Chapitre 14

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Pendant qu'on emmenait Timmy à l'hôpital, je me suis mise à réfléchir. J'étais terriblement soulagée qu'il se soit réveillé et que son état soit plus ou moins potable ! Mais je m'étais sentie tellement mal quand les garçons le tabassaient...

Tout était de ma faute... Timmy avait frappé Xavier et Estéban après avoir vu ce qu'ils me faisaient... J'aurais dû leur tenir tête depuis le début et ne pas me laisser faire ! Rien de tout cela ne serait arrivé si j'avais mieux réfléchi si je m'étais mieux respectée !

En croisant Lucas, leur conversation ne tournait qu'autour de moi. C'était de ma faute si Timmy était à l'hôpital... Il valait mieux pour lui de ne plus me fréquenter.

J'hésitais à disparaître soudainement de sa vie ou à le lui dire... Mais vu comment il avait été si patient, si gentil... et si amoureux envers moi, je me devais de le lui annoncer.

J'ai pris le bus jusqu'à l'hôpital Saint-Luc à Bouge, le village à côté de Namur. J'ai demandé à l'accueil où je pouvais trouver la chambre de Timmy. On m'en a indiqué une au premier étage que j'ai rejoint via les escaliers.

Timmy était allongé dans son lit, endormi. Il portait une blouse d'opéré. Ses bras étaient nus et présentaient des ecchymoses. Je les ai caressées comme si ça pouvait le soulager de la douleur.

- Tu es venue ? a-t-il demandé d'une voix endormie.

- Désolée de t'avoir réveillé, me suis-je excusée en plissant le nez.

- Rien ne vaut un plus beau réveil que toi.

- On est d'humeur romantique ?

Il a souri et m'a pris la main. Je me sentais tellement mal. Pourquoi se comportait-il si amoureusement tout à coup ? Pour espérer ne pas m'entendre révéler ma décision ?

- Comment tu te sens ? ai-je demandé.

- Ça va, j'ai connu pire.

- Fais pas ton macho !

Il a ri et a grimacé sous le coup de la douleur dans ses côtes.

- Qu'est-ce que les médecins disent ?

- J'ai bel et bien une côte froissée. Ils me gardent ici une nuit, normalement je peux sortir demain.

- C'est déjà ça.

Je me sentais tellement coupable de le voir dans cet état. J'avais envie de fuir...

- Tes parents sont au courant ?

- Je vais bientôt les prévenir, m'a-t-il assuré.

- Ils vont me détester...

- Mais non ! Pourquoi tu dis ça ?

- C'est de ma faute ce qui t'es arrivé...

- Dis pas de bêtise.

Il a voulu me prendre dans ses bras mais je l'ai arrêté d'un geste.

- Qu'est-ce que tu as ? m'a-t-il demandé avec de l'incompréhension et de l'inquiétude dans le regard.

- J'ai réfléchi, Timmy. On ne peut pas continuer comme ça.

- Ne dis pas ça, Ambre..., a-t-il soufflé.

- C'est de ma faute si tu en es là aujourd'hui. Je crois que c'est mieux pour toi qu'on arrête de se voir.

- Parce que tu crois savoir ce qui est mieux pour moi ? Tu veux rompre juste à cause d'une bagarre ?

- T'aurais pu y passer, Timmy ! Et faut regarder la vérité en face : on n'est pas sur la même longueur d'ondes. T'es du genre à affronter les problèmes, moi je suis juste bonne à les éviter. Et si c'est pas une bagarre qui nous séparera, ce seront les moqueries.

Il a voulu protester. Il m'aurait encore dit qu'il s'en fichait totalement, que ça ne l'atteignerait pas.

- Je t'en prie, Timmy, ne dis rien, ai-je murmuré, les larmes aux yeux. Je veux pas que ça se reproduise.

J'ai quitté sa chambre d'hôpital avant qu'il n'ait pu rajouter quelque chose. J'ai décidé de rentrer chez moi à pieds, ça me changerait les idées. Et en même temps, je pourrais pleurer sans que personne ne me voie.

J'avais l'impression que mon cœur se déchirait en plusieurs morceaux. Je pleurais tellement que je ne pouvais plus respirer. Au fond, dans la vie, tout fait mal.

TomBoy [en cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant