Chapitre 1: Retard

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"Salut tout le monde! J'ai pas vraiment le temps d'écrire en ce moment (je sais, je suis nulle), m'ai j'avais déjà préparé une petite réécriture du premier chapitre, et j'aimerais savoir ce que cous en pensez. A bientôt!"

Mon lit. Le grand amour de ma vie. Si moelleux, si doux, si tendre avec moi.  Ah, si je pouvais y rester pour l’éternité, ce serait vraiment merveilleux et …

 _ Lara ! Ton père t’attend, vous allez être en retard ! Dépêche-toi !

 Punaise, elle ne pouvait pas parler normalement, comme tout le monde ? Elle n’était pas obligée de hurler comme ça !

 _ Ouais, j’arrive, beuglai-je à mon tour.

 Je m’arrachai tant bien que mal à mon oreiller, définitivement réveillée par la voix nasillarde de ma très chère belle-maman. D’accord, pas si nasillarde que ça, mais pas très agréable non plus. Toilette rapide (j’avais pris ma douche la vieille), habillage en vitesse et me voilà presque prête devant mon miroir. Je m’acharnai alors à faire tenir ma chevelure indisciplinée à coup d’épingles dans le crâne. Mon reflet livide à ébouriffé se moqua injustement de moi et de ma bataille perdue, puis s’en fut à travers la porte de sa chambre. Je dévalai les escaliers en trombe, faillis oublier de prendre ma valise au passage et fonçai à la voiture où mon père m’attendait effectivement, tapotant sur le tableau de bord. Il me sourit à travers la vitre et fronça les sourcils alors que je m’installais sur le siège passager.

 _ Dis, tu ne pourrais pas faire un petit effort pour te coiffer ? Franchement, une jolie fille comme toi…

Je levai les yeux au ciel, amusée. 

_ Ta jolie fille, comme tu dis a hérité des cheveux de sa mère, ne la blâme pas pour ça.

_ Coiffe toi.

Bon, il ne rigolait plus, c’était un ordre direct. Je tirai mes cheveux en arrière et les tressai avec application.

 _ Et là, c’est mieux ?

_ On fera avec…

 Clarisse déboula du côté de mon père au moment où j’entrepris de lisser les mèches rebelles qui pointaient sur mon câne dans toutes les directions.

 _ Alors, vous deux, vous êtes prêts ? Lara, tu aurais quand même pu te coiffer un peu…

_ …

_ Bon, vous m’appelez quand vous serez arrivés, d’accord ? Et toi, poussin, roule prudemment, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.

_ Promis. 

Elle l’embrassa bruyamment et je fis mine de vomir. Mon père démarra et s’engagea dans la circulation.

 _ Cui cui, fis-je.

_Pardon ?

_ Cui cui.

_ Très drôle, vraiment. Tu verras, quand tu auras un petit copain…

_ Il se transformera en piaf ? m’écriai-je.

_  Tu vois très bien ce que je veux ire.

_ Non. Je vois que vous ressemblez à deux adolescents en pleine effusion d’hormones et que vous me faites subir ça.

_ C’est toi l’adolescente dans l’histoire, je te rappelle.

_ Papa, à 17 ans, presque 18, t’es plus ado.

_ Mais oui, bien sûr…

 Le voilà qui affichait son petit air supérieur, maintenant. Et après plusieurs minutes :

 _ Papa ?

_Oui ?

_Tu l’aimes ?

_ Pourquoi je serai avec elle, sinon ?

_ Plus que maman ?

 Il accéléra et ne pipa mot de toute la route.

***

La gare était vraiment immense et, tel père telle fille, nous avons mis une bonne quinzaine de minutes avant de trouver le bon quai. Résultat, le train était sur le départ. Mon père, en bon mec, se chargea de monter les valises à bord et au moment où je m’apprêtai à monter…les portes se refermèrent sous mon nez. Alors l’habituée des retards que je suis appuya sur le petit bouton mignon destiné à ouvrir la porte automatique. Rien n’y fit. Le contrôleur siffla et le train partit, me laissant seule et hébétée au bord de la voie, sans valises et surtout sans mon père.

 Je mis quelques secondes à réaliser que j’avais raté mon train et que c’était mon père qui avait les billets. Je me tournai vers le contrôleur, car je devais bien passer ma rage sur quelqu’un.

 _ Pourquoi vous avez fait ça ?

_ Ca quoi ?

 Il m’adressa un sourire éclatant d’innocence du haut de sa vingtaine d’années.

 _ Vous le savez très bien ! Il restait encore des places dans le wagon !

_ Non, il était complet.

_ Mais j’en ai vu au moins quatre de vides !

_ Non, je ne crois pas. Et vous n’aviez qu’à faire plus vite.

_ Vous vous foutez de moi ?

_ Oui.

 Je le regardai, bouche bée. C’était quoi encore cette blague ? Une caméra cachée ?

Il haussa un sourcil devant mon air ahuri. Ben tiens, fais semblant de ne pas comprendre pourquoi j’ai envie de t’arracher les yeux.

 _ Vous n’aviez qu’à pas siffler ! Et puis merde, vous avez un téléphone ? Je dois appeler mon père, c’est lui qui a mon billet et je n’ai plus d’argent pour en acheter un autre.

 J’appuyais bien mon regard pour lui faire sentir que c’était de sa faute et il eut l’ai gêné.

 _ Je vais voir ce que je peux faire.

 Il tourna les talons et se dirigea vers un petit bureau situé un peu à l’écart. Il en revint quelques instants plus tard, tout sourire.

 _ Il y a un train qui part dans cinq minutes. On le prendra ensemble et une fois arrivés, ton père me montrera ton billet. Compris ?

 Voilà qu’il me parlait comme à une gamine, maintenant. J’acquiesçai d’un mouvement de tête et effectivement, cinq minutes plus tard, un train déboula sur le quai.

 _C’est celui-là.

_ Non, vous croyez ? ironisai-je.

_ T’es drôle.

 A peine choquée qu’il se soit mis à me tutoyer, je grimpai dans le véhicule et m’installai comme à mon habitude du côté de la fenêtre. Le train se mis en marche et je m’endormis aussitôt.

RéciproqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant