Chapitre 8 : Bouh...

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"N'a : oui, j'ai décidé de blablater au début.  Je me suis rendue compte que ça cassait un peu le suspens. Enfin bref,  j'ai écrit ce chapitre sur la route, dans la voiture et dans le bateau alors j'espère qu'il est à la hauteur. Tous vos commentaires m'ont fait super plaisir,  je suis aux anges !!! *.* Merci beaucoup pour votre soutien, je vous naiiiiiiiiimeuh!!!"

Nous marchâmes quelques minutes sans parler. Julien ne me lançait même pas un regard, probablement vexé de n'être qu'un choix par défaut, tandis qu 'Anthony évitait à tout prix de se retrouver à côté de moi. Je pourrais passer sous une voiture qu'ils ne s'en rendraient pas compte. 

Les rues se ressemblaient toutes et s'entrecroisaient continuellement, si bien que n'aurait su retourner à la cabine téléphonique. Les passants ne nous prêtaient pas plus d'attention que tout a l'heure et me bousculaient sans cesse. Arrête,  t'arrive à peine à mettre un pied devant l'autre en ligne droite! Ils vont croire que t'es bourrée, c'est toi qui les bouscule! Bon, d'accord c'était un peu ma faute. Mais là n'est pas la question. Ils étaient tellement inexpressifs, à marcher tout droit vers leurs petites affaires qu'il auraient sans problème pu figurer dans un film de série B style "Zombie Invasion, version campagne". Je me mis alors à divaguer sur un scénario post apocalyptique, tant et si bien que je heurtai de plein fouet le dos de Julien qui venait de s' arrêter. Aille,  mon nez. Il a des plaques de métal à la place de dos ou quoi?

_ Merde, fais gaffe à où tu mets les pieds, grogna-t-il. T'es suffisamment chiante en temps normal pour en rajouter!

OK.  Sympa. Cruel, même,  si on considérait le ton employé. Je venais définitivement de me mettre à dos un gars que je trouvais particulièrement dangereux et instable. Et ça me rendait triste. Et je me suis mise à pleurer.

Oui, c'est ça, pleurer. Comme une gamine, une madeleine, un gros bébé,  dites ça comme vous voulez. Bon,  les hurlements en moins, mais quand même. 

Ça m'avait fait mal au coeur. T'es pas amoureuse, quand même?! Ben si. Peut être un tout petit peu. Un tout petit peu beaucoup. Je ne vais pas vous faire le mélodrame de l'amour impossible, de l'hésitation,  de la petite fille prude qui ne sait pas trop si ou comment. J'ai flashé sur lui, et la première chose qui me vient à l'esprit, c'est : "Merde". Mais le pire (oui, je sais, il y a pire pour moi que de craquer sur un tueur en série présumé et complètement lunatique), c'est que j'ai l'impression que ça fait une éternité que je l'aime. Et il s'est mit à me manquer.

Même s'il était toujours à côté de moi, les yeux apparemment écarquillés ( les larmes n'aident pas à voir ce genre de détails) et ne sachant plus du tout quoi dire. 

_ Bravo, c'est malin! s'exclama Anthony. T'es fier de toi? Ras le bol de tes sautes d'humeur à la con!

Bordel, il n'y a pas de moyen pour cotériser ce fichu canal lacrymal?! Pour quoi je passe, là? Je n'arrêtais pas d'essuyer mes joues mais je ne pouvais pas m'arrêter. Je ne bougeais pas, ne chouinais pas, seules les larmes étaient visibles. Horriblement blessée par ce que Julien m'avait dit, je partis devant, les plantant là tous les deux. J'avais besoin de cinq minutes seule,  pour me remettre les idées en place.

Il ne savait pas ce que ça représentait pour moi. De pleurer. La honte, le remord, la culpabilité... La douleur lancinante que ces émotions provoquaient dans mon dos. Mon coeur qui se détruisait un peu plus à chaque nouvelle larme.

RéciproqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant