Toi sur moi // Nekfeu

[17]

19:32

Le bruit de la porte me fait sursauter. J'essuie rapidement mes larmes et me dirige vers la salle de bain. Je m'enferme à clé alors qu'il se met à toquer comme un fou.

Ken: Ouvres moi Alya bordel!

Je l'ignore et me laisse glisser contre la porte. Il continue ses plaintes pendant une dizaine de minutes avant de laisser tomber.

Ken: Je sais que j'ai fait le con mais je me suis battu pour toi putain. Il te draguait devant mes yeux, ce fils de pute a osé t'insulter.

Je reconnais que c'est mignon de sa part de me défendre. Mais j'aurais préféré qu'il laisse tomber plutôt qu'il se batte. Je renifle grossièrement et remet mes cheveux en arrière.

Moi: Tu le savais Ken. Tu savais ma relation avec la violence, le fait que j'étais effrayée par ça.

J'entends un soupire, je me lève et ouvre la porte. Je le trouve assit devant, la tête entre les mains. Il est tellement mignon. Il me regarde et je peux apercevoir du regret dans ses yeux. Je m'assois entre ses cuisses et pose ma tête sur son épaule.

Moi: J'ai tellement eu peur que tu te blesse comme quand tu t'étais battu avec Jules en 2012. Il avait sortit ce couteau et.. Pendant quelques secondes je t'ai vu mort Ken. Je ne veux plus.

Il me fixe et m'embrasse doucement, sûrement pour me rassurer. Je réponds à son baiser tout en lui enlevant sa casquette pour pouvoir passer mes mains dans ses cheveux. Rapidement le doux baiser se transforme en baiser langoureux. On se place sur le lit et vous connaissez la suite.

11:23

De légères chatouilles dans le cou me réveille. J'ouvre les yeux et j'aperçois Ken avec sa tête sur le haut de mes seins. Ses cheveux me chatouillent alors je me détache doucement de lui en rigolant. Il grogne et remet rapidement la couette sur son visage. Je souris et ramasse son t-shirt blanc au sol pour l'enfiler. Je me dirige vers la petite cuisine et me sers un jus de framboise avant de m'installer sur la terrasse. J'admire la vue en buvant mon verre, j'aimerais rester vivre ici toute ma vie. Ça change de la grisaille de Paris.

Mon téléphone se met à sonner: un facetime vidéo de Georgio. J'accepte et quelques secondes plus tard, sa petite bouille apparaît sur mon écran.

Georgio: Salut la plus belle.

Je ris légèrement à ce surnom. Il a une de ces joies de vivre ce mec, c'est ouf.

Moi: Ça va "le plus beau"?
Georgio: Tranquille, je peaufine mon album là. Et toi alors? La Grèce?

Un énorme sourire se dessine sur mon visage.

Moi: Tout est parfait ici, j'ai pas trop envie de revenir à Paris.
Georgio: T'as intérêt à revenir plutôt.

On continue à discuter pendant une vingtaine de minutes.

Georgio: Ouais mais c'est tr- euh je vais te laisser.

J'ai le temps de rien dire qu'il raccroche. Je soupire et me retourne.

Moi: Tu lui as fait peur.

Il rit comme un con et s'installe en face de moi avec sa cigarette.

Ken: Déjà pourquoi il t'appelle lui?

Je lève les yeux au ciel en me faisant un chignon flou.

Moi: Arrêtes, c'est un pote.

Ken: Un pote qui t'as embrassée.

1-0 pour lui.

Moi: Ouais mais de toute façon t'as rien à dire, on est pas en couple.

1-1.

Il souffle et écrase le mégot de sa clope dans le cendrier.

Ken: Prépares toi, aujourd'hui on mange avec mes parents.

QUOI?

J'écarquille les yeux, sous le choc, alors qu'il se lève et se dandine jusqu'au salon tranquillement. Il me surprendra toujours ce gosse.

13:32

Moi: T'es sûr que j'suis bien là?

Ken: Mais oui t'inquiètes.

Il sonne à la porte de la maison de sa grand-mère alors que je lisse les plis de ma jupe patineuse. Je stress de ouf là, j'espère que je vais plaire à ses parents. En faite j'ai déjà rencontré sa mère et dans mes souvenirs on s'entendait plutôt bien. Mais son père je l'ai jamais connu.

Nona: T'es de plus en plus belle dis donc.

Je souris et la prend dans mes bras. Je l'adore cette femme. On pénètre dans le salon où Hélène est affalé sur le canapé. Quand elle m'aperçoit, elle court vers moi et me prend dans ses bras. Je ris et lui embrasse la joue.

Ken: Vasy tu préfère aller vers elle que moi? Traîtresse de tes morts.

Elle lui met une claque et court vers le jardin.

Nona: Allez vous installer sur la terrasse, on mange bientôt.

Ken me prend par la main et nous avançons vers ses parents. Mon stress redescend en voyant le sourire chaleureux de sa mère. Quant à son père, il a l'air un peu strict mais pas méchant.

Ken: Maman, papa, je vous présente Alya.

Je souris gentiment et leur fait la bise. Sa mère me met tout de suite à l'aise en me proposant du vin, que j'accepte. Ken s'assoit à côté de son père et lui parle tout en me fixant.

Cathy: Dis moi, tu me rappelle quelqu'un. T'étais pas sa copine à l'époque?

Je rougit en hochant la tête. Elle paraît surprise.

Cathy: Wahou. Je pensais pas que mon fils pouvait garder une relation aussi longue.

Je baisse la tête et triture ma bague.

Moi: On a eu des pauses entre temps.

Nona arrive avec les plats et s'installe avec nous. Le temps est parfait, le repas est léger, la vue est magnifique, l'ambiance est chaleureuse. Je regarde chacun des visages radieux en souriant. Mon regard s'attarde sur le visage de Ken, mort de rire. Je souris alors que nos regards se croisent.

Je l'aime.