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Paige Wells.
Je regarde la porte d'entrée se fermer derrière moi alors que j'ajuste une dernière fois mon sac sur mon épaule d'un mouvement nerveux. Bien, il ne me reste plus qu'à me rendre à pied à mon nouveau lycée; Le Hudson High School. Un nom bien original, je le sais. Alors que par la fenêtre je vois ma grand-mère me saluer avec deux poêles à frire en main, je lui souris poliment avant de me remettre en route. Cette Jody Grimmey est un cas, il n'y a pas de doute. Et malgré tout c'est une femme attachante je dois l'avouer, bien qu'elle ne sache pas s'y prendre avec les enfants, c'est un fait. Mais ça me change les idées, elle ne me dorlote pas comme elle ne m'ignore pas. Elle et moi, nous sommes plutôt comme deux copines colocataires. Je vois bien qu'elle est perdue et qu'elle ne sait pas quoi faire de moi mais qu'en tout cas, profite de ma présence. Elle se sent seule, je le vois. Alors avec moi dans les parages ses maux de solitude sont apaisés; je suis contente d'avoir pu lui apporter quelque chose de bien dans toute cette histoire. Hier soir, je suis allée faire une marche à pied avec elle pour pouvoir me rendre seule au lycée le lendemain et prendre connaissance du chemin à emprunter; durant cette balade elle m'a laissé en apprendre plus sur elle. Apparement, elle a eu mon père le jour de ses trente ans. Son mari s'appelait John Grimmey, un type bien d'après elle qui ne cessait de lui porter des louanges. C'est de lui que tiendrait mon père sa passion pour la science, car cette obsession ne serait rien de plus qu'un humble héritage. Si seulement... Non, je ne dirai rien. Les choses sont telles qu'elle le sont et se morfondre sur le passé ne me fera pas avancer. Je ferme un instant les yeux quand j'arrive au coin de la rue et prend le tournant en soufflant, tirant les manches de mon gilet vert foncé et baissant la tête pour laisser mes cheveux courts cacher du mieux qu'ils le peuvent mon visage. Il est vrai que là tout de suite, on peut me donner une apparence de personne fermée avec ma capuche sur la tête et mes écouteurs enfoncés dans les oreilles... Ce que j'étais il y a peu et ce que je serai certainement à nouveau en entrant dans cette école. Le passage à ma nouvelle vie est brutal et je n'ai jamais fortement apprécié le changement. Pourtant, il arrive que certaines situations ne nous laissent pas le choix, et ce surement pas dans mon cas.
Il fait plutôt chaud, surtout pour la saison, je regrette immédiatement d'avoir enfilé ces grosses bottines noires et les échangeraient volontier contre une paire de baskets.
Non loin, j'aperçois mon nouveau lycée. Un grand établissement banalement cliché comme tous les lycées américains que nous avons un jour pu voir dans un film ou une série. Pas besoin de description, allumez votre poste de TV et tout y sera! Je soupire. Serais-ce de soulagement car au moins je ne suis pas tombée sans un endroit sordide ou de dépit car me revoilà qui dégringole en plein cliché? Peu importe de toute évidence, en ce moment je ne sais reconnaître mes émotions, comme si tout ce que je ressentais était indéchiffrable. C'est... Très étrange, je vous le dois. Mais tant que je me comprends! Au moins les lieux sont très accueillants. Je tire ma capuche vers l'arrière et m'efforce d'adopter une allure plus détachée pour montrer à ceux qui m'entourent que je ne suis pas le boulet renfermé à absolument éviter. Mes doigts passent dans mes cheveux noirs fins pour les remettre derrière mes oreilles et entre autre, pour ouvrir mon visage; les magazines de jeunesses disent que dégager son visage et lever le menton vous donne une allure déterminée et inspire la confiance en nous-mêmes aux autres. Bien, je l'inspire peut-être aux autres mais personnellement, je ne me sens pas confiante pour un sous. Ce qui compte actuellement -et malheureusement- ce sont les apparences. Alors je trace dans les sentiers de pavés, de cailloux et de terrains verts impeccablement tondus pour arriver à la grande Fontaine devant l'entrée. Je gravis les marches où sont assis un couple en train de se baver dessus et plusieurs étudiants qui lisent ou discutent en groupe pour enfin pousser les portes du bâtiment.
Il ne me reste plus qu'à trouver le secrétariat pour acquérir mon horaire et mes clés de casier.
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Double Jeu | EN CORRECTION
Fanfiction❝Je pensais que nous étions peu à posséder ces étranges capacités. Il faut croire que je me suis trompée; on les appelle les mutations génétiques. New-York a dans le passé connu des temps sombres dont la population ne peut que trop bien se souvenir...