrêter sur le champs.

"Bonjour Paige, bien dormi?"

Si ignorante... J'ai honte de moi. Attablée dans la cuisine avec entre ses mains une tasse de café fumante, elle n'est autre que ma grand-mère tant aimée, refoulant la peine qu'elle pense me cacher. Face à elle, il y a un verre de jus d'oranges fraîchements pressées, une planche à tartiner, du pain et toute une panoplie de confitures différentes; mon coeur se ratatine dans ma poitrine.

"Oui, très bien... Dis, il faut que je te montre quelque chose."

Je déglutis tandis qu'elle m'accorde un regarde interrogateur. Je m'approche et lui tend l'enveloppe vierge contenant les mille dollars. Elle la saisit et l'ouvre avec curiosité, levant devant ses yeux les billets verts d'une main tremblante.

"Paige..."

"Ne dis rien, je sais, je suis au courant."

"Mais comment?"

"Je t'ai entendu au téléphone, je remarque les économies que tu fais avec l'eau, la nourriture, l'électricité. Tu allumes des bougies pour t'éclairer et les sous-marques ont pris la place des produits de qualité habituels dans notre armoire..."

Je me rends alors compte que mon petit monologue pourrait sonner comme une reproche, alors je continue pour me rattraper en voyant son visage se décomposer.

"Mais ce n'est rien, ça me va très bien. Comme ça, toi et moi nous sommes heureuses, tu sais? Et puis, tu rentres tous les jours après moi. Je sais que tu travailles à la bibliothèque."

Double Jeu | EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant