- Maître Benjamin, la parole est à vous. Vous venez d'entendre le témoignage de la femme de la victime. Qu'avez-vous à exposer de nouveau ?
- Je souhaitais exprimer à madame Samir, toutes mes condoléances.
- Merci maître Benjamin, sincèrement.
- Madame Samir, messieurs les jurés, votre honneur, maître Frackwell, veuillez ouvrir le document plié et découvrir ainsi la preuve ultime. J'ajouterai que le boîtier professionnel de mon client est limité en caractères. Les interventions jugées "simples" ne veulent pas dire que le matériel n'a pas été utilisé donc déplacé. Si on utilise ce rapport de police, oui encore, il a mis en dernière page le témoignage du client qui énumère les actions de John Arckward. Merci votre honneur.
Je retourne m'asseoir auprès de John et je vois l'expression de Julian se décomposer. Sa cliente lui souffle quelques mots il en fait de même. Il finit par l'approuver d'un hochement de tête.
- Maître Frackwell, je vous prie?
Il se lève de sa chaise, lie ses mains dans un poing serré. Son attitude est nerveuse. Il se redresse, calme sa respiration et prend le temps pour répondre. J'ai toujours été jaloux de cette prestance qu'il dégage de lui. Pour la première fois il prononce ces paroles :
- Ma cliente et moi-même ne souhaitons pas réagir. Ma cliente se réfère au jugement de cette cour. Merci votre honneur.
- Très bien. Le délibéré sera donné dans deux heures, les jurys vont se réunir et je donnerai le jugement final. La présence de tout le monde est demandé.
Maître Frackwell s'approche, me tend sa main que je serre énergiquement :
- Bien joué maître Benjamin. Sincèrement. Tu es l'une de mes plus grosses défaites ! J'espère que le jugement sera bien pris par ma cliente. C'est une des affaires les plus prenantes émotionnellement. Le pire, c'est que j'ai été commis d'office pour défendre un meurtrier en série, la semaine prochaine.
- Tout se joue sur les détails, les aveux. Je ne vais pas t'apprendre le métier à toi Julian. Tu peux devenir un des plus grands et brillants avocats de ce pays si on considère que tu ne l'es pas déjà. Mon client est innocent et je l'ai prouvé.
- Avec force et rigueur. J'espère que tes prochaines affaires se passeront bien Mathiew, pardon, maître Benjamin. T'étais le seul à presque réussir à me casser à la fac et tu as enfin réussi ! Je file. A dans deux heures. Messieurs.
Je m'approche de Madame Samir et lui tend ma main qu'elle saisit. Je lui fais un sourire compatissant et lui dit enfin :
- Bonjour Madame Samir. Je souhaitais à nouveau vous présenter mes condoléances.
- Merci. Je vous remercie de ne pas vous être basé sur mon mari pour votre plaidoirie. Il était loin d'être l'homme parfait, mais il a été le mari dont j'ai toujours rêvé. Vous savez, j'étais persuadé que John Arckward était le coupable. J'ai enfin pu détester quelqu'un.
- Vous savez qu'il y a d'autres noms sur la liste des présumés coupables. Ils ne sont peut-être pas tous innocents. Si je peux me permettre, j'ai connu la douleur vive de la perte d'un être cher. Ma mère est aujourd'hui une étoile et elle n'est pas partie. Votre mari n'est pas mort, il vit en vous. En ces objets qui lui ont appartenu, dans votre mémoire, dans votre cœur.
- Merci énormément maître. Vous connaissez Maître Frackwell ?
- Oui on a fait nos études ensemble, je le respecte énormément. Vous êtes tombée sur un des meilleurs avocats de cette ville. Et même si vous allez peut-être détester l'issue de ce procès, sachez que j'espère sincèrement que vous mettrez un visage sur le meurtrier de votre mari. A plus tard madame Samir.
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Le Paradoxe des étoiles.
General FictionDesign by Je suis un Paradoxe Les étoiles dans le ciel noir me font peur, elles semblent vouloir me souffler un message, des noms des gens partis. Les étoiles sont mystérieuses, parfois filantes, parfois éteintes. Tout semble si fragile et si fort...