Le rêve était doux, le réveil l'est aussi. Une douce odeur de croissant chaud embaume la chambre. Sur la table de nuit, un café Starbuck est posé, un bouquet de roses rouges et un paquet de croissants. Et sur le lit, fièrement allongé : Mathiew. Il est posé sur le côté, la main sur la hanche pour faire ressortir les muscles de ses bras. Il a coiffé ses cheveux en arrière, je peux davantage observer ses yeux. Ses joues fraîchement rasées sont teintées d'un léger rouge, il a un air tellement doux qui me fait craquer. Ses lèvres sont rebondies, je sais que dans quelques secondes je vais craquer et l'embrasser. Je descends mon regard et son torse est fièrement bombé. Je ne m'attarde pas vers cette peau légèrement bronzée que je rêve de passer sous ma langue. Et là je ris, un rire d'envie et de surprise. Mon homme est entièrement nu, il sait que je le regarde, l'observe, le détaille, il le sait puisque son sexe s'érige doucement.
Je le replace sur le dos et l'enjambe. Le tissus de mon boxer devient rapidement très étroit, le désir monte, il sera suivi du plaisir. Il souffle mon nom en traçant les lignes de mon cou de sa langue humide. Mes mains ont été rapides aujourd'hui puisqu'elles ont agrippé son sexe qu'elles ne veulent plus lâcher. Il capture mes lèvres, mon cœur s'emballe et ma vision se recouvre de milliers d'étoiles lorsque sa main droite se pose sur mes fesses. Il ajoute l'autre et une galaxie arrive, je gémis.
Ma peau devient presque son terrain de jeu, chaque parcelle de mon corps est un terrain d'obstacle à franchir. L'adrénaline l'accompagne et comme chaque grand sportif il est essoufflé, épuisé mais heureux et satisfait dès lors qu'il a fini sa séance intensive. Il faut dire aussi qu'à chaque fois qu'on fait l'amour, je redécouvre son corps. Je revois cette petite tâche de naissance qu'il l'a dans le creux de son cou. Je remarque à nouveau cette cicatrice sur sa cuisse gauche. Je redécouvre cette mèche de cheveux rebelle qu'il n'arrive jamais à placer parmi les autres. Chacun de ses baisers m'envoie des décharges électriques et quand le mâle qui est en lui prend le dessus, qu'il me possède enfin, que ses hanches appellent les miennes, qu'il veut au fond de lui que j'hurle son nom dans un gémissement de satisfaction, je me sens tellement bien, à ma place. Je suis vivant.
Nos âmes se rejoignent et s'unissent tandis que nos corps profitent de tous les plaisirs. Rien n'est pervers avec lui, sale, ou repoussant. Il pourrait sortir un jouet, un fouet ou tout autre objet lubrique que ça ne m'étonnerait pas, que ça ne me dérangerait pas. Il a un contrôle parfait de mon corps, de mes sensations. Il sait où m'embrasser, la cadence de ses coups de reins. Et j'ai ce contrôle sur lui aussi. On se complète merveilleusement bien. C'est cliché, presque féerique digne d'un conte merveilleux et pourtant c'est vrai. Son corps tremble et je ressens son liquide chaud m'envahir. Il se retire et toujours sur lui je m'allonge et caresse son corps. Le grand sportif reprend son souffle, je le coupe à nouveau dans un baiser. Nos langues se combattent, puis se caressent et se calment. On ouvre les yeux et on sourit. Les minutes sont longues avant qu'enfin je me détache de lui. "Je t'aime mon amour", "Je t'aime aussi Mathiew"
Je me tourne, m'assois sur le bord du lit et commence mon petit déjeuner. Il se cale à côté de moi et plante ses dents dans mon croissant. Il m'embrasse puis se lève pour se rendre dans la salle de bain. Il est sadique puisqu'il patiente avant de passer la porte ouverte. Ma bouche est légèrement ouverte, mes yeux écarquillés devant ce corps nu. Je l'avoue, je suis accro. Et alors ? Il part et j'attrape mon portable. Je regarde les différentes applications et je me rends compte que demain matin, l'audience aura lieu. Mon client a pu avoir le nécessaire d'affaires qu'il m'avait demandé, je suis rassuré. Je me lève et entends frapper à la porte. Automatiquement je m'empresse vers la porte et j'entends Mathiew hurler "Mat' bordel enfile un vêtement ! ". J'explose de rire, ma méfiance allait exposer mon corps nu au facteur qui attend derrière. Il a dû entendre parce que je l'entends rire derrière la porte. J'enfile un peignoir pris sur le canapé et récupère le colis. En l'ouvrant, je vois qu'il s'agit d'une commande de livres et de carnets vierges. Je ne fais pas attention au titre et le pose sur la table basse du salon. Je file sous la douche alors que Mathiew est encore dedans. Il me dépose un baiser quelques secondes plus tard en y sortant.
Dans ma tête, tout se connecte, la liste des tâches du jour apparaît. Finir ma plaidoirie et voir Clémentine pour avancer sur le roman. Tout doit être parfait, travaillé. La pression est énorme, je dois convaincre le juge que l'homme que j'ai vu est innocent. J'ai des preuves solides mais elles le seront plus ajoutées à un discours parfait. Ce n'est pas la plus difficile des affaires que j'ai dû affronter, un claquement de doigt aurait suffit à Mathiew, mais c'est la plus médiatisée. Répondre à des questions sur mon roman est facile mais sur mes affaires, je me sens soudainement gêné à chaque fois, à chaque question. Les médias attendent toujours quelque chose de différent, de sensationnel alors que le monde est banal au final, tout dépend du point de vue. Mettez moi dans une tribu traditionnelle asiatique et je trouverai ça extraordinaire alors que pour les membres de cette tribu tout est normal, habituel. Les médias veulent rendre tout magnifique, extraordinaire, ils veulent surprendre un public qui veut être surpris. Je ne peux pas leur offrir une phrase sanglante, cassante, qui ferait la une de leurs journaux. Ils espèrent peut-être juste que je bafouille ou que j'utilise le mauvais mot. Mais à chaque fois je gère mon stress, je réponds à leurs questions de la plus professionnelle des manières et je file alors qu'ils accourent vers le suivant qui sort de la salle d'audience. Ma concentration ne doit pas se poser vers eux mais bien vers ma prise de parole. Le juge m'appellera à la barre, me regardera après avoir retiré ses lunettes et changer de pages du dossier. Il y aura quelques secondes de silence et je prendrai la parole. Et c'est souvent du jeu, un jeu d'acteur : jouer sur l'émotion, sur l'humour, parfois prendre un ton énervé. Etre crédible et convaincu est l'essentiel.
Ces médicaments vont me manquer, comment ne pas être stressé, tendu avec tout ça ? Mathiew hurle "ça fait trente minutes que tu rêvasses de mon corps sous la douche chaton !" Je n'ai même pas vu le temps passer, j'en sors et je m'habille avec ce qu'il m'a choisi.Je récupère une tasse de café dans la cuisine et salue Mathiew qui sort alors pour aller au tribunal. Une fois dans mon bureau, je finis de rédiger et compléter mon dossier. Il est dix heures et j'ai rendez-vous à la bibliothèque avec Clémentine à 17 heures. Je suis donc contraint à l'efficacité. Ordinateur allumé, imprimante prête et surligneur dans les mains. C'est parti.
Mes doigts tapent sur le clavier, mes lunettes sont parfaitement posées sur l'arrête de mon nez. Seulement 20 pages de discours, de notes, de preuves, de réponses possibles aux questions probables de la partie adverse. Je fais du recto verso pour ne pas que Mathiew me tue en rentrant. L'environnement : priorité numéro une. J'ai presque fini et lorsque je regarde l'heure, il est déjà 15 heures, je n'ai donc pas déjeuné. Je décide de ranger toutes mes feuilles et de partir pour la bibliothèque. Je pars maintenant pour marcher et avoir le temps de manger dans New York. Le ciel est plutôt gris aujourd'hui, il fait donc moins chaud.
Je m'arrête dans un petit bar coincé dans une rue piétonne. Je commande un sandwich au poulet, un thé glacé et un muffin, café glacé. Avec ça je suis sûr de pouvoir tenir jusqu'à ce soir. Si j'arrive à manger. Le stress m'envahit souvent intérieurement mais j'arrive à ne pas le montrer à l'extérieur. Dans ce bar où les quelques notes de jazz flottent dans l'air et où les gens discutent tranquillement, je peux être tranquille sur mon téléphone à mater des photos de BG-I (comprenez Beaux Gosses Inaccessibles). Tout est sombre, seule une fenêtre donne sur la ruelle. Je me mets toujours à cette place, au fond de ce bar. Celui où j'ai vécu mes premières soirées étudiantes. L'heure passe rapidement et je finis donc mon déjeuner. J'arpente à nouveau les rues New-yorkaises pour rejoindre la bibliothèque et parler à nouveau avec Clémentine. Je n'avance pas sur ce tome 2 alors que les idées fusent. Je pousse la lourde porte du lieu et la voit sagement assise, le nez plongé dans un livre. Son regard croise le mien.
***
VOUS LISEZ
Le Paradoxe des étoiles.
General FictionDesign by Je suis un Paradoxe Les étoiles dans le ciel noir me font peur, elles semblent vouloir me souffler un message, des noms des gens partis. Les étoiles sont mystérieuses, parfois filantes, parfois éteintes. Tout semble si fragile et si fort...