" Les étoiles dans le ciel noir me font peur, elles semblent vouloir me souffler un message, les noms des gens partis. Les étoiles sont mystérieuses, parfois filantes, parfois éteintes. Tout semble si fragile et si fort. Quel plus beau paradoxe que celui des étoiles ? Elles brûlent et mon âme poétique y voit de l'amour consumé. Un éclat dans cette toile sombre, un coup de peinture jaune du peintre de l'Univers. Il est difficile de parler des étoiles, je ne suis pas scientifique et je suis sûr que même eux, posés sur l'herbe fraîche, un soir d'été, se laissent surprendre par la magie nocturne. La Terre tourne offrant un spectacle à mes yeux émerveillés . Ce n'est pas un changement de scène mais de comédien face à nous et les répliques sont tellement belles que je pleure. Je pleure parce que j'y vois des noms sur ces étoiles. Je veux y retrouver son cœur battant, ses lèvres mouillées et ses yeux fatigués de m'avoir trop admiré. Je veux chuchoter dans son oreille que je l'aime. Mais elle est partie. Maman, reviens, ton fils t'attend."
Vous voyez, il suffit juste d'un parterre d'herbe, d'une saison chaude et d'un ciel étoilé pour que mon envie se porte sur l'écriture, que les mots glissent de mon esprit à cette feuille. Elle est mouillée par mes quelques larmes tombées. Triste, je suis. Optimiste, je resterai. Je redresse les manches de mon sweat, le vent frais de minuit s'intensifie. Je suis assis, le stylo coincé entre les pages de mon carne. Mes yeux humides regardent cette fois-ci les quelques brins d'herbe que j'étouffe entre mes doigts et sépare de leurs racines. Soudain, des mains se resserrent et glissent pour se joindre sur mon torse. Son nez frôle mon cou, mon parfum devient son oxygène. Je tourne le visage et embrasse mon petit-ami Mathiew. Il se détache de mes lèvres et lâche "ça va Mathias ?". Je ne réponds pas, je jette ma lourde tête sur son épaule et rapidement mes yeux se ferment. Il s'allonge doucement, je me redresse sur lui. Je passe sur sur le ventre et rencontre le sien. Il glisse ses mains directement sous mes vêtements et caresse mon torse. Je souris en me laissant prendre par la magie de la nuit. Ma respiration est régulière.Lorsque j'ouvre les yeux, un doux coucher de soleil colore le ciel. Ses bras sont toujours là. Je me lève quelques secondes, m'étire et change de position. Je fais glisser mes jambes tendues entre ses hanches et passe mes bras autour de son torse puis pose mon visage sur son épaule et recouvre son cou de baisers doux. Il gémit. Je lui propose d'une voix cassée d'avoir veillée dehors "Un café Starbucks ça te dit ?". Je sens son corps se détendre encore plus : ma proposition lui a fait plaisir. Je ris et nous nous levons. Il replace sa chemise bleue autour de son tee-shirt blanc et retend son jean slim noir. Mon sweat toujours sur moi, je laisse mon short vert tel qu'il est, mon niveau de sexytude ironiquement au top. Il passe sa main dans mes cheveux bruns et enlace mes doigts des siens. On avance dans les allées de Central Park après y avoir passé la nuit sans que ce soit réellement autorisé. Mais le gardien n'est autre que mon oncle, il m'a vu et m'a autorisé à y rester. Je ne pensais pas qu'il allait accepter que Mathiew vienne.
Le Starbucks est là, nous y entrons et je commande mon café alors que mon amoureux prend un cappuccino. La boutique est petite mais remplie de chaises et de tables. La grande vitrine donne sur la rue où la circulation se fait de plus en plus forte. Je souris en laissant mon odorat se faire aguicher par les odeurs des gâteaux présentés.
Une "fan" se rapproche, elle n'est pas discrète mais ne semble pas vouloir l'être. Elle sort LE livre de son sac et me le tend en souriant retenant des larmes de couler. "Monsieur Benjamin ! Mathias Benjamin ! Je suis tellement content de vous rencontrer ! " De mon marqueur doré je lui signe la première page, appuyé sur l'accoudoir du Starbucks. Je m'éclaircis la voix et lui dit enfin "Tu peux me tutoyer tu sais... " elle me souffle son prénom, je poursuis "Clémentine... Ravie de te rencontrer ! Tu as aimé mon roman ?" . Ses yeux pétillent, elle est tellement adorable. Généralement mes lecteurs ne sont pas aussi impressionnés. "J'ai tellement l'impression que tout ça n'est pas vrai. Ton personnage principal, James, qui se sort de sa maladie et de sa situation familiale m'a donné la force de me battre, et j'ai réussi à convaincre le mal qui me ronge. Moi aussi. Cette maladie est derrière moi et c'est en grande partie grâce à ce roman. " Ses converses blanches tapent le carrelage sombre, elle ne peut rester en place et son sourire est grand. Elle semble à la fois fragile et forte, telles les étoiles.
Et comme une étoile filante, mon esprit construit, bâtit, réfléchit. Tout ce qu'elle vient de me dire me donne une idée. Ce roman, tome 1, est différent, j'y ai mis une distance dans l'histoire, cette nouvelle idée pourrait introduire le tome 2. Mathiew sourit tandis que Clémentine lit la dédicace que je lui ai faite, il a compris par cette connexion qui nous relie. Je ne peux m'empêcher de demander à ma lectrice de me suivre, elle fait un geste à sa mère plongée dans les pages d'un magazine. Elle lui accorde quelques minutes d'un coup de tête sympathique. La jeune fille s'assoit à notre table, je repousse mon gobelet et mon croissant sur lequel j'ai craqué juste avant.
- Clémentine j'ai eu une idée. Une idée grâce à toi. Grâce à ce que tu viens de me dire. Je veux écrire un tome 2 et je n'avais pas d'idée. Tu viens de me la donner...
- Ah oui.... je .. qu'ai-je fait ? ...Elle est surprise, et son air d'innocence se lit dans sa voix, je suis touché qu'elle ne se barre pas en courant :
- Tu as parlé quelques secondes de ta vie, et j'aimerai m'en inspirer pour qu'à nouveau on retrouve James et aide une ... Clémentine à dépasser sa maladie.
- Oh gosh, dites-moi que c'est une blague ?
- Tu veux bien m'aider ? Me confier ta vie ?
- Oui bien sûr !Je... waw... Je crois qu'une bonne étoile veille sur moi aujourd'hui.
Je me lève et la prends spontanément dans mes bras, il est clair que je ne peux pas la lâcher. Je ne sais plus trop comment, ni pourquoi tout ça semble avoir basculé. Après tout, le cerveau d'un écrivain est incompréhensible. Je ne pensais pas qu'aller au Starbucks me permettrait d'éclairer mes idées et stimuler mon imagination. Mais il me faut son récit, il faut que je l'entende encore, son histoire, sa vie que je m'en inspire. J'en suis certain, c'est comme un éclair pour moi, une révélation. Est-ce une étoile ? La mienne ? Elle doit me prendre pour un fou, en quelques secondes, je me vois lui demander d'être son confident. Je lui passe mon numéro, et parlons quelques minutes. Elle semble tellement ravie, excitée que j'espère ne pas la décevoir. J'attrape mon gobelet et boit quelques gorgées avant de mordre dans mon croissant.Mathiew rigole, un rire tellement doux qu'il m'enivre dans tout mon être, je vibre, frissonne en l'entendant. " Tu ne manges jamais autant qu'en écrivant un nouveau roman". Il est dans ma vie depuis quatre ans, il a connu l'écriture de mon tome 1 qui m'a propulsé sur le devant de la scène médiatique, il y a quelques mois. Déjà quelques émissions, des interviews et la maison d'édition a accepté que j'écrive un tome 2 au vu du succès fulgurant du tome 1. Tout va très vite une fois que je suis dedans, une fois que mon esprit veuille bien coopérer avec moi. J'ai peur de ce que je viens de faire et paradoxalement cette jeune fille me rend confiant. Une phrase, une phrase sur sa vie et tout semble avoir pris un sens.
C'est très étrange pour moi qu'on me reconnaisse dans la rue, partout où je vais quelqu'un me reconnait. Mathiew est resté là et supporte tout ça. Je l'aime tellement. Je l'aime. Je n'ai révélé à personne que mon personnage principal est inspiré de lui. Bien sûr, lui le sait mais il est le seul. Le seul dans la vérité, le seul dans mon cœur. Il croit en moi et m'a poussé à publier mon roman. Mathiew est le petit ami parfait. Tandis que moi, je suis un jeune écrivain imparfait écrivant au présent pour assurer son futur. Je sors mon portable et réponds au premier message de Clémentine qui reste sur son petit nuage et me promet de garder mon numéro pour elle seule. Je retweete la photo qu'elle a prise de nous deux, je le fais rarement mais je sens que cette jeune fille va devenir importante pour moi. Une intuition.
Et d'un seul coup je l'embrasse, pose mes lèvres sur les siennes. Il est surpris mais passe sa main sur ma nuque qu'il masse doucement. Ma langue caresse la sienne et nos nez se frôlent oubliant l'odeur de café. Je me rassois, souriant comme jamais. Il a ce regard envoûtant qui me supplie de retirer ses vêtements. Je finis mon café et mon croissant et tandis qu'il fait de même je parle de mon projet. Ce regard ne me lâche pas. Ce mec m'envoûte et je suis sûr qu'il le fait exprès. Je vais craquer et l'embrasser à nouveau. Il se lève et je le suis. Je replace ma main dans la sienne et on s'éloigne de Central Park.
Arrivés devant la porte de notre appartement, je sors les clés et pousse la lourde porte verte. Il me plaque dessus après l'avoir fait claqué et m'embrasse fougueusement. "Tu es terriblement sexy quand tu es inspirée Math', je t'aime bon sang." Le désir est à son extrême, je l'entraîne vers la chambre.***
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Le Paradoxe des étoiles.
General FictionDesign by Je suis un Paradoxe Les étoiles dans le ciel noir me font peur, elles semblent vouloir me souffler un message, des noms des gens partis. Les étoiles sont mystérieuses, parfois filantes, parfois éteintes. Tout semble si fragile et si fort...