Chapitre XVII

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Paige Wells.

  Mon problème aurait pu sembler résolu depuis ce jour.

Sauf que ce ne fut pas un problème de résolu mais un nombre inconcevable de soucis s'étant multipliers les uns après les autres sans que je ne vois rien venir. Il faut croire que je suis bien trop naïve après tout. Ou bien trop désespérée. Oui, c'est ça. C'est le désespoir qui m'a fait agir de la sorte, aveuglément et dangereusement à la fois. Bon sang, que je maudis ce jour, que je me déteste!

Il faut bien deviner que je n'ai pas baissé les bras après l'épisode du Creg's Coffee Club. La soirée passée sur le toit avec Peter m'a à la fois donnée envie de m'abandonner à lui tout comme reprendre ma quête pour trouver cet argent et enfin sauver ma grand-mère de cette situation. Et même si c'est peine perdue, si je m'efforce à la tache sans résultat, j'aurais le mérite d'avoir essayé. D'avoir eu un but et une quête une fois dans ma vie.

C'est ainsi qu'un mercredi après-midi, j'ai à nouveau prétendu aller étudier avec Cassidy au café à côté de chez elle pour repartir errer dans les environs de Manhattan. Alors j'ai à nouveau pris le métro qui avait bel et bien des aspects moins terrifiant de jour pour rejoindre la grand rue bondée de commerces dans laquelle j'espérais trouver un petit travail de soir. J'ai eu énormément de chance -ce n'est pas ironique- de décrocher ce travail au café, il convenait parfaitement à mes horaires et la somme était plutôt favorable. Si seulement ce David n'avait pas été un immonde salaud bon à enfermer, j'aurais pus me lier d'amitié avec Grace et Hugo, avoir un petit travail, un salaire convenable et apprécier passer mes soirées dans l'établissement. Mais il faut croire que le destin en a après moi et décide de détruire via ma propre personne tout ce que je réussis à entreprendre. C'est bien de ça dont j'ai peur avec Peter. Avec mon passé et cet avenir meilleur que je souhaite concevoir et qui ne semble jamais venir à moi, je risque de nous détruire tous les deux. Je baisse les yeux en fixant le trottoir, la larme à l'œil. Aucun commerce n'affiche de demande d'emploi. Je suis bien rentrée dans deux trois magasins de cosmétiques pour jeunes filles, un restaurant végétarien, un cyber café et une librairie. Personne n'a pris mon numéro pour me rappeler, personne ne m'a retenu. Ma tête dit-elle réellement aux gens "Coucou, je suis mi-reptile, mi-adolescente. Je casse tout ce que je touche et le malheur me colle aux baskets. Engagez moi, s'il vous plait."

C'est bien là qu'au lieu de me coller aux baskets, le malheur m'a simplement heurté en plein fouet. Mais sur le coup, je ne m'en suis pas rendue compte.

Je marche simplement sur le chemin du retour vers la station de métro la plus proche, tête baissée, dépitée. Je n'ai rien trouvé, le résultat est nul et le désespoir manque de me faire suffoquer. J'ai cette impression que rien ne rentrera jamais dans l'ordre, que tout restera statique indéfiniment et que je resterai bloquée à ce stade. Rien, nada, que dalle. C'est à ce moment qu'une alarme retentit en me faisant sursauter d'un bond de trois mètres. Mes oreilles bourdonnent alors que je me tiens la tête entre les mains, le bruit ne cesse pas une seule seconde et je ne me résous pas à bouger. Mon instinct est encore assez conscient, lui, pour deviner que le son provient de la bijouterie juste à ma droite. Bon sang, serais-je en train d'assister à un cambriolage en direct?
Je me redresse, le dos droit, paniquée en regardant autour de moi. Rien ne bouge mis à part les gens qui se retournent sur leur passage pour lancer des regards interrogateurs en direction du bâtiment. D'autres se bouchent les oreilles et les enfants crient en se plaignant chez leur mère. Mais rien n'a l'air de bouger dans le bâtiment.
Peut-être aurais-je dû m'enfuir tant qu'il était encore temps mais non, je suis restée là à attendre la suite alors que le soleil se couchait lentement.

Double Jeu | EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant