TomBoy [en cours de correction]

Chapitre 10

Des chansons qui me parlent... Je passe les premiers jours de mes vacances de Noël à surfer dans mon iTunes.

Inutile de vous dire que « Borders » d'Amber est la première chanson que je sélectionne ! Puis, je pense à « I'm still here » de John Rzenik de « La planète au trésor ». Enfin, je songe à ce que j'écoute en ce moment : « The Shadow » de BoA, « The Reason I Became a Witch » de NS Yoon G, « Take Flight » de Lindsey Stirling, et la chanson de la comédie musicale coréenne de « Death Note » par Kwang-Ho Hong. Ce dernier a une de ces voix ! Je fonds à chaque fois que je l'écoute. Ça me donne donc six chansons.

Les réveillons de Noël et Nouvel an font leur apparition. Le premier se déroule simplement entre mes parents et moi. On fête le nouvel an avec ma marraine, mon tonton et mes deux cousins. Ces derniers et moi-même sommes inséparables depuis la naissance.

Je crois que ça leur plait d'avoir une cousine qui veut devenir un garçon. Ils m'initient aux jeux vidéo et parfois nous faisons des concours de renvois. À chaque fête, nous nous remémorons tous ces souvenirs passés ensemble et nous en rions. Ces souvenirs me font tellement de bien ! Mais maman gâche un peu la soirée...

— Ambre a rencontré un garçon ! dit-elle avec un grand sourire.

Ça y est. C'est juste un ami mais elle nous voit déjà mariés. Faut vraiment que j'apprenne à ne plus rien lui dire. Elle ne sait jamais garder de secret de toute façon...

Ma famille s'arrête de manger et me regarde d'un air rempli de curiosité.

— C'est vrai ? me taquine mon tonton avec un sourire en coin.

— Oui, c'est un bon AMI, réponds-je en fusillant ma mère du regard et en insistant bien sur le mot « ami ».

— Je n'arrête pas de lui dire qu'elle devrait se parfumer et se maquiller un peu mais elle est butée, elle ne veut pas.

— C'est un AMI, maman. Je n'ai pas à me faire belle pour un AMI. Et si on devait sortir ensemble, je ne changerais pas exprès pour lui plaire. Il n'a qu'à m'aimer comme je suis.

— Enfin, Ambre, il y a un minimum.

Ah bon ? Depuis quand ? On est obligées de se parfumer et de se maquiller pour plaire aux gens ? Je ne connais pas cette loi.

Je suis à deux doigts d'envoyer mon couteau dans la figure de ma mère. Je bous de l'intérieur. Heureusement, ma marraine intervient :

— Elle a raison, insiste-t-elle en prenant ma défense. Il faut rester comme on est, elle n'a pas à changer pour plaire à qui que ce soit. Non seulement elle se sentirait mal à l'aise mais en plus ce serait comme si elle jouait un rôle.

Maman ne dit plus rien. Marraine n'est pas une adepte du maquillage, elle n'en met qu'aux grandes occasions. Elle est vraiment une deuxième mère pour moi : elle ne me critique jamais et est toujours là pour moi.

— J'imagine qu'Ambre ne vous a pas annoncé la nouvelle ? reprend maman.

Tout le monde la regarde d'un air interrogateur. Que va-t-elle encore annoncer cette fois ?

— Elle aimerait faire des études de danse à Bruxelles.

Décidément, elle a décidé de me faire passer une soirée de merde ! Mon cousin éclate de rire :

— De la danse ? Toi ? Ce n'est pas trop féminin à ton goût ?

C'est vrai qu'avant d'apprécier le hip hop, j'ai toujours clamé haut et fort que la danse est un truc de fille qui n'est pas du tout fait pour moi.

— Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, me défends-je.

— Faut savoir danser pour ça, souligne mon plus jeune cousin.